À la Une: Vers un nouvel ordre mondial…
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« Qui aurait imaginé il y a un mois, malgré les alarmes répétées des renseignements américains, qu’une guerre totale se déroulerait en Europe ? », s’exclame Le Parisien. « Qui aurait cru, au 28e jour d’un conflit aussi brutal, que l’Ukraine serait encore debout et unie comme jamais, résistant héroïquement, à l’image de son président, Volodymyr Zelensky, au rouleau compresseur russe ? Certainement pas Vladimir Poutine qui misait sur une guerre éclair. Ses troupes enlisées, il s’apprête à gérer un conflit long, à voir défiler les cercueils de soldats et à subir les conséquences des sanctions occidentales. »
« L’Occident qui resserre les rangs », justement, pointe Libération. « Union européenne renforcée, États-Unis plus atlantistes que jamais, Japon sorti de sa réserve… En quelques semaines, le conflit a rebattu les cartes de la géopolitique mondiale. » Et « il sera au cœur des discussions du G7, du sommet européen et du sommet extraordinaire de l’OTAN ce jeudi. »
Poutine ne l’avait pas vu venir…
Finalement, analyse Libération, « en envahissant l’Ukraine, Vladimir Poutine a sous-estimé et remobilisé le monde démocratique contre lui. Convaincu d’être capable en deux jours de mettre la main sur Kiev et d’y placer un pouvoir à sa botte, comme en Biélorussie, il pensait étendre son pouvoir. Il est à l’inverse devenu un dirigeant-paria. Il imaginait faire voler la cohésion de l’Union européenne en éclats, fort de ses exportations de gaz, vitales pour certains membres de l’UE. Non seulement il n’y est pas parvenu, mais il a accéléré des évolutions, comme ce projet d’une autonomie stratégique européenne qui était dans les limbes (…). Il a suscité en Allemagne l’envie de réarmer le pays afin de ne jamais connaître le sort de l’Ukraine. Il a poussé le Japon, à des milliers de kilomètres de là, à prendre fait et cause pour Kiev. (…) Quant aux États-Unis, qui se repliaient sur eux-mêmes, ils ont compris que leur sort était lié à celui de l’Europe. C’est le message que doit transmettre Joe Biden ce jeudi à Bruxelles, pointe Libé. Tout cela, Poutine, étranger aux valeurs démocratiques, de liberté et de solidarité, ne l’a pas vu venir. »
Joe Biden, chef de guerre ?
Et « c’est en président de guerre que Joe Biden va marcher sur un tapis de braises, s’exclame Le Figaro. Le voilà chef d’un pacte de défense au bord d’un conflit ouvert avec la Russie – non par volonté, mais par un risque croissant de contagion. À Moscou, le ton monte contre la Pologne et les pays Baltes, qu’on veut punir de leur "insolence". Poutine brûle de tester la "solidarité" de l’Otan, dont il doute depuis longtemps. (…) Aujourd’hui sonne l’heure de vérité, pointe Le Figaro : l’Amérique va-t-elle revenir en Europe, quitte à délaisser un peu le défi chinois ? (…) L’Otan joue ici sa raison d’être : quel est l’avenir d’une alliance militaire qui a peur de la guerre au point de ne fixer aucune ligne rouge à l’adversaire ? Ce serait pourtant la meilleure façon de nous protéger : faire comprendre à Poutine qu’il n’est pas seul maître du jeu. »
Quand la Chine se révélera…
Et puis quid de la Chine ? Le quotidien Le Monde s’interroge : « L’équilibre (géopolitique mondial) instable est rendu plus périlleux (encore) par le véritable supplice chinois infligé par le président Xi Jinping : viendra-t-il, ou non, au secours de Vladimir Poutine, au nom de leur "amitié sans limites" décrétée dans la déclaration sino-russe du 4 février ? La réponse à cette question peut tout changer, affirme le quotidien du soir. Les États-Unis ont fait savoir que Moscou avait demandé de l’aide militaire à Pékin. Pékin comme Moscou ont évidemment démenti, mais une telle éventualité, relevait récemment un expert, ouvrirait la voie "à un tout autre monde, une structure mondiale binaire opposant les États autoritaires aux démocraties libérales, les deux blocs se disputant l’influence sur le reste du monde". Si ce schéma nous paraît familier, il n’est pas pour autant identique à celui du XXe siècle, relève Le Monde : le poids économique de la Chine n’a rien à voir avec celui de l’URSS. On serait dans une tout autre configuration. »

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