Revue de presse internationale

À la Une: les Européens engagent une course contre la montre pour l'évacuation de milliers d'Afghans

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Des familles afghanes débarquent d'un avion à la base militaire de Torrejon à Madrid, en Espagne, dans le cadre du processus d'évacuation d'Afghanistan, le mardi 24 août 2021.
Des familles afghanes débarquent d'un avion à la base militaire de Torrejon à Madrid, en Espagne, dans le cadre du processus d'évacuation d'Afghanistan, le mardi 24 août 2021. © AP Photo / Andrea Comas
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Le compte à rebours est désormais enclenché, ne laissant plus que quelques jours aux Occidentaux pour évacuer leurs ressortissants et leurs alliés afghans, alors que Joe Biden a confirmé le retrait américain au 31 août. Et la presse européenne de dénoncer « l'intransigeance » du président américain qui, face à l'ultimatum des talibans, a donc « rejeté les demandes de ses partenaires européens », titre le quotidien belge Le Soir. « Biden refuse la prolongation du pont aérien à Kaboul », dénonce de son côté l'espagnol El Pais à l'instar du Financial Times qui y voit « un défi lancé à ses alliés ». C'est une « véritable rebuffade », estime de son côté le Guardian, très remonté, qui accuse Biden d'avoir « versé du sel sur les plaies de sa relation fracturée avec les dirigeants européens ». « Des milliers d'Afghans pourraient être abandonnés si les opérations britanniques prennent fin comme prévu dans 24 à 36 heures », affirme encore le quotidien britannique. « Londres se démène pour évacuer par avion plus de 4 000 ressortissants britanniques et afghans d'Afghanistan d'ici la fin de la semaine », note de son côté le Times qui précise que le « dernier vol d'évacuation de la Royal Air Force devrait partir ce jeudi ou vendredi prochain ».

« Toute prolongation risquait d'entraîner des attaques terroristes de l'État islamique », souligne de son côté le Washington Post reprenant les justifications du président américain, alors que l'éditorialiste du Wall Street Journal dénonce lui la décision prise par Biden « une décision négociée en position de faiblesse », face aux talibans estime le quotidien américain pour qui le retrait afghan est « l'un des échecs américains les plus regrettables depuis des décennies ».

À lire aussi : En Afghanistan, le chaos et la peur s’amplifient à l’approche du 31 août

Les Européens tentent de négocier la poursuite des évacuations après le 31 août

L'Italie, l'Allemagne notamment et le Royaume-Uni qui préside actuellement le G7 tentent de faire « pression pour déterminer si un aéroport géré par des civils en Afghanistan pourrait être utilisé après le 31 août », explique le Guardian « possiblement sous la direction de la Turquie », afin d'évacuer des milliers d'Afghans particulièrement menacés par les talibans « des juges des procureurs, des militants des droits de l'homme ». Il s'agirait « d’un libre passage pour ceux qui veulent quitter l'Afghanistan » après le retrait américain, comme le réclame le Premier ministre Boris Johnson explique de son côté Le Soir qui souligne néanmoins la difficulté d'une telle négociation entre les Occidentaux et les talibans. De son côté, l'Italie appelle à un sommet extraordinaire très vite en septembre, sommet du G7 auquel participeraient également « la Russie, la Chine, l'Inde, l'Arabie saoudite et la Turquie », explique La Repubblica « autant de pays importants pour contrôler ce qui passe en Afghanistan ».

Le fiasco afghan pèse sur la tournée asiatique de Kamala Harris

Alors que la vice-présidente américaine entame une visite au Vietnam pour tenter de renforcer les alliances face à la Chine, la chute de Kaboul et les évacuations chaotiques font resurgir les heures noires de la chute de Saïgon en 1975. Et la presse d'État chinoise d'exploiter, bien sûr, ce parallèle pour condamner et disqualifier la diplomatie américaine. « Le peuple vietnamien n'oubliera surement pas comment les États-Unis se sont échappés de Saïgon », écrit ainsi le Global Times, moquant la « perte de crédibilité » de Washington après le fiasco afghan. « Ce voyage en Asie ne sauvera pas l'image ternie des États-Unis », assène encore le Global Times alors que le China Daily dénonce de son côté la volonté « hypocrite » de Kamala Harris « de chercher à diviser la Chine et ses voisins d'Asie du Sud-Est ». 

L'hommage unanime de la presse à Charlie Watts, le batteur des Stones  

 « Le monde du rock est en deuil », titre le Daily Mirror à l'instar de la presse internationale qui affiche très souvent en Une des photos de Charlie Watts, mort mardi à Londres à l'âge de 80 ans dont 60 passés auprès des Rolling Stones. C'est sans doute « le plus grand batteur du monde », dit le Guardian, « un gentleman dans le groupe le plus dangereux du monde », titre le Washington Post qui salue « l'éloquence, la générosité et la grâce impossible de Charlie Watts », « ce gentleman perdu en mer avec des pirates affamés » et qui frappait « ses tambours avec politesse ». « Un métronome », auquel pouvait se rattraper les guitaristes du groupe parfois perdus dans leurs improvisations, écrit de son côté Le Soir qui juge que « sans Charlie Watts, les concerts des Rolling Stones auraient (tout simplement) pu se transformer en tas de boue ».

À lire aussi : Le batteur des Rolling Stones, Charlie Watts, est mort à l'âge de 80 ans

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