À la Une: un gouvernement de continuité, de déjà vu, ou presque…
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Le désenchantement est palpable. A la lire, la presse française est manifestement restée sur sa faim. « Risque minimum », résume, dans l’Est de la France, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, la « garde rapprochée » du président demeure « solidement arrimée aux postes clés ».
Macron joue « la sécurité plutôt que le panache », regrette L’Est Républicain. Pour cet autre journal de l’orient français, le gouvernement Borne s’apparente à un « gros remaniement ».
Le Figaro n’écrit guère autre chose en ramassant la liste gouvernementale d’une formule : « des ajustements plutôt qu'une révolution ».
« Macron joue la continuité... sauf à l'école », lance Libération. A sa Une, ce quotidien résume le gouvernement Borne à « une bonne prise, des reprises et de mauvaises surprises ».
La surprise Pap Ndiaye
Première surprise, justement. La nomination de Pap Ndiaye à l’Education nationale. Pap Ndiaye, c’est « l’anti-Blanquer », formulent en chœur Le Figaro comme Le Parisien. C’est « l’énorme surprise » de ce gouvernement, estime ce dernier journal. « Connu pour ses travaux sur les minorités et les États-Unis – et frère de la romancière Marie Ndiaye », la nomination du nouveau ministre de l’Education nationale est même « un contre-pied, voire une gifle pour l’ancien ministre », juge dans Le Parisien un syndicaliste enseignant. « Quand Jean-Michel Blanquer brandissait l’an dernier le danger d’un « islamo-gauchisme » comme un « fait indubitable » à l’œuvre dans les universités françaises, Pap Ndiaye estimait au contraire que le terme « ne désignait aucune réalité (…) les propos du nouveau ministre au sujet des « violences policières », dont il taclait le « déni classique » en France, tranchent avec ce qu’en dit communément le camp Macron, à commencer par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit », énonce Le Parisien.
Pap Ndiaye en lieu et place de Jean-Michel Blanquer ? « La boussole républicaine d’Emmanuel Macron a changé de direction, souligne Le Figaro. Avec Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale, c’est toute la charge symbolique universaliste que portait Jean-Michel Blanquer qui disparaît. À la place, l’éminent historien qui lui succède est le chantre d’un discours diversitaire, « décolonial », directement importé des campus américains, estime ce journal. En choisissant d’installer la ligne Sciences Po Grenoble rue de Grenelle, le chef de l’État veut sans doute séduire l’électorat attiré par la Nupes de Jean-Luc Mélenchon. Ce jeu aussi décevant que dangereux ne lui rapportera rien à gauche et risque de coûter très cher à droite », prévient Le Figaro.
Damien Abad, le Iago de LR
Seconde surprise, la nomination de Damien Abad, ex- président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale et vraie prise de guerre d’Emmanuel Macron. « Admirez le salto arrière : présider un groupe (parlementaire), ce n'est tout de même pas rien, lance Le Courrier Picard. Selon ce journal du centre-nord de la France, Damien Abad rejoint la liste des « quelques traîtres ordinaires », comme Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin, « qui ont quitté leur camp après avoir dit pis que pendre du président ».
Olivier Veran, like a rolling stone
Lui l’a échappé belle. Il a bien failli sortir du gouvernement avant d’être finalement nommé ministre des Relations avec le Parlement. « Lui », c’est Olivier Véran. Selon Le Parisien, l’ancien ministre de la Santé « ne figurait pas dans les premières moutures. « Il s’est roulé par terre pour obtenir quelque chose », raille un conseiller gouvernemental » dans Le Parisien, en évoquant bien Olivier Véran et non le footballeur Neymar sur la pelouse.
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