À la Une: les sombres prévisions d’Emmanuel Macron
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« Quel spectaculaire changement de pied !, s’exclame Le Figaro. Dans ses vœux à la nation, le 31 décembre dernier, Emmanuel Macron affirmait qu’il était "résolument optimiste pour l’année qui vient" et celles qui suivent. Huit mois plus tard, avec des accents churchilliens, il repeint subitement l’avenir en noir. La semaine dernière, s’exprimant sur la guerre en Ukraine, il a appelé les Français à accepter de "payer le prix" de leur liberté et de leurs valeurs. Pour enfoncer le clou, dans un registre aussi sombre, il a décrété, hier mercredi, devant son gouvernement, la "fin de l’abondance et de l’insouciance" face au dérèglement climatique. Nous vivons, selon lui, "une grande bascule". »
Electrochoc ?
Alors pourquoi cette sortie du chef de l’État ? Réponse du Parisien : provoquer un électrochoc dans l’opinion… « et montrer que le capitaine tient la barre », décrypte un de ses lieutenants,alors que ces dernières semaines, en interne, beaucoup lui reprochaient mezza voce de ne pas dresser un cap clair en ce début de quinquennat. (…) Au sommet de l’État, on récuse cependant l’idée d’une tonalité alarmiste. « Les Français voient bien ce qui est en train de changer dans leur quotidien, le président a juste dressé un constat lucide », insiste un conseiller. « Lucides. Sûrs de nos forces et respectueux de chacun. Nous devons nous tenir unis », c’est même le titre de la tribune publiée hier soir par le chef de l’État sur le site de l’hebdomadaire Challenges pour y détailler le fond de sa pensée…
Pas très clair…
Un cap clair ? Non, répond La Charente Libre pour qui, justement, les propos d’Emmanuel Macron n’ont pas été très clairs…
« Disons-le clair et net, on n’a pas bien compris ce qu’il voulait dire et surtout quelles seraient les conséquences de la fin de l’abondance et de l’insouciance que notre société serait en train de vivre. D’abord, pointe La Charente Libre, parce qu’il manque une définition de l’abondance ou de l’insouciance qui aurait guidé nos vies jusque-là. L’abondance d’argent public ? Des énergies fossiles ou de l’eau que l’on utilise comme des ressources inépuisables ? Celle des dividendes record que les actionnaires des grands groupes viennent d’obtenir ? Ou encore l’abondance des biens de consommation que toute société capitaliste recherche pour faire de la croissance à la fois le moyen et le but à rechercher ? Cette sortie apporte plus de questions que de réponses. »
« On rêve ! »
Pour sa part, la gauche s’interroge également, relève Libération, et « fait revenir en boomerang la punch line présidentielle. "Fin de l’abondance" ? Les millions de Français, sous le seuil de pauvreté, mal chauffés, mal logés, ne connaissent-ils pas déjà ce régime ? "Non mais on rêve !", s’étrangle le numéro 1 communiste, Fabien Roussel. "Comme si les Français avaient manqué de soucis et s’étaient trop gavés". "Non M. Macron, il n’y a jamais eu abondance mais irresponsabilité, pillage, gaspillage, marchandisation de tout et du vivant", corrige Jean-Luc Mélenchon, tandis que l’Europe Ecologie-les Verts, Sandrine Rousseau, estime qu’au lieu d’abondance, "il y a eu de l’enrichissement, de la destruction, de l’extraction au-delà des limites de la planète et de beaucoup d’humains. Un des principaux responsables de cela s’appelle libéralisme". »
TotalEnergies épinglé
À la Une également, l’enquête du Monde sur les activités gazières de TotalEnergies en Russie… « Le géant pétrolier français coexploite en Russie un gisement dont le produit, transformé en kérosène, ravitaille des bombardiers russes », dévoile le quotidien du soir. Du coup, se « pose avec gravité la question du maintien des activités de TotalEnergies dans ce pays engagé dans une guerre inique contre l’Ukraine », affirme Le Monde. « TotalEnergies, seule major pétrolière occidentale à maintenir ses activités en Russie, joue avec le feu, dénonce encore le journal, et cherche à se cacher derrière l’ignorance de l’usage qui est fait des produits qu’elle met sur le marché. »
Et « la question vaut non seulement pour le géant de l’énergie, mais pour l’État français, conclut Le Monde : comment Emmanuel Macron peut-il prétendre à la fois faire pression sur l’ex-Total pour obtenir des rabais sur les carburants en France, épargner le mastodonte d’une taxe sur ses superprofits indirectement liés à la guerre en Ukraine et continuer de fermer les yeux sur sa contribution, même involontaire, à l’agression russe ? »
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