
Un président qui se sépare de son Premier ministre, rien de plus banal. Mais quand le premier accuse implicitement le second de vouloir fomenter un coup d’État, ça l’est moins… Le Premier ministre burundais Alain Guillaume Bunyoni, « à maintes reprises désapprouvé à demi-mot ou dans des termes à peine voilés par le Chef de l’Exécutif », affirme le site d’information burundais Iwacu, a donc été remplacé par Gervais Ndira-kobuca, lieutenant-général de police et tout-puissant ministre de l’Intérieur.
Les Burundais n’ont pas besoin de ça…
En 60 ans d’indépendance, le Burundi a connu 11 coups d’État, rappelle le site Yaga Burundi. « Alain Guillaume Bunyoni que le président de la République accuse de se croire "intouchable", s’il nourrit réellement l’idée d’un coup d’État, rien ne devrait nous surprendre : le Burundi pendant soixante ans a regorgé de telles personnes. Mais, hélas, s’exclame Yaga Burundi, ces temps-ci, nous ne devrions pas nous perdre dans les complots politiques. Nous sommes au bord du gouffre économiquement parlant. (…) La population vit dans une misère extrême. (…) Si le Burundi venait à subir une crise politique majeure, à l’instar d’un coup d’État, il tomberait si bas que même le nouveau Raïs qui se serait installé par la force aurait du mal à gouverner. (…) Le Burundais est fatigué, insiste encore Yaga Burundi, il a d’autres soucis (se nourrir quotidiennement, cultiver son champ…). Les hommes politiques devraient se concentrer à améliorer les vies des millions de Burundais plutôt que de jouer à Game of Thrones. »
Malaise ?
En tout cas, s’interroge Le Pays au Burkina Faso, « que s’est-il passé pour que le président Evariste Ndayishimiye, et son Premier ministre, qui s’entendaient comme larrons en foire, en viennent à étaler leurs divergences sur la place publique au point d’en arriver à un divorce ? Difficile de répondre à cette question que se posent actuellement bien des Burundais. Pour le moins, affirme Le Pays, on sait qu’en matière de gestion du pouvoir, les alliés d’hier deviennent parfois encombrants, si bien que certains dirigeants n’hésitent pas à s’en séparer. Le plus souvent, quand on ne les accuse pas de corruption ou de détournement de deniers publics, ces dignitaires, devenus subitement des parias, sont accusés de menées subversives, comme c’est le cas. (…) Ce changement cache mal un malaise au sommet de l’État », relève encore le quotidien ouagalais.
Mali : la soif d’or de Wagner
À la Une également, cette enquête de Jeune Afrique : « comment Wagner compte faire main basse sur des mines d’or au Mali. » Jeune Afrique qui dévoile que le groupe paramilitaire russe demande « 10 millions de dollars par mois contre le déploiement d’environ 1.200 hommes sur le terrain. (…) Confronté aux difficultés de paiement de son client malien jusqu’à la levée des sanctions de la Cédéao en juillet, Wagner entend désormais trouver une solution pérenne et lucrative, affirme Jeune Afrique. Laquelle passe, notamment, par les mines d’or du pays. Toujours selon le site panafricain, Wagner a chargé deux géologues russes de faire fructifier ses activités minières sur les rives du fleuve Niger. Jeune Afrique donne même leurs noms : Viktor Popov et Sergueï Laktionov. Ils seraient en négociations avec les autorités maliennes pour l’octroi de trois mines d’or, actuellement exploitées par des groupes canadiens et australiens. Les deux premières mines d’or sont situées dans le sud-ouest du pays, près de la frontière avec le Sénégal, et la troisième dans le sud-est, près de la Côte d’Ivoire. »
Encore des exactions ?
Le Mali toujours, avec de nouvelles accusations d’exactions de la part de l’armée malienne et des supplétifs russes… des accusations d’agressions sexuelles et de pillage sur des populations civiles dans le village Nia Ouro, proche de la ville de Djenné, dans le centre du pays. Des témoignages recueillis récemment par RFI font état de viols. Le Monde Afrique fait état également de cas d’agression sexuelles. Les faits se sont produits dimanche dernier, rapporte le journal, quand « vers 6 heures du matin, le trio Forces armées maliennes, paramilitaires du groupe Wagner et chasseurs traditionnels dozos ont pénétré dans les lieux, les hommes s’étaient déjà enfuis en brousse. Ne restaient que les personnes âgées, les enfants et les femmes à interroger. »
Pour sa part, rappelle Le Monde Afrique, « l’armée malienne continue d’affirmer qu’elle vole de victoire en victoire, et toujours avec des méthodes exemplaires. »
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