Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: Poutine va-t-il tomber en même temps que l’économie russe?

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Le président russe Vladimir Poutine, le 23 décembre 2021. (Illustration).
Le président russe Vladimir Poutine, le 23 décembre 2021. (Illustration). AFP - NATALIA KOLESNIKOVA
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Est-ce la banqueroute qui guette la Russie, est-ce la révolte populaire qui pourrait s’ensuivre qui pourraient faire chuter le tsar ? C’est là encore pure spéculation.

Mais ce qui est sûr, comme le relève Ouest France, c’est que « la Russie paie cher sa fuite en avant : elle se trouve asphyxiée par les sanctions économiques sans précédent prises par l’Occident. Les entités économiques russes sont désormais dans l’impossibilité d’emprunter sur les marchés internationaux. La Russie n’a plus accès au système de messagerie interbancaire Swift et les réserves de la Banque centrale russe détenues à l’étranger sont gelées. Comme les défauts de logistique (manque d’essence et de ravitaillement des colonnes de chars en route pour Kiev), le fait que Vladimir Poutine n’ait pas rapatrié plus tôt ses réserves à l’étranger en dit long aussi sur les failles au sein du pouvoir russe. »

Retour à 1917 ?

Le temps presse pour Poutine, pointe Libération : « d’après les estimations des agences internationales de crédit, la Russie pourrait déclarer faillite à la mi-avril, comme une vulgaire république bananière qui n’aurait plus de bananes. »

Alors pour financer sa guerre, Poutine pourrait-il se tourner vers la Chine ? Pas sûr, répond Libé : « Pékin n’a aucun intérêt à quitter l’ambiguïté et la neutralité de façade qui lui ont si bien réussi, et il est peu probable que Xi Jinping accepte de fournir un support militaire ou même logistique à son encombrant allié russe. Et la détresse de Moscou ne peut que trouver une réponse partielle dans un soutien financier indirect de la part de Pékin, comme l’augmentation des achats de blé et d’énergie. Cela peut-il suffire, et pour combien de temps ? Un des oligarques les plus proches de Poutine, Vladimir Potanine, a déclaré lundi craindre "un retour cent ans en arrière, en 1917". 1917, l’année du terrible effondrement de l’économie russe face à la guerre civile, plane désormais au-dessus de Moscou. »

Poutine a sous-estimé les sanctions

Dans un entretien au Monde, l’économiste Sergei Guriev, ancien conseiller de Poutine et exilé en France, explique pourquoi Poutine a sous-estimé les sanctions occidentales. Et comment, privé de l’argent des hydrocarbures, il peinerait à poursuivre la guerre et à financer la répression dans son pays. « Deux questions seront déterminantes, affirme Sergei Guriev. La première est celle des hydrocarbures. Si un embargo était imposé et que la Russie ne recevait plus l’argent du gaz et du pétrole, elle serait confrontée à un problème budgétaire majeur. Vladimir Poutine aurait alors du mal à payer ses soldats, les policiers qui passent les manifestants à tabac et les propagandistes, dont il a plus que jamais besoin. La seconde est celle de la Chine. Acceptera-t-elle de soutenir Moscou sans réserve, ou redoutera-t-elle d’être sanctionnée à son tour par l’Occident, sachant que sa prospérité dépend de l’Europe, l’un de ses principaux partenaires commerciaux ? La Chine ne sera peut-être pas aussi fidèle que Poutine l’espère. »

Fuite en avant ?

Alors, à court d’argent, pressé par le temps avec une armée qui piétine, « Poutine ne s’arrêtera pas sur un demi-échec ou un demi-succès, soupire La Charente Libre. Sa stratégie est à l’image de son isolement : ce sera tout ou rien. S’il faut raser des villes entières, s’il faut tuer des dizaines de milliers de civils, s’il faut sacrifier ses propres soldats, ce sera fait sans état d’âme par Poutine. Ce conflit qui ne fait que débuter semble pouvoir s’arrêter seulement quand Poutine et son régime s’effondreront. (…) Mais dans un régime qui achève de prendre ses derniers contours totalitaires, poursuit le quotidien charentais, avec une répression féroce de la moindre critique ou expression, une propagande qui cherche à faire de l’Ukraine un pays nazi et de ses alliés des ennemis contre lesquels le peuple doit être prêt à tous les sacrifices, la population russe ne pourra se soulever sans provoquer un terrible bain de sang. Surtout avec un Poutine qui semble faire sienne cette citation de Staline : "la mort d’un homme est une tragédie. La mort d’un million d’hommes est une statistique". »

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L'intégralité de notre suivi quotidien et en direct de la guerre en Ukraine. © Studio graphique FMM

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