Revue de presse Afrique

À la Une: allégations de torture à Koro-Toro, au Tchad

Publié le :

Morts et blessés lors des manifestations contre le maintien au pouvoir de Mahamat Déby. Octobre 2022
Morts et blessés lors des manifestations contre le maintien au pouvoir de Mahamat Déby. Octobre 2022 © HYACINTHE NDOLENODJI via REUTERS
Publicité

C’était il y a trois mois jour pour jour. La manifestation de l’opposition, à Ndjamena, était réprimée dans le sang. Cinquante morts et près de 300 blessés, selon les autorités tchadiennes, 200 morts selon le principal opposant, Succès Masra, qui vit depuis en exil. Des enquêtes sont en cours.

Africa News diffuse une vidéo de deux jeunes qui témoignent à visage dissimulé et que ce site présente comme des Tchadiens ayant été arrêtés lors de la manifestation du 20 octobre dernier, à Ndjamena, avant d’être conduits à la prison de haute sécurité de Koro-Toro. Sur ces images, on entend ces deux jeunes raconter « le calvaire de leur détention rythmée entre autres par des coups et blessures ».

Devant la caméra, ces jeunes affirment que leurs geôliers les chicotaient avec des « fers de 10 », autrement dit des « barres de fer de 10 mm de diamètre », assure Africa News.

Ce site assure aussi que « plus de 600 jeunes Tchadiens, dont 83 mineurs » ont été emmenés de Ndjamena jusqu’à Koro Toro, « voyage de deux jours en camion (qui) a été fatal pour certains d’entre eux qui sont morts de soif. Leurs corps ont été jetés dans le désert, tout comme ceux des personnes qui ont tenté de s’échapper et qui ont été abattues par les gardes », énonce encore Africa News.

Se référant à l’Organisation mondiale contre la torture, cette chaîne d’information panafricaine rappelle que « plus de 2 000 personnes avaient été arrêtées avant et après les manifestations. Seules 621 de ces arrestations ont été reconnues par le gouvernement » tchadien.

Les rigueurs de Thémis promises à Ousmane Sonko

Au Sénégal, Ousmane Sonko, hier, a assuré que son éventuel renvoi devant un tribunal pour viols présumés ne l'empêcherait pas d'être candidat à la présidentielle de 2024. Certes, ses avocats ont interjeté appel de la décision du parquet de Dakar de renvoyer devant un tribunal le maire de Ziguinchor, figure de proue de l’opposition sénégalaise, mais pour Ousmane Sonko, c’est « la soupe au vitriol », lance à Dakar, le journal 24 Heures, en se demandant ce « que peut faire Ousmane Sonko ? ».

Justement. Sur les réseaux sociaux, déjà, les « appels à la résistance se multiplient », émanant de ses partisans, prévient le site du journal sénégalais Walf, La voix des sans voix.

Pour Ousmane Sonko, « le ciel s’assombrit (…) l’étau se resserre », formule, au Burkina Faso, le quotidien Le Pays. Toutefois, admet ce journal ouagalais, « si ce dossier qui relève du droit commun, a pris les allures d’une affaire d’État, c’est en partie parce que certains Sénégalais n’ont pas suffisamment confiance en leur justice. Et ils n’ont pas totalement tort ».

Son confrère Aujourd’hui au Faso n’écrit pas autre chose. Car « les affaires Idrissa Seck, Karim Wade, Barthélémy Dias, Khalifa Sall semblent avoir marqué les esprits et accru la suspicion entre les politiques au point que tout est vu sous l’angle de la cabale et de la machination », rappelle ce journal. Cette procédure fait donc « planer un nouveau danger sur le pays de la Téranga. On a encore en mémoire les jours d’émeutes meurtrières, de pillages et de destructions consécutives à l’arrestation de l’opposant en mars 2021 ». Voilà pourquoi le souhait maintenu d’Ousmane Sonko de présenter sa candidature à l’élection présidentielle de 2024 au Sénégal « laisse transparaître un remake de ces journées chaudes et incandescentes », avertit Aujourd’hui au Faso.

Un dirigeant ivoirien du PDCI-RDA sous les verrous

En Côte d’Ivoire, enfin, une autre affaire présumée de droit commun vaut à un dirigeant politique du PDCI-RDA de passer par la case prison. Il s’agit de l’ex-député Camille Séka Atsé, membre du Bureau politique du PDCI-RDA du président Henri Konan Bédié, et qui a été arrêté hier et déféré au tribunal de Toumodi.

La nouvelle de son arrestation barre « la Manchette » du quotidien Dernière Heure Monde et celle du journal Le Jour.

Selon le site Ivoire Business, Camille Séka Atsé « aurait été arrêté parce qu’il est cité dans l’affaire de l’effondrement de l’immeuble qui a fait 10 morts à Yamoussoukro, en 2018. Sa sœur, Yobouet Rosalie, la propriétaire dudit immeuble en construction, avait été arrêtée, condamnée et mise en prison ».

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 04:29
  • 04:00
  • 04:11
  • 04:13
  • 04:10