Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: l’exécutif face à la démission du maire de Saint-Brevin

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Élisabeth Borne et le maire démissionnaire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez à Paris le 17 mai 2023.
Élisabeth Borne et le maire démissionnaire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez à Paris le 17 mai 2023. © AFP/Emmanuel Dunand
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Le gouvernement tente de faire amende honorable, plus d’une semaine après que Yannick Morez a jeté l’éponge. La Première ministre Élisabeth Borne a reçu l’édile le 17 mai. Une tentative de « recoller les pots cassés », selon Le Figaro, face à une affaire qui écorne l’image du gouvernement. Accusé d’inaction, « l’exécutif a depuis redoublé d’efforts pour apporter son soutien », selon le plus vieux quotidien de France, avec notamment un « pack sécurité » destiné à mieux prendre en charge les élus victimes de menace, et surtout les protéger plus vite.

En somme, écrit Libération, l’exécutif « déploie ses aides » mais trop tard : le maire de Saint Brévin a pris son envol et ne compte pas revenir en arrière. Une décision « difficile à prendre » comme il le raconte dans les colonnes de Libé. Mais il n’avait pas le choix, dit-il, face à « l’abandon de l’État, [...] monté crescendo », selon lui. À tel point que dans les colonnes du journal, l’édile « fait le parallèle avec l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty. [...] Aucune réponse de l’État » et, « le maire dit n’avoir pas pu davantage compter sur le soutien de l’autorité judiciaire », rappelle Libé.

Un constat repris par La Croix, qui nuance toutefois : des mesures étaient déjà en préparation. Mais il a fallu « accélérer les choses, [...] l’exécutif [ayant] été indirectement mis en cause », et Yannick Morez ayant « particulièrement chargé les préfets, la hiérarchie locale de la gendarmerie ainsi que le procureur de la République ».

Des menaces venues de l’extrême droite minimisées

C’est l’analyse portée par Libération, qui s’inquiète que le gouvernement ne parle que « vaguement », de « montée des violences ». Pourtant, selon Libé, il y a matière à inquiétude : les pressions venues de l’extrême droite pourraient « n’être qu’un début ». Après Saint-Brévin, « plusieurs autres communes qui doivent accueillir un centre d’accueil pour demandeurs d’asile sont dans le viseur » de la « fachosphère » qui se félicite d’avoir déjà « fait plier les autorités, fussent-elles locales », raconte le quotidien. D’après un cadre de Reconquête, le parti du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour, cité par Libération, « on n’entend pas abandonner le combat » même si « l’on fait profil bas ».

Les syndicats à Matignon

Le dialogue reprend, mais la séquence des retraites a laissé des traces et « la méfiance reste de mise », écrit La Croix. « Face à un dialogue social abimé, les syndicats demandent des gages de bonne volonté » ; mais ils se heurtent à la « prudence » d’Élisabeth Borne. Pourtant, pour le quotidien catholique, « si le gouvernement veut revoir les syndicats, il lui faudra bouger ». Un point de vue que ne partage pas Le Parisien, qui accuse les organisations sociales de « toujours [...] refuser de tourner la page ». Le quotidien ironise sur la « liste à la Prévert » des exigences syndicales, entre « les propositions sur les salaires, le pouvoir d’achat, les conditions de travail » ou encore le retour aux règles antérieures sur la réforme de l’assurance chômage.

Plutôt qu’un vent d’espoir c’est donc « un air de déjà vu » qui a soufflé sur Matignon, laissant peu de perspectives « d’aboutir à l’élaboration d’un quelconque agenda social ». Et Le Monde ne s’y trompe pas : les syndicats ont beau « reprendre le dialogue », ils « maintiennent la pression sur la réforme des retraites ». Malgré l’été qui approche, pas question donc de prendre des vacances.

Pas de vacances non plus pour la sécheresse

Alerte lancée par Libération, inquiet d’un été « au régime sec ». Dans une tribune publiée sur le site indépendant Reporterre, plusieurs élus pointent aussi le « désastre écologique qui s’accélère sous nos yeux », dont la « sécheresse historique » est un des symptômes. Dans ce contexte, ces représentants trouvent « ahurissant » l’appel lancé il y a une semaine par Emmanuel Macron à mettre sur pause les réglementations européennes en matière de climat. « Le chantre du progressisme de 2017 est désormais devenu publiquement le perroquet de la droite écolo-sceptique », s’insurgent les signataires de ce texte, alors que le dérèglement climatique « est loin, lui, de prendre une pause ».

Libé s'insurge également contre les mesures prises par l'État, les restrictions... Bref, le fameux « appel à la sobriété », véritable « chiffon rouge » qui « autorise [...] la dilution du débat dans le petit geste ». Libé s’agace : « Une politique de l’eau à la hauteur du défi climatique est tout sauf l’injonction morale aux petits gestes. » Les mesures actuelles font plouf… Conclusion : « La transition [a] le bec dans l’eau. »

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