À la Une: Covid-19, quatrième vague ou pas ?
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Va-t-on vers une quatrième vague de la pandémie de Covid-19 d’ici la fin du mois de juillet, comme l’affirmaient dimanche le ministre de la Santé, Olivier Véran et le « Monsieur Vaccin » du gouvernement, Alain Fischer ? Ce qui est sûr, répond Le Figaro, c’est que « même si la tendance est pour l'instant très légère dans l'Hexagone, elle est néanmoins là : le nombre quotidien de nouveaux cas a arrêté de diminuer et tend même à légèrement remonter. Il était tombé à 509 le 28 juin et est remonté depuis à plus de 2 500 avant-hier. Il est trop tôt pour confirmer absolument cette tendance, mais l'augmentation du taux de reproduction – le fameux R, repassé au-dessus de 1 – semble bien indiquer une reprise épidémique, au moins légère. La France pourrait ainsi se situer au même moment que le Royaume-Uni vers le 20 mai, précise Le Figaro, date à laquelle le variant Delta a commencé de remplacer le variant Alpha outre-Manche et a déclenché une nouvelle vague épidémique en termes de nombre de nouvelles contaminations. »
Or, pointe le journal, « à ce jour, 86 % de la population adulte britannique a déjà reçu sa première injection, un taux qui dépasse désormais celui d’Israël. Grâce à ce "bouclier sanitaire", la courbe des décès du Covid n’a pas décollé au Royaume-Uni en dépit d’une incidence multipliée par quatre en un mois. C’est une démonstration éloquente de l’efficacité des vaccins, relève Le Figaro. Pour vivre avec le virus, il faut d’abord vivre avec les vaccins. Espérons maintenant que ce bel exemple aidera à convaincre les 35 % de Français adultes qui, par hésitation, manque d’empressement ou de civisme, n’ont pas encore fait le choix d’aller se faire vacciner. »
Les manquements de la politique de santé publique…
Conséquence, le débat sur l’obligation ou non de se faire vacciner se poursuit. Une obligation vaccinale qui existe déjà en France, pointe Libération : « Elle est même passée de trois vaccins à onze en 2018 pour les nouveau-nés. Elle existe aussi à l’hôpital pour le triptyque diphtérie, tétanos, poliomyélite et pour l’hépatite B. »
Et dans le cadre du Covid-19, certains de nos voisins sont allés plus loin, note Libération : « Au Royaume-Uni, la vaccination contre le Covid deviendra obligatoire pour travailler dans les maisons de retraite à partir d’octobre. Les soignants italiens doivent être vaccinés depuis avril sous peine d’être suspendus ou privés de salaire. »
Alors, s’interroge le journal, « on peut également se demander si la France doit s’enorgueillir de vouloir rejoindre la liste de ces pays de toute urgence. N’est-ce pas le signe de la faillite de sa politique de santé publique ? Posons-nous aussi la question de cette situation du "dernier recours". Dans laquelle on ne laisserait pas plus de choix à des soignants en première ligne qu’à des nouveau-nés. Dans laquelle suivre une formation d’État aux métiers de la santé n’empêche absolument pas de croire à une fake news sur les effets secondaires d’un vaccin. Dans laquelle la courbe de vaccination chez les populations vulnérables plafonne. Dans laquelle, poursuit Libération, on ne sait toujours pas comment répondre efficacement au défaut d’information et d’accès aux soins chez les plus précaires. Dans laquelle on s’interroge sur comment donner un "avantage" et faire des cadeaux aux immunisés quand notre avantage, le vaccin, est déjà à portée de dose. »
Risques de tension entre vaccinés et non-vaccinés
Et c’est vrai qu’il y a la crainte d’une « fracture » entre vaccinés et non-vaccinés… C’est ce que relève Le Parisien : « Le gouvernement redoute des tensions sociales. »
En effet, selon l’Institut Pasteur, « à la rentrée, les personnes non-vaccinées pourraient contribuer de façon disproportionnée à propager l’épidémie. Chacune d’entre elles aurait 12 fois plus de risque de transmettre le SARS-CoV2 qu’une personne vaccinée. »
Et, toujours selon l’Institut Pasteur, poursuit Le Parisien, « imposer de nouvelles restrictions à celles et ceux qui auront reçu leurs deux doses n’apporterait aucun bénéfice supplémentaire. »
Le risque de ressentiment et même de colère des vaccinés envers les non-vaccinés est donc tangible. « Serait-il possible d’instaurer deux régimes différents ? Juridiquement, l’affaire est sensible », répond Le Parisien. Alors pour éviter d’en arriver à de fortes tensions, « la solution, pointe encore le journal, reste évidemment de parvenir à vacciner rapidement un maximum d’habitants. »
Vivre avec…
Enfin, de variants en variants, « comment éviter que l’histoire se répète indéfiniment ? La réponse des médecins est unanime et tient en deux mots : la vaccination », insiste La Croix. Et il faudra vivre avec le virus et ses variants… « L’espoir d’une disparition du Covid par l’immunité collective s’efface, au profit d’une maîtrise suffisante pour retourner à une vie sociale normale ou presque, et limiter le nombre de victimes », analyse une spécialiste interrogée par La Croix. « L’objectif, ce n’est pas de le faire disparaître, mais de limiter son impact, abonde un autre médecin. Jusqu’au jour tant attendu où il deviendra un virus parmi d’autres. »
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