À la Une: les Européens prêts à entamer un dialogue prudent avec les talibans
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C’est le Royaume-Uni qui a ouvert la voie avec « l’envoi il a quelques jours d’un de ses hauts responsables au renseignement au Qatar pour parler directement avec les talibans », écrit le Guardian qui souligne que « ce dialogue reflète une réalité “inconfortable, mais nécessaire” : à savoir que le Royaume-Uni n’a guère d’autre choix que de s’engager auprès de ceux qui contrôlent désormais l’Afghanistan ».
Pas le choix, parce que « des milliers d’Afghans candidats au départ et des centaines de Britanniques sont toujours piégés en Afghanistan », explique encore le quotidien et que « ce n’est qu’en collaborant avec les talibans qu’ils pourront partir en toute sécurité ». Et Londres n’est pas la première à ouvrir un tel dialogue, note encore le Guardian qui rappelle qu’en début de semaine l’Inde a reconnu que son ambassadeur au Qatar avait rencontré des représentants des talibans à Doha, notamment pour discuter du « retour de ses ressortissants ».
Un « dialogue » que prône également le chef de la diplomatie européenne, souligne de son côté Le Temps : « Josep Borrell estime qu’il faut parler aux talibans aussi vite que nécessaire », note le quotidien suisse qui, comme le Guardian, met en avant que « les Européens s’emploient à faire la différence entre “parler aux talibans” et établir des relations diplomatiques avec eux ». « La reconnaissance formelle de l’Émirat islamique d’Afghanistan » n’est absolument pas d’actualité, commente l’éditorialiste du Temps, d’autant moins que « l’ONU met en garde contre de possibles représailles des talibans contre ceux qui ont travaillé avec l’Occident », ajoute de son côté le Guardian.
Biden appelé à l’aide par l’Afghan qui lui a « sauvé la vie »
Il s’appelle Mohammed, c’est un interprète afghan, explique le Wall Street Journal qui « il y a 13 ans a aidé à sauver celui qui n’était encore que sénateur des États-Unis, Joe Biden, ainsi que deux autres parlementaires qui s’étaient retrouvés bloqués dans une vallée reculée d’Afghanistan, après que leur hélicoptère ait été contraint d’atterrir en pleine tempête de neige », dans une zone inamicale à portée des talibans.
Mohammed a fait partie de l’équipe qui, avec les soldats américains, a assuré alors « la protection et le rapatriement des trois sénateurs en sécurité sur la base de Bagram ». Mohammed supplie aujourd’hui le président Biden de le sauver, « lui et sa famille », rapporte encore le quotidien américain qui souligne que Joe Biden a « souvent parlé de cet incident en Afghanistan », pour faire valoir sa connaissance du terrain. Interrogée par le Wall Street Journal, la Maison Blanche a « promis de l’aider à sortir d’Afghanistan ».
Le Texas interdit quasi tous les avortements
Victoire majeure pour les opposants à l’avortement, même si la bataille judiciaire se poursuit pour tenter d’invalider cette loi qui « interdit d’avorter après six semaines de grossesse, même en cas de viol ou d’inceste », note l’ensemble de la presse américaine qui y consacre ses Unes et ses éditos : « Le Texas nous montre à quoi ressemblerait une Amérique post-démocratique », commente ainsi le Washington Post qui fustige « un Parti républicain “trumpisé” qui veut nous amener dans une Amérique où les femmes ne peuvent pas avorter, où tout le monde peut porter une arme à feu et où les citoyens noirs et latinos se voient refuser le droit de vote ».
« C’est la loi contre l’avortement la plus restrictive de tout le pays », se désole de son côté le New York Times, qui souligne « qu’en raison de la manière dont elle a été rédigée », il sera bien « difficile de la contester devant les tribunaux », et redoute également que d’autres États ne « s’en inspirent désormais pour limiter (eux aussi) l’accès à l’avortement ».
Londres pourrait déplacer ses sous-marins nucléaires à l’étranger
C’est une information du Financial Times qui révèle « qu’en secret, le Royaume-Uni a élaboré des plans d’urgence pour déplacer ses bases de sous-marins nucléaires Trident de l’Écosse vers les États-Unis ou la France » si l’Écosse devait accéder à l’indépendance. C’est l’une des options étudiées, ainsi que la possibilité d'un « Gibraltar nucléaire », qui consisterait à « créer un territoire britannique indépendant au sein de l’Écosse autour des bases nucléaires de Faslane et Coulport ».
Londres s’inquiète toujours des « tentations séparatistes de l’Écosse », notamment après la victoire renouvelée en mai dernier du SNP, le Scottish National Party, qui s’est engagé à interdire « toutes les armes nucléaires dans une Écosse indépendante ».
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