À la Une: mauvaise blague, buzz et mea culpa…
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« Confronté à une certaine urgence médiatique, relève Le Monde, l’entraîneur du Paris-Saint-Germain, Christophe Galtier, a tenté, hier soir, d’éteindre la polémique suscitée la veille par ses propos sur le thème du climat. À l’issue du match de Ligue des champions remporté face à la Juventus, l’entraîneur parisien a fait son mea culpa :
"Croyez-moi, je suis concerné sur les problèmes de climat, de notre planète, je sais la responsabilité que nous avons. (…) On n’est pas hors sol, on est très lucides, simplement c’est une blague qui arrive au mauvais moment, qui est de mauvais goût, et je le regrette". »
Alors, faut-il le rappeler, poursuit Le Monde, « avant-hier, lundi, Christophe Galtier et l’attaquant parisien Kylian Mbappé avaient été interrogés, en conférence de presse, sur la possibilité de recourir au train, plus écologique que l’avion privé, après un déplacement de l’équipe à Nantes. "Ce matin, on a discuté avec la société avec laquelle on fait nos déplacements pour savoir si on ne pouvait pas se déplacer en char à voile", avait répondu, ironiquement, Christophe Galtier, juste après un fou rire de Kylian Mbappé. »
La vidéo est devenue immédiatement virale, reprise sur tous les réseaux sociaux, suscitant une tornade médiatique et politique après un été marqué par trois canicules et des incendies à répétition.
Déconnexion…
« Un buzz chassant l’autre, bientôt on n’en parlera plus, mais il faudrait justement en parler, encore et encore », commentent Les Dernières Nouvelles d’Alsace. « Sortir de la polémique de l’instant pour s’intéresser au fond de la question. Car l’ironie teintée de mépris de Christophe Galtier et le fou rire indécent de Kylian Mbappé ne sont ni accidentels ni anecdotiques. Ils sont révélateurs, estime le quotidien alsacien, du degré de déconnexion d’une frange de la population, qui dépasse de très loin le cénacle sportif (…). Puisque les 10% les plus riches de la planète sont responsables de la moitié des émissions de carbone, il ne semble pas tout à fait absurde de les inciter à contribuer à l’effort qui pèse surtout sur les plus pauvres. »
750 tonnes de CO2 économisées !
« Une onde de dégoût a parcouru la France, s’exclame Libération, à la vue du footballeur français le plus adulé et de son entraîneur ricanant à l’idée de prendre le train au lieu de l’avion pour leurs matchs en déplacement. La séquence est terrible en termes d’image. »
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Toutefois, poursuit Libération, « c’est une saine polémique, qui peut nous pousser à aller plus vite sur la transition écologique. » Et le journal de présenter « les différentes pistes qu’aurait un club de football de l’envergure du PSG pour réduire son empreinte carbone. »
Libération a fait le calcul : « si le PSG prenait le train dans 12 déplacements sur ses 19 par saison en Ligue 1, en écartant les villes plus lointaines que sont Nice ou Toulouse, et ainsi que les plus proches, Auxerre et Troyes, qui peuvent être ralliées en bus, autour de 750 tonnes de CO2 pourraient alors être économisées. Avec des efforts fournis par les 19 autres clubs de Ligue 1, hormis Ajaccio qui pourra difficilement se rendre en train dans le reste de la France, le bénéfice environnemental serait alors important. »
Merci Kylian !
Finalement, analyse La Charente Libre, « le tollé suscité par cette sortie démontre que chacun se déplace selon ses moyens, pas selon ses besoins. Le jet n’est que la voiture de l’ultra-riche (…). Le train est encore vu comme un déplacement contraint. Parce que son coût, ses horaires, l’état du réseau sont encore trop synonymes de galère. C’est aussi cette réalité qu’il faut transformer pour que cela devienne un mode de vie pour les plus riches comme pour les autres. Pour y arriver, le changement des comportements individuels ne suffit pas, pointe La Charente Libre. La conférence de presse du PSG s’est déroulée au même moment que celle d’Emmanuel Macron demandant de baisser notre chauffage. Contraste ravageur quand on sait que le taux d’imposition des jets est de 39 euros par hectolitre de carburant, alors que celui d’une voiture est de 68 euros. Il faut remercier notre star nationale d’avoir posé les enjeux vitaux pour notre avenir. Même si c’est à son corps défendant et dans un rire stupéfiant. »
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