Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: la stratégie de la terre gelée

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Un soldat ukrainien tire un mortier sur des positions russes à Bakhmut, dans la région de Donetsk, en Ukraine, le jeudi 10 novembre 2022.
Un soldat ukrainien tire un mortier sur des positions russes à Bakhmut, dans la région de Donetsk, en Ukraine, le jeudi 10 novembre 2022. AP - Libkos
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Une pluie de missiles russes s’est abattue sur l’Ukraine hier, constate Libération. « Alors que l’armée ukrainienne rallume la flamme de l’espoir sur les champs de bataille de l’Est et du Sud, l’armée russe riposte de manière asymétrique en opérant des bombardements dans la profondeur sur tout le pays, détruisant les infrastructures énergétiques. L’objectif, pointe Libération : affaiblir l’arrière du front, miner le moral de la population et faire passer aux Ukrainiens un hiver dans le noir et dans le froid. »

En effet, complète La Charente Libre, « faute de territoires à conquérir et de batailles militaires à remporter, les Russes confirment qu’ils n’ont pour le moment qu’une seule arme en main : plonger l’Ukraine dans le noir et le froid de l’hiver. La centaine de missiles russes envoyés hier sur tout le pays pour s’en prendre aux infrastructures énergétiques est aujourd’hui considérée autant comme la seule option de Moscou pour masquer ce qui est aujourd’hui une véritable Bérézina. Plus de sept millions de foyers sont privés d’électricité et le pays doit adapter sa consommation d’énergie. Ces missiles sont bien sûr une réponse à la perte de Kherson, considérée comme russe pour toujours par Poutine le 30 septembre, avant d’être libérée six semaines plus tard par l’armée ukrainienne. »

La Pologne touchée : faut-il craindre le pire ?

Par ailleurs, tir délibéré ou incident isolé ? Un missile ou deux missiles se sont abattus hier sur un village polonais, proche de la frontière avec L’Ukraine, tuant deux personnes. Varsovie affirme que ces missiles sont de fabrication russe. Moscou dément et dénonce une provocation. Les sites des différents quotidiens suivent minute par minute les derniers développements suite à cette frappe. Une réunion d’urgence entre alliés occidentaux a eu lieu ces dernières heures à Bali en marge du G20.

Sud-Ouest a eu le temps d’en faire sa Une, avec ce titre : « la Pologne touchée, deux frappes qui font craindre le pire »

Vers des négociations ?

Reste que les appels à négocier se multiplient… C’est ce que constate notamment Le Parisien : « la communauté internationale espère pousser le régime de Zelensky à la table des négociations en vue d’un processus de paix. Soyons clairs, pointe le journal, il semble inenvisageable que la guerre s’arrête dans un avenir proche. » Mais, « Kiev est en position de force. C’est pour cela que les Américains et les Occidentaux poussent vers une discussion », pointe une analyste interrogée par le journal. Toutefois, poursuit-elle, « il va falloir faire accepter aux Ukrainiens que la Crimée ne fasse pas partie de leurs conditions. Et peut-être une partie du Donbass. Ça risque d’être dur à avaler. »

La paix devra attendre…

On n’en est vraiment pas au stade des pourparlers, estime pour sa part Le Figaro… « Il faudra sans doute d’autres Kherson pour faire fléchir Moscou, affirme le journal. Tout compromis qui permettrait à Poutine de présenter sa guerre comme une victoire laisserait intact son pouvoir de nuisance et risquerait d’ouvrir la porte à une nouvelle guerre, en Moldavie, en Ukraine, ou ailleurs dans l’ancien espace soviétique. On peut le déplorer, conclut Le Figaro, mais le temps de la guerre n’a pas encore cédé le terrain à celui de la négociation. Encore moins après les explosions russes en Pologne. »

« Pourquoi la paix devra attendre », titre en écho Le Télégramme. « Les combats continuent en Ukraine, constate le quotidien breton. Les propositions de négociations formulées au G20 ont été rendues caduques après les bombardements russes d’hier. »

Quel scénario ?

« Guerre en Ukraine : et maintenant, que peut-il se passer ? », s’interroge Le Midi Libre. « À l’évidence, le déferlement d’obus hier montre que malgré son isolement et les défaites militaires, Poutine est plus dangereux que jamais. En plein sommet du G20, la chute de missiles sur le sol polonais prouve d’ailleurs que la guerre arrive à un point critique où tout peut encore basculer. Personne à ce stade, conclut Le Midi Libre, ne connait le scénario d’un conflit au bord de l’escalade. Pas plus les politiques que les généraux. Ni même le chef du Kremlin qui se comporte désormais comme un ours blessé. »

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