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À la Une: Premier tour des législatives en France, abstention et indécision…

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1er tour des élections législatives françaises 2022- Dans un bureau de vote. (Illustration)
1er tour des élections législatives françaises 2022- Dans un bureau de vote. (Illustration) Getty Images - Fred de Noyelle
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« Abstention et indécision », c’est le grand titre, qui résume tout, de La Voix du Nord. « La coalition présidentielle et l’union de la gauche sont au coude à coude, constate le quotidien des Hauts-de-France, à l’issue d’un premier tour marqué par une abstention record (53%), laissant planer le doute sur une majorité absolue pour Emmanuel Macron. »

Dans la presse de gauche, c’est l’euphorie… L’Humanité se félicite de « la dynamique de l’union » : « une dynamique qui a clairement fonctionné, là où la division de la gauche avait d’emblée éliminé la plupart de ses représentants en 2017. (…) D’ores et déjà, la Nupes peut s’enorgueillir d’avoir gagné ses galons de principale force d’opposition. En attendant de réaliser peut-être l’exploit historique et inédit que constituerait le renvoi dans l’opposition du président de la République fraîchement élu. »

Vers une majorité relative ?

« Nupes contre LREM, la loi de la dynamique », renchérit Libération. « L’ancien candidat LFI à l’Elysée a d’ores et déjà réussi son pari », pointe Libé. Toutefois, reconnait le journal, « la perspective de le voir imposer une cohabitation au chef de l’Etat semble hors de portée. Mais voir le Président disposer d’une seule majorité relative est possible. Cela dépendra de… la dynamique de cet entre-deux-tours. La Nupes, précise Libération, a peu de réserve de voix, à l’inverse d’Emmanuel Macron qui pourra sans doute compter sur l’électorat LR, sous le nez duquel il agitera toute la semaine le chiffon rouge Mélenchon. La Nupes ne pourra se tourner que vers les abstentionnistes. Jean-Luc Mélenchon l’a bien compris, lui qui les a appelés à 'déferler' dimanche prochain dans les bureaux de vote. »

En tout cas, pour l’instant, « la gauche en tête », pavoise La Marseillaise. « Chaque voix pèsera lourd dimanche prochain pour déterminer la politique des cinq prochaines années. Tous ceux qui veulent tourner la page de régression sociale, en ont l’occasion. »

Un revers pour Macron

A droite, c’est la soupe à la grimace… « Macron, vers une majorité étriquée », pronostique Le Figaro. « C’est un grave revers pour le président, souligne le journal. En tentant de chloroformer toute la campagne, par calcul tactique ou hésitation stratégique, il n’aura réussi qu’à nourrir l’abstention et étouffer dans l’œuf la dynamique que la présidentielle aurait pu créer en sa faveur. Résultat b: son camp recule - une première ! -, et c’est Jean-Luc Mélenchon, qui, profitant de surcroît de l’inexplicable résignation du RN ainsi que de la non moins inexplicable démission des LR, est en passe de s’imposer comme le vrai vainqueur politique de cette élection. »

« La stratégie (et le bluff) de Jean-Luc Mélenchon a fonctionné, reconnait L’Opinion : la gauche, y compris dans sa version la plus extrémiste, sera bien l’adversaire numéro un d’Emmanuel Macron. Plus grave, poursuit le quotidien libéral, elle a de bonnes chances d’empêcher le chef de l’Etat d’obtenir à l’Assemblée nationale la majorité absolue dont il aura besoin pour conduire sa politique pendant cinq ans. »

Inversion…

En effet, renchérit La Croix, « l’élan n’est plus là. Le mécanisme de la Ve République qui voyait de manière quasi automatique les électeurs donner au président élu une majorité législative confortable s’est enrayé. Jean-Luc Mélenchon a réussi à coaliser la gauche, dans une union baroque entre des partenaires très différents. Résultat, pointe le quotidien catholique : quelques semaines après avoir réélu Emmanuel Macron, une partie importante des Français donne ses voix à un programme économique, européen et social quasiment inverse de celui porté par le président de la République… »

Nouveaux équilibres ?

Du coup, prévient Ouest France, « Emmanuel Macron pourrait se trouver dans l’obligation, si Ensemble n’obtenait qu’une majorité relative, de négocier avec ses opposants pour pouvoir dérouler sa politique. Une situation inédite depuis 2002 et l’organisation des législatives dans la foulée de l’élection présidentielle. Tout cela peut être le point de départ d’une instabilité politique ou, au contraire, estime Ouest France, de nouveaux équilibres, en redonnant du pouvoir à l’Assemblée nationale. Si le scénario qui se dessine est bien celui qui s’impose dimanche prochain, l’Élysée devra réapprendre à composer avec toutes les oppositions pour éviter les blocages. Écouter. Discuter. Concéder. Ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle pour la démocratie. »

Enfin, « une certitude dans ce monde en mouvement, conclut La Charente Libre, il faudra beaucoup de courage à la Première ministre, Elisabeth Borne, pour tenir le cap alors que se profile déjà dans les têtes la succession du président élu en avril et tous les jeux de pouvoir qui vont avec. »

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