À la Une: la nouvelle guerre froide
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La Conférence sur la Sécurité débute aujourd’hui, à Munich. Trois jours durant, plus d’une centaine de chefs d’État et de gouvernements, dont le président français, Emmanuel Macron, se retrouvent à Munich autour du chancelier allemand, Olaf Scholtz, près d’un an après le début de la guerre en Ukraine.
Les grands de ce monde, mais pas que… Le quotidien L’Humanité souligne la présence, à Munich, des « poids lourds mondiaux de l’industrie de l’armement et les stratèges en chef de l’Alliance atlantique » pour tenter d’accomplir « une mission de salut public mondial », moque L’Huma, qui voit, dans la rencontre de Munich, « la recherche d’un alignement maximum du monde sur Washington et l’Otan ».
Mais à Munich, la rue promet de se faire entendre. L’Humanité signale la présence des « militants de la paix (…) Une grande manifestation est prévue, ce samedi, dans les rues de la ville. Pour dénoncer l’impérialisme russe, mais aussi celui de l’Otan et les risques de déflagration irréparable que nourrissent le bellicisme de Poutine comme la montée en puissance guerrière de l’Alliance. Des militants d’ONG, comme Attac Allemagne, ou du seul parti anti-guerre outre-Rhin, Die Linke, s’y sont donné rendez-vous », signale donc L’Huma.
À Munich, l’Europe sera au pied du mur. Car les alliés occidentaux de Kiev sont « isolés » énonce, en Une, le journal La Croix. Selon le quotidien catholique, « les Occidentaux sont seuls face au défi russe ».
Témoin l’Afrique du Sud où, au large du Cap, dix jours durant, marines russe et chinoise vont participer à partir de ce vendredi à des manœuvres militaires avec la marine sud-africaine. Étant rappelé que l’Afrique du Sud est membre des Brics, avec le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, La Croix admet que ces manœuvres navales n’ont, certes, rien de bien spectaculaire. Mais au-delà de la routine militaire, ce journal y voit de quoi traduire « le non-alignement de Pretoria sur les positions des Occidentaux au sujet du conflit en Ukraine ».
Du blé ukrainien pour l’Afrique
Justement. Pour tenter de contrer cette manifeste russophile de l’Afrique, l’Ukraine fait don de ses céréales. C’est l’opération « Grain from Ukraine ». Traduction : des grains en provenance d’Ukraine. Double-page dans le journal Libération. Où l’on signale qu’entre le 30 décembre et le 2 janvier, 110 000 tonnes de céréales ukrainiennes ont été envoyées en Somalie et en Éthiopie.
« Un autre bateau chargé de 25 000 tonnes est parti mercredi à destination du Kenya, signale encore Libé. Et deux autres devraient bientôt partir pour le Soudan et le Nigeria. Une opération humanitaire en réalité financée grâce aux 200 millions de dollars (187 millions d’euros) recueillis auprès d’une trentaine de pays donateurs. Mais les responsables ukrainiens multiplient également les visites sur un continent qu’ils connaissaient mal jusqu’à présent ».
Détaillant les visites d’officiels ukrainiens en Afrique, Libé souligne que la guerre en Ukraine « a eu une conséquence inattendue en Afrique, c’est bien cette volonté de faire "cause commune", voire de rapprocher pour la première fois Kiev du continent ». Cette opération humanitaire « relève aussi d’une compétition féroce avec la Russie, déjà bien implantée en terre africaine, contrairement à l’Ukraine », souligne ce quotidien.
« Pour l’Ukraine, l’Afrique est devenue une priorité », affirme ainsi le ministre ukrainien de l’Agriculture. « Qui aurait pu l’imaginer il y a un an ? », remarque Libération.
Coda parlementaire sur les retraites
Deux mots, enfin, de la réforme des retraites, en France, avec la fin de l’examen du texte du gouvernement, ce soir, à l’Assemblée nationale, avant son passage au Sénat. Et pour Libération, c’est la « mi-temps ». Saluant le travail de l’intersyndicale, ce quotidien souligne que « toutes les manifs se sont passées sans violences. On avait perdu l’habitude. Leur unité a gonflé les cortèges, notamment dans les petites villes ». Et pour Libé, pas de doute, les syndicats « rentrent aux vestiaires en vainqueurs de cette première mi-temps. Mais savent aussi que la seconde sera pavée d’embûches ».
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