À la Une: Bolsonaro-Lula, le duel
Publié le :

J-2 au Brésil avant une cruciale élection présidentielle qui opposera surtout le président sortant de la droite radicale Jair Bolsonaro à l’ancien président de gauche Luis Inácio Lula da Silva. Le plus grand pays d’Amérique du Sud retient son souffle.
« Allelula ? », lance en prière la Une de Libération, avec un point d’interrogation de circonstance, tant ce néologisme en forme d’interjection relève tout à la fois de l’espoir et de la crainte de ce journal. Lequel, certes, souligne que le candidat de gauche à l’élection présidentielle brésilienne « part favori », mais, dans le même temps, prévient aussi que Jair Bolsonaro est « déterminé à garder coûte que coûte la mainmise sur le pays qu’il a ravagé ».
Prudence d’autant plus de mise que le président sortant est un « fou furieux », bucheronne Libé, et que Lula, président du Parti des travailleurs, « fait peur » à la significative partie conservatrice de l’électorat brésilien.
Lula président ? C’est d’autant « l’espoir » de L’Humanité que l’élection présidentielle brésilienne a une « portée mondiale », souligne le quotidien communiste, les récentes élections en Italie ayant montré « combien fascistes et populistes tissent une dangereuse internationale ».
Crainte dont ne se fait pas l’écho la seule presse proche de la gauche en France. Témoin le journal La Croix. Pour ce quotidien catholique, la messe devrait être dite, « l’enjeu » de dimanche étant, selon La Croix, « la victoire – ou non – de Lula dès le premier tour ». Bien sûr, ce journal, généralement, n’est pas forcément considéré comme étant proche de la droite (ou de la gauche, du reste), mais selon lui, si le candidat du Parti des travailleurs franchit la ligne des 50% d’une courte tête, La Croix se demande « comment réagira le camp Bolsonaro », d’autant plus qu’en cas de second tour, le président sortant pourrait jusqu’alors, utiliser « sans scrupule » les services de l’Etat à son profit.
Épouses en pleine lumière
Lula-Bolsonaro, donc, mais aussi duel de leurs épouses dans cette campagne électorale tendue. Portraits croisés de ces épouses dans Libération et Le Figaro. Ici, la « charismatique et très populaire » Michelle Bolsonaro, « omniprésente dans la campagne » électorale pour défendre son « époux machiste », énonce Libé ; là, la tout aussi « omniprésente » Janja, conjointe de Lula, « de vingt ans sa cadette », surnommée « la Evita brésilienne », en référence à Eva Peron, qui fut l’épouse du caudillo argentin Juan Peron, et qui est chargée de « moderniser » la stratégie de communication de son mari, signale Libération.
Les épouses en campagne, donc, car au Brésil, les femmes représentent « la majorité de l’électorat », explique Le Figaro, et les « saillies misogynes » du président sortant les ont rebutées. Comme le remarque ce quotidien, « toutes les deux sont passées de l’ombre à la lumière. C’est à peu près tout ce que Michelle Bolsonaro et Rosangela da Silva ont en commun. Tout le reste les oppose ».
LR : dissolution ? Même pas peur
En France, le débat prend de l’ampleur sur la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron. Le président ne disposant pas de majorité absolue, il prévient qu’en cas de motion de censure, il prononcerait la dissolution de l’Assemblée nationale. Emmanuel Macron ayant brandi cette menace de dissolution si les députés d’opposition tentent de censurer le gouvernement lors de la présentation de la réforme des retraites qu’il entend mener à bien après trois mois de concertation. Dans Le Parisien, le député Olivier Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée nationale, assure qu’en cas de dissolution, « le président n’aurait plus beaucoup de députés En Marche. Il ne semble pas être au courant de l’ambiance dans le pays », dit encore Olivier Marleix dans Le Parisien.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne