À la Une: retraites, les syndicats prêts à en découdre…
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Combien seront-ils dans la rue jeudi prochain à l’appel des syndicats pour dire non au projet de réforme des retraites du gouvernement ?
« Les syndicats fourbissent leurs armes, pointent Les Échos. La journée du 19 janvier sera (en effet) déterminante. Les organisations de salariés comme le gouvernement savent que, comme dans tout conflit social, la bataille se jouera à la fois dans la rue et dans l’opinion. Côté rue, précise le quotidien économique, aucune centrale n’a affiché d’objectif chiffré pour le nombre de manifestants le 19 janvier, même si un responsable retraite se laissait aller à rêver de mettre 2 millions de personnes dans la rue. »
« La bataille des retraites est lancée, s’exclame Le Monde. En pleine crise énergétique, le pays fatigué et inquiet, s’apprête à vivre un de ces épisodes de crispation sociale dont il est coutumier. (…) Ni la concertation menée depuis trois mois ni l’apparente concession faite sur l’âge du départ à la retraite qui devait passer à 65 ans dans le projet initial n’ont permis au gouvernement de nouer le moindre compromis avec les organisations syndicales. »
Alors, estime Le Monde, « l’issue de la confrontation dépendra de l’humeur du pays, devenue imprévisible. Soutenu par les retraités, mais désavoué par les deux tiers des Français, qui se déclarent hostiles au relèvement de l’âge de la retraite, Emmanuel Macron a pris le risque d’embraser le pays. »
En effet, renchérissent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « la mobilisation est imprévisible, comme en 1995 et en 2010. Ni la majorité présidentielle ni les oppositions ne savent quelle forme et quelle intensité va prendre demain la contestation. Si, dans l’esprit du chef de l’État, la réforme des retraites redonne du corps au duel droite-gauche, ce retour aux fondamentaux est sans garantie contre les déflagrations sociales. »
Où va l’argent du pétrole congolais ?
À la Une également, cette affaire de pétrole et de gros sous entre Paris et Brazzaville… Une affaire révélée ce matin par Libération.
Libération qui dévoile « l’ampleur d’un puissant système financier occulte dont la source est unique, affirme-t-il : les champs de pétrole de l’un des pays les plus pauvres du monde, la République du Congo. Paris est une des plaques tournantes d’une valse de paiements en espèces atteignant des centaines de millions d’euros depuis une dizaine d’années, affirme encore Libération, dont le grand argentier est un personnage connu de tous les palaces et boutiques du triangle d’or parisien, mais qui a réussi à rester sous les radars des enquêteurs jusqu’au 24 janvier 2012. Lucien Ebata est arrêté ce jour-là à Roissy-Charles-de-Gaulle, relate le journal, alors qu’il a sur lui une somme importante en liquide qu’il n’a pas déclarée – 182.000 euros et 40.000 dollars. Dans leur enquête, poursuit le journal, les douaniers français vont de surprise en surprise, de milliers d’euros de cadeaux achetés dans les magasins de luxe des Champs-Élysées jusqu’à des mouvements de cash de millions d’euros à Paris et Monaco. Qui est Lucien Ebata, patron d’une mystérieuse société pétrolière baptisée Orion Oil, et qui sont les destinataires de sa générosité infinie ? La justice française le suspecte de s’être enrichi à millions, pointe Libération, en pillant, avec le clan du président Denis Sassou-Nguesso, les ressources de la République du Congo par un vaste système de détournement des recettes de la vente du pétrole. Toujours présumé innocent, il est mis en examen dans cette affaire. La procédure résonne avec celle des "biens mal acquis", dans laquelle les membres du clan Sassou-Nguesso sont soupçonnés de s’être constitué des patrimoines illicites dans l’Hexagone grâce à des détournements de fonds publics. » Et Libération de s’interroger : « qui en France a pu bénéficier de ce système ? »
« Coup tordu »
Le même Denis Sassou-Nguesso a accordé un entretien au Figaro : une pleine page dans laquelle le président congolais évoque surtout la réconciliation en cours en Libye. Denis Sassou-Nguesso préside, en effet depuis 2020, le Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye. Pas un mot sur l’affaire dévoilée par Libération. Mais le président congolais réagit sur l’affaire des biens mal-acquis : « cette histoire est un coup tordu, affirme-t-il, qui relève du harcèlement médiatique et judiciaire en France. Où sont les preuves de ce détournement ? »
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