« Macron au charbon pour tourner la page » : c’est le grand titre de La Dépêche du Midi. Avec cette interrogation en pages intérieures : « comment Emmanuel Macron peut rebondir ? Le chef de l’État lance à partir d’aujourd’hui de nombreux chantiers industriels. Il veut montrer que la France va de l’avant malgré la contestation toujours active contre la réforme des retraites. Il espère ainsi reprendre la main pour la suite du quinquennat. »
Et il s’appuie donc sur ce thème qui lui est cher de la réindustrialisation du pays : là, il « joue sur du velours, commente La Dépêche, fort d’avoir enrayé la chute des emplois industriels depuis 2017, d’en avoir créé 90 000, d’avoir su attirer les investisseurs étrangers et de nouvelles usines. La dynamique est incontestable. » Mais, s’interroge le journal, « sera-t-elle suffisante pour donner le souffle et la vision qui manquent à ce second quinquennat ? (…) Emmanuel Macron doit aussi comprendre qu’il faut avancer ensemble pour aller plus loin, estime La Dépêche. Retrouver le sens du collectif, avec les partenaires sociaux, les élus locaux, et les Français, est indispensable. Quatre ans ne seront pas de trop pour y parvenir. »
« Saturer l’espace »
« Macron, l’illusion rythmique », s’exclament Les Échos.
« Réindustrialisation, Jean Moulin, lycée pro, il parle de tout, tout le temps, à coups de milliards, et sur tous les supports, de la vidéo pour réseaux sociaux au discours en grande pompe. Il n’y a pas que les casseroles qui peuvent faire du bruit, relève le quotidien économique. Emmanuel Macron vit dans une sorte d’urgence à saturer l’espace et à tenter de faire passer la réforme des retraites pour un sujet périphérique. (…) Le président joue les métronomes pour masquer le désarroi qui semble saisir le pouvoir, mais ce rythme contribue à son tour à déstabiliser l’ensemble. Où va-t-on, s’interrogent Les Échos, quel est le cap, comment fait-on pour avoir des majorités ? Le doute n’est pas levé. »
Projet immigration : ça s’en va et ça revient…
« L’exécutif dans les sables mouvants de l’incertitude », renchérit Le Figaro. Le Figaro qui pointe le retour sur le devant de la scène du projet immigration… Là aussi, c’est révélateur du « climat de fébrilité interne », pointe le journal. « Un texte unique avant l’été, puis reporté, puis deux textes, puis à nouveau un seul, annoncé dans les cent jours, puis un nouveau report, à l’automne, après un constat d’impasse des discussions avec LR, puis une relance, d’ici au 14 juillet, des discussions avec les mêmes acteurs politiques. Il reste encore deux mois au couple exécutif pour remettre le même ouvrage sur le même métier plusieurs fois… Il veut montrer qu’il ne renonce pas à agir sur cette priorité des Français ; il ne réussit qu’à afficher son incapacité à aboutir »
Libération ironise : « Loi immigration : le gouvernement re-re-re-revoit son timing. (…) Freinage, accélération, déviation ? Un véhicule ou plusieurs ? Avec qui sur la file de droite ? », s’interroge Libé. « Sur l’immigration, l’exécutif semble décidément avoir perdu les pédales. »
Et le journal de s’interroger : « qu’est-ce qui a poussé l’exécutif à revenir à la charge ? Le volontarisme d’un Darmanin, accroché à son projet de loi ? La détermination de Macron, soucieux d’afficher sa fermeté en matière d’immigration ? Ou (encore) la pression de LR qui planche sur deux propositions de loi à l’Assemblée ? »
Attentat de Djerba : « une histoire sans fin »
À la Une également, l’attentat de Djerba en Tunisie… « Le pèlerinage endeuillé », titre Le Parisien. « Émotion et questions après la fusillade meurtrière près de la synagogue de la Ghriba sur l’île tunisienne. Trois gendarmes ont été tués ainsi que deux pèlerins, dont un Marseillais de 42 ans, père de quatre enfants. Les motivations profondes de l’assaillant restent à préciser. »
C’est « une histoire sans fin », soupire le journal. « Depuis les révoltes du Printemps arabe, cette série de soulèvements pour plus de liberté et moins de corruption, la Tunisie est soumise à des secousses successives qui ont régulièrement fait fuir les visiteurs étrangers, déstabilisant un peu plus le pays. (…) L’arrivée au pouvoir d’un président conservateur élu sur une promesse de probité apparaissait comme un gage de stabilité politique après la parenthèse islamiste d’Ennahdha. Mais, déplore encore Le Parisien, sa propension à installer un régime de plus en plus autoritaire et populiste, après la révision constitutionnelle et les déclarations sur les migrants, laissent redouter de nouvelles répliques. »
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