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À la Une: le chaud et le froid au Sénégal

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Bassirou Diomaye Faye, le 4 mai 2024.
Bassirou Diomaye Faye, le 4 mai 2024. AFP - JOHN WESSELS
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Une mesure très attendue par les Sénégalais devrait commencer à être mise en œuvre aujourd’hui : la baisse des prix des produits de première nécessité. Hier, au cours du Conseil des ministres, « le président Bassirou Diomaye Faye a rappelé que la cherté du coût de la vie restait une priorité pour le gouvernement », rapporte le site d’information Senego. Et « il a demandé au Premier ministre Ousmane Sonko d’annoncer ce jeudi les décisions prises par le gouvernement pour réduire les prix de certains produits et services de consommation courante. Il a aussi invité le gouvernement à prendre toutes les dispositions nécessaires pour l’application effective des prix homologués qui seront annoncés. »

« Ce sera un ouf de soulagement pour les ménages. Une lueur d’espoir aussi contre la vie chère ! », s’exclame Seneweb.

« Les sénégalais peuvent se frotter les mains », se réjouit DakarActu.

Favoriser le « consommer sénégalais »

Toutefois, « attention aux simples effets d’annonce », prévient WalfQuotidien. WalfQuotidien qui rappelle que plusieurs plans de stabilisation des prix ont été lancés ces dernières années, avec notamment des exemptions de taxes ou encore la création de magasins de référence, mais sans résultats probants.

En fait, affirme WalfQuotidien, « la solution réside dans la réforme des circuits de distribution dans certains secteurs comme le marché de la viande, de la pomme de terre, de l’oignon etc… (…) Il n’y a pas de secret, le succès réside dans l’exploitation des produits agricoles et la création de structures de conservation et de circuits de distribution pour un bon écoulement des produits locaux. En éliminant de manière progressive la spéculation, les ententes et toutes les entraves au commerce, les prix vont baisser et le "consommer sénégalais" pourra triompher, assure encore le journal. C’est une œuvre de longue haleine qui se heurtera à des intérêts particuliers. À l’État de jouer sa partition pour rendre ce pays souverain. »

Qui va bénéficier de la manne pétrolière ?

Autre espoir économique et de taille : « Enfin, le Sénégal est devenu pays producteur de pétrole, s’exclame Le Quotidien. La production du premier baril du champ Sangomar, situé au large du Sénégal et constituant le premier projet pétrolier offshore du pays, est maintenant effective. »

Dakar Matin pose la question qui s’impose : « le peuple va-t-il en bénéficier ? (…) Le Sénégal espère atteindre une production de 100 000 barils par jour. Un chiffre modeste comparé aux géants mondiaux et africains, mais qui devrait générer des milliards de dollars de revenus et accélérer le développement de l’économie du pays »Justement, pointe le site d’information dakarois, « dans beaucoup de pays africains producteurs de pétrole, la malédiction de l’or noir continue de causer des ravages sur les populations locales. Et le Sénégal ne voudrait pas tomber dans ce panneau. Produire du pétrole, oui, mais encore faudrait-il que la gestion des retombées de cet or noir soit bien gérée afin de profiter au peuple et non aux tenants du pouvoir comme c’est le cas dans certains pays africains (…) ! »

Hier, lors du conseil des ministres, rapporte Seneweb, « le Premier Ministre Ousmane Sonko a rappelé que conformément aux dispositions de la Constitution du Sénégal, les ressources naturelles appartenaient au peuple et qu’elles devaient être utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. »

La presse pressurée…

Enfin, le coup de froid se poursuit entre le nouveau pouvoir et les médias… « Ousmane Sonko est sous le feu des critiques, depuis sa sortie controversée de ce week-end » sur la presse, pointe Seneweb, accusant certaines entreprises de presse qui ont une dette fiscale vis-à-vis de l’État de détournement de fonds.

D’ailleurs ce matin, WalfQuotidien annonce que ses comptes ont été bloqués par le fisc. Commentaire du journal : « la double convocation, en moins de 24 heures de l’inspection du travail, le matin, et du fisc dans l’après-midi. Cela frise le harcèlement. »

Commentaire de WakatSéra à Ouagadougou : « les prédateurs de la presse ne se comptent pas que dans les pays anti-démocratiques (…). Il faut offrir aux médias les conditions d’exercer correctement cette noble profession, en leur servant, par exemple, un régime fiscal qui ne doit pas être celui d’autres secteurs. Car la presse est un secteur constamment fragilisé par plusieurs aléas, dont les pandémies, l’imposition et la farouche volonté des politiciens de contrôler les contenus des productions. »

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