À la Une: après les feux de forêt, un nuage de questions
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Des cendres laissées par les récents incendies monstre émergent désormais des questions au goût de soufre. « Incendies : la forêt française [est-elle] en danger ? », se demande Le Figaro Magazine. C'est « une tragédie », lit-on. Plus de 20 000 hectares de forêt « ravagés » en Gironde, depuis le début de l'année, plus de 40 000 hectares ont ainsi brûlé en France. « Les risques n'ont jamais été aussi élevés », s’alerte Le Figaro Magazine. Selon un rapport du Sénat de 2019 déjà, « au moins un tiers des 16,9 millions d'hectares de la forêt française, soit 31% du territoire, est classé sensible au risque d'incendie ».
La planète dans un « âge du feu » ?
Problème : nous ne prenons visiblement pas le bon chemin pour les contenir. « Nous sommes en train de créer un âge du feu ». C'est à lire dans L'Obs et c'est quelque peu anxiogène. Entretien avec Stephen Pyne, historien du feu et professeur émérite à l'Arizona State University aux États-Unis. Pour lui, « le réchauffement climatique signe notre entrée dans le "Pyrocène", un temps où le feu modèlera la planète aussi puissamment que la glace lors des périodes glaciaires ». Voilà qui fait rêver ! Mais on ne peut encore une fois s'en prendre qu'à nous-même, l'humain. Chiffres cités dans Le Figaro, l'Office national des forêts affirme : « À hauteur de 10%, la foudre reste l'unique cause naturelle de départ de feu. Ce qui signifie mathématiquement que 90% des incendies de forêts sont d'origine humaine. »
Éviter les monocultures, favoriser la diversité
Il n'y a donc pas que le réchauffement climatique qui est en cause. Si les feux de forêt sont tellement puissants, explique Stephen Pyne, c'est à cause du réchauffement climatique mais aussi de « la façon dont nous avons transformé les campagnes ». La monoculture d'arbres, devenue courante, est pourtant à éviter absolument, elle favorise la propagation du feu, constate également Le Figaro. Il faut « diversifier les essences, [les espèces d'arbres], les provenances et les modes de sylviculture ».
Marianne pointe aussi, de son côté, cette « vulnérabilité des monocultures » et se demande : « L'État se planterait-il sur toute la ligne ? Nos forêts souffrent, et quand les scientifiques s'attellent à construire une forêt du futur plus résistante aux incendies, à la sécheresse, aux tempêtes, aux insectes ravageurs et autres fléaux, l'état tarde à prendre en compte leurs travaux. Il va jusqu'à financer de façon absurde les monocultures et la plantation d'essences très rentables, comme le Pin Douglas ».
100 milliards d'euros réclamés par la SNCF
Dossier en Une du Journal du Dimanche : « pourquoi la SNCF réclame 100 milliards ». C'est un été record pour la fréquentation mais, « depuis six semaines, la société des chemins de fer traverse une période de haute intensité marquée par la canicule et la multiplication des retards ». Or, « ces heures dans les wagons sans clim', ces correspondances manquées et ces attentes sur des quais bondés rappellent la fragilité du réseau français, estime Le JDD. Elles confirment aussi les calculs du président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou ». D'après lui, il faut « injecter » 100 milliards d’euros, « pour doubler le trafic dans les quinze ans à venir ». Le nouveau ministre des Transports, Clément Beaune a « déjà reçu le message », souligne Le JDD.
Et cela tombe bien, Clément Beaune est justement interviewé par le journal. Interrogé sur les 100 milliards, il reconnaît que les infrastructures, que le réseau « a été négligé ces trente dernières années. Amplifier l’effort fait depuis cinq ans est ma priorité budgétaire », affirme-t-il, sans donner de chiffres pour autant. Quant à une « solution pour faire baisser les prix », ayant flambé pour ces vacances, eh bien « minimiser les pics tarifaires d’été doit être possible », répond le ministre des Transports. À défaut de solution concrète pour le moment, voilà déjà une piste.
Les arnaques du développement personnel
Des solutions, certains en cherchent avec le développement personnel. Un phénomène très en vue, mais dont il faut se méfier. C'est L'Express qui nous alerte cette semaine sur « les dérives du développement personnel ». Sur les « pseudo-sciences » et les « vraies arnaques ». Et sur ceux n'aimant pas qu'on touche à leur business. L'Express dénonce ainsi l'attitude d'Idriss Aberkane. Le magazine a enquêté sur lui, « autoproclamé hyperdoctor et spécialiste en neurosciences », et, en réaction, il a « jeté à la vindicte de ses disciples numériques le nom des journalistes afin que ces derniers reçoivent leur lot d'insultes, d'intimidations et de menaces ». En vain, « nous ne reculerons pas devant ces méthodes inacceptables », répond L'Express dans son édito. Le magazine publie donc son enquête sur cet « hyperdoctor ». Et c'est gratiné.
Réguler l’utilisation des écrans
Les docteurs, les vrais quant à eux, alertent encore une fois sur l'utilisation trop intensive des écrans. Les docteurs et L'Obs. Rendez-vous compte : « Deux heures par jour chez les moins de 10 ans, trois chez les adolescents, plus de sept pour un quart des 15-17 ans ». C'est considérable. « Entre les consoles de jeux, les ordinateurs, les tablettes et surtout les smartphones, il y a de quoi concurrencer certaines vieilles activités aussi recommandables que la lecture, la pratique d'un sport, les confidences intergénérationnelles devant un barbecue qui ne prend pas, ou simplement le plaisir de s'ennuyer », ironie L'Obs. Il livre donc aux parents un « manuel de survie » pour tenter de réguler la consommation des écrans par les plus jeunes.
Sadio Mané, de retour au pays
Un sourire dans la vie réelle, au moins un, à voir en Une du magazine de L’Équipe. Celui du footballeur sénégalais Sadio Mané, « prophète en son pays » nous dit L’Équipe. « Après sa grande saison avec le Sénégal et Liverpool, avant de rejoindre le Bayern Munich, Sadio Mané est revenu dans son village natal de Bambali, en Casamance ». Et l'attaquant « avait la coupe d'Afrique avec lui », en plus d’autres réjouissances, nous dit L’Équipe. « Fierté et émotions étaient au programme de ces quelques jours », naturellement. Ce qui est beau, c’est que « la relation entre Sadio et son village, ses origines », n’ont pas changé, peut-on lire. « Ce que Bambali lui a donné, Sadio le lui rend à sa manière. »
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