Revue de presse Afrique

À la Une: un milliard d’euros contre des herses et des murs anti-migrants

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Des migrant subsahariens dans un bateau près des côtes tunisiennes, le 4 octobre 2022.
Des migrant subsahariens dans un bateau près des côtes tunisiennes, le 4 octobre 2022. © AFP / Fethi Belais
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« Un milliard d’euros contre des herses et des murs anti-migrants », c'est le titre d’Aujourd’hui au Faso à propos de l’accord conclu hier à Tunis entre le président tunisien Kaïs Saïed et les représentants de l’Union européenne. La Tunisie est à court de liquidités et croule sous la dette, rappelle Le Monde Afrique, alors évidemment l’accord pour un « partenariat stratégique complet » conclu avec l’Union européenne tombe à point nommé. Les 27 débloquent une aide budgétaire directe, promettent investissements, éducation, transition énergétique, mais le cœur de l’accord c’est bien la lutte contre l’immigration clandestine.

« La Tunisie, point de départ de milliers de migrants, est à certaines de ses frontières une passoire vers l’Eldorado de Schengen », écrit Aujourd’hui au Faso. 100 millions d’euros seront donc directement consacrés à stopper ces candidats au départ « sur terre et en mer », pour arrêter « ces rafiots remplis de migrants que des passeurs […] mènent à une mort certaine » et pour reconduire ces migrants vers leurs pays de départ.

Kaïs Saïed et les « hordes de migrants »

« Les Tunisiens ont donné à ces immigrés tout ce qui pouvait être offert avec une générosité illimitée. » C’est Le Monde Afrique qui cite les propos du président Kaïs Saïed, hier, devant ses partenaires européens à Tunis. Mais chacun se souvient aussi de ces témoignages recueillis par les ONG tunisiennes. Des femmes et des enfants abandonnés en plein désert sans eau, ni nourriture ou abri.

Au Sénégal, Le Soleil raconte : ces migrants ont été secourus dimanche par des gardes-frontières libyens à la frontière avec la Tunisie, dans une zone désertique inhabitée, près d’Al Assah, sans eau, sans nourriture, visiblement épuisés et tentant de s’abriter sous des arbustes décharnés par des températures dépassant les 40 degrés.

Le chef de l’État tunisien dénonçait il y a quelques mois ces « hordes de migrants subsahariens venus changer la composition démographique de la Tunisie ». Une sorte de grand remplacement donc, et c’est Aujourd’hui au Faso qui fait référence à la théorie mise en avant en France par le candidat Éric Zemmour pendant la campagne présidentielle l’an dernier. Le site burkinabè conclut avec un constat et une question : « Europe et Tunisie, tous les signataires de cet accord se réjouissent. Mais peut-on vraiment arrêter des gens qui n’ont rien à perdre ? »

Session extraordinaire de l’Assemblée nationale sénégalaise

À sept mois de la présidentielle, les députés sont appelés à voter pour un projet de loi qui restaure les droits civiques de Khalifa Sall et Karim Wade, tous deux condamnés puis graciés par Macky Sall. Dans la foulée du dialogue national, il s’agit d’ouvrir la voie à leurs candidatures au scrutin de février. Et pourtant, Walfnet titre sur « le dilemme des députés de Taxawu et du PDS », les partis des deux hommes politiques. Car le projet de loi modifie aussi l’article 87 de la Constitution et offre la possibilité au président de dissoudre l’Assemblée nationale « à tout moment ».

« Un droit de mort sur l’Assemblée », ce sont les mots d'un député PDS cité par Walfnet. Du côté de Yewwi Askan Wi, on dénonce aussi cette possibilité de dissolution et on prête à Macky Sall la volonté de se porter candidat à la présidence de l’Assemblée nationale en 2024 et de coupler les deux élections législative et présidentielle. Pour Maguette Diop, enseignant à l’université Cheikh Anta Diop cité par le site Sénégo, ce serait un précédent dangereux. « Imaginons qu’on élise une Assemblée qui n’est pas favorable au président, il peut se lever un bon jour, dissoudre l’Assemblée et organiser une nouvelle élection pour obtenir la majorité. »

Mais on n’en est pas là, et on attendra d’abord évidemment le vote de l’Assemblée sénégalaise. Quant à Macky Sall, qui a renoncé à un 3e mandat de président pour 2024, c’est un de ses ministres, Mansour Faye, qui le dit à Sénégo : « Nous comptons sur lui et nous le ferons revenir en 2029 pour le réélire ».

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