À la Une: le plan européen de relance et beaucoup de critiques
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C’est la presse allemande qui en parle le mieux : « Paris et Berlin décident d’un pacte sur l’avenir », titre le Süddeutsche Zeitung. L’Allemagne et la France veulent « pousser la protection du climat et le numérique encore plus loin qu’auparavant », nous dit le journal. C’est ce qu’ont affirmé mercredi 27 avril les ministres des Finances des deux pays, Olaf Scholz et Bruno Le Maire, lors d’une apparition commune. Climat et numérique, voilà donc les deux axes des plans de réformes qu’ils ont présentés ensemble. Des plans nationaux, qui sont « une condition préalable pour bénéficier de l’aide financière du fonds de reconstruction de l’UE », écrit le Süddeutsche Zeitung. Et « dans de telles situations, les politiciens sont rarement à court de grands mots », ironise Die Welt. « Aujourd’hui est un bon jour pour l’Europe » a ainsi - déclaré le ministre allemand. En face, forcément, « Le Maire est d’accord avec son bon ami Olaf », s’amuse encore Die Welt.
Un grand jour cela reste à voir, mais ce fonds de relance est en tout cas « considéré comme la pièce maîtresse de l’aide européenne en cas de pandémie » analyse le Suddeutsche Zeitung. Et c’est « un changement de paradigme pour la politique européenne de l’Allemagne », souligne-t-il. Berlin refusait jusque-là le mécanisme, mais « pour la première fois dans l’histoire de l’Union européenne », nous explique le quotidien, c’est la Commission européenne qui « va contracter une dette à grande échelle, dont la majeure partie sera versée sous forme de subventions aux États membres ».
À peine présentés, des plans déjà critiqués
Pourtant, la condition, ces plans de réformes à peine présentés sont déjà sous le feu des critiques. In fine, c’est la Commission européenne qui devra les examiner pour donner son feu vert d'ici à la fin juin et ces plans seront finalisés lors d’un sommet européen en juillet. Mais Paris et Berlin demandent à Bruxelles d’aller vite, rapporte le Financial Times et il y a déjà des critiques sur la direction à donner. Le Financial Times observe qu’il n’y aura pas de « reconstruction verte à l’Est ». La Roumanie et la Hongrie sont par exemple « très loin des priorités de dépenses fixées par l’Union européenne », nous dit le quotidien britannique. Le climat n’y est visiblement pas le souci premier.
Sur le plan allemand, il y a des critiques aussi. Les Verts déplorent que le plan présenté par M. Scholz ne soit pas « un modèle », explique le Süddeutsche Zeitung. Modèle, c’est un mot qui revient dans Die Welt. « L’aide du plan de reconstruction européenne est liée à des conditions claires », un plan nouveau et ambitieux. Or, se demande le journal : « L’Allemagne, qui devrait montrer l’exemple, l’a-t-elle bien compris ? », se demande Die Welt. En effet, poursuit l’article, « une grande partie des dépenses présentées par Scholz pour la promotion de la technologie ou la rénovation énergétique des bâtiments avaient déjà été présentées en juin de l’année dernière », dans un plan de relance du gouvernement fédéral.
Des critiques adressées au côté français
« Si Bruno Le Maire a évoqué les grands projets - controversés - de réforme de l’assurance chômage et de l’assurance retraite dans son pays, il a insisté sur le fait que ces réformes ne se faisaient pas parce que la Commission européenne l’exigeait dans le cadre du fonds de reconstruction, mais parce qu’elles étaient “au service des citoyens et de la nation française” ». Le signal est donc clair, analyse Die Welt « nous ne serons pas poussés à faire quoi que ce soit par Bruxelles ».
Critiques enfin en Espagne, où le gouvernement a finalisé son plan de réforme ce mardi, selon El Mundo. Mais il ne l’a pas rendu public. Hormis un inventaire dressé « dans une longue déclaration », le gouvernement n’a même pas « expliqué les principales réformes du travail, de la fiscalité et des retraites ». Il a même omis de mentionner le calendrier, note encore El Mundo.
La modernisation du secteur de la défense en Australie
Il est beaucoup question d’argent aujourd’hui : en Australie, il y en a sur la table pour moderniser le secteur de la défense. « Que les jeux de guerre commencent », titre The Australian. « Le Premier ministre Scott Morrison a ordonné une modernisation radicale des bases d’entraînement militaire », explique le quotidien. Il prévoit pour cela une enveloppe de 747 millions de dollars australiens (580 millions de dollars). « Cela représente une avancée stratégique majeure visant à étendre les “jeux de guerre” avec les États-Unis », développe The Autralian.
Et cela intéresse jusqu’au Japon. « L’Australie et les États-Unis organisent des jeux de guerre biennaux, le prochain devrait commencer en août », explique le Japan Times, mais cette annonce australienne intervient dans un climat particulier. En début de semaine, « un des plus hauts responsables australiens de la sécurité a déclaré que les démocraties libérales devaient se préparer à la guerre ». Ce qui fait suite à « une forte détérioration des relations de l’Australie avec la Chine et à une montée des tensions régionales à Taïwan ». Le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a d’ailleurs déclaré dimanche qu’un conflit entre la Chine et Taïwan « ne devrait pas être écarté », rappelle encore le Japan Times. Des jeux de guerre qui ne sont donc peut-être pas si anodins.
Un drôle d’oiseau aux États-Unis
Dans la presse également, un drôle d’oiseau aux États-Unis. Ou plutôt 35 drôles d’oiseaux. C’est le New York Post entre autres qui nous rapporte cette histoire. Un homme « arrêté lundi à l’aéroport JFK ». Il essayait de faire passer en contrebande 35 pinsons vivants de Guyane. Des oiseaux qu’il avait « fourrés dans des bigoudis pour les cheveux en plastique et dissimulés dans ses vêtements », explique le journal.
Une méthode qui est courante, apprend-on. Les pinsons sont « convoités », car ils sont utilisés « dans des concours de chants populaires à Brooklyn et dans le Queens », nous dit le New York Post et les enjeux financiers y sont visiblement « élevés » là aussi.
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