À la Une: Belmondo, le magnifique
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« Le Magnifique » de Philippe de Broca en 1973 : c’était l’un de ses plus grands films. Et le surnom lui est resté. « Le Magnifique » soupirent en première page L’Humanité, Le Parisien, Le Bien Public, Le Progrès, Le Dauphiné, L’Union, La Provence, Le Télégramme, La Dépêche, La Nouvelle République ou encore L’Est Républicain.
Autre surnom : Bébel… « Bébel au ciel », s’exclame La Marseillaise, « Bébel éternel », lancent L’Ardennais et Midi Libre, « Adieu Bébel », s’écrie Le Républicain Lorrain, « La Vie Bébel », pointe Libération.
« C’est vrai qu’il était rigolo, Bébel, relève Libé, celui qui osait tout, les bons mots graveleux, voire grossiers, avec son pote Jean-Pierre Marielle. C’est vrai qu’il le faisait bien, le "guignolo", avec son sourire cassé comme son nez, le "toc, toc, badaboum", quand Alain Delon, l’autre version du french lover, jouait le tragique. Il le faisait bien le cabot qui n’a peur de rien, et surtout pas d’étaler son inculture. Ou le cascadeur testostéroné. Ou le flic en jean moule bite (…). Alors pourquoi ? », s’interrogeLibération.« Pourquoi Jean-Paul Belmondo est-il devenu cette incarnation française de la star ? La réponse ne tient pas seulement dans cette marque de fabrique qu’est son registre populaire. Pas suffisant. (…) La réponse tient dans ce trait qui relie cette double carrière de nanars et de films d’auteurs : cette insouciance permanente. Si naturelle. Et si inaccessible. »
Prêtre, flic, aventurier, séducteur ou truand…
« L’inaction n’était pas son genre, rappelle Le Figaro. Il fallait que ça bouge, que ça remue, que ça s’emballe. Sa palette est large. Passant d’un réalisateur à l’autre, il fut tour à tour prêtre, flic, aventurier, séducteur ou truand. (…) Cinquante ans de carrière, près de 80 films. Tout le monde a son favori. Presque tous furent des succès. Le public l’adorait, le plébiscitait. Rarement un acteur joua la comédie avec autant de sincérité. Bébel ne trichait pas. Il faisait ce qu’il aimait et aimait ce qu’il faisait. »
« Belmondo était un comédien, un acteur, un saltimbanque de génie qui ne reculait jamais devant un cabotinage, soulignent Les Dernières Nouvelles d’Alsace. Avec sa gouaille de prolo, son nez tordu et cette présence inimaginable, il est l’un des seuls (peut-être même le seul ?) en France à avoir réussi à concilier cinéma d’auteur et films populaires. »
Simple et accessible
« Impossible de ne pas aimer Jean-Paul Belmondo », confie L’Union. « Là où certains acteurs vedettes jouent les stars intouchables, lui a toujours été simple, accessible. Il a côtoyé les plus grands mais on avait l’impression qu’il pouvait être cet ami avec lequel on refaisait le monde jusqu’au bout de la nuit autour d’un bon repas, d’un cigare et d’une bonne bouteille. »
Alors, soupire Sud-Ouest, « on s’attendait bien sûr au départ d’un homme couvert d’hommages de son vivant et qui a déjà sa place avec Gabin, de Funès et d’autres monstres sacrés, dans le panthéon du cinéma hexagonal. Mais avec lui, le souvenir d’une France bon enfant et plus unie qu’aujourd’hui s’éloigne un peu plus. C’est pourquoi, en dépit d’une filmographie impressionnante qui nous assure à jamais de ne pas le perdre de vue, la disparition de Bébel le magnifique nous porte peine ».
« Une certaine décontraction française »
Et les hommages à Belmondo ne se limitent pas à la France… La disparition de l’icône de la Nouvelle Vague fait les gros titres des journaux du monde entier, pointe Le Parisien.
« "Une certaine décontraction française", titre The Hollywood Reporter, l’une des publications de référence de l’industrie hollywoodienne. (…) Le quotidien espagnol El País célèbre "l’icône de la modernité qui a apporté avec lui la Nouvelle Vague, a tourné avec de grands cinéastes comme Godard, Truffaut et Chabrol", sans oublier "cette image coquine" qui lui collait à la peau et qui faisait son succès. (…) En Grande-Bretagne, poursuit Le Parisien, The Guardian titre sur "cet acteur au visage de boxeur" qui a su "rendre le crime sexy". (…) "Personne n’a donné autant de sex-appeal au crime", renchérit le quotidien allemand Bild, sans oublier de rappeler que Belmondo était aussi une "légende du théâtre". (…) Enfin, La Libre Belgique salue l’itinéraire d’un comédien "mouton noir" et "devenu l’acteur le plus innovant de sa génération". Le quotidien de Bruxelles se rappelle, non sans malice, que l’acteur disparu a enlacé "les plus belles actrices, de Catherine Deneuve à Sophia Loren en passant par Claudia Cardinale, Françoise Dorléac, ou encore Ursula Andress qui fut sa compagne de 66 à 72". »
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