À la Une: l’extrême prudence de l'Occident face aux signes de détente envoyés par Moscou
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Même si « Kiev commence à respirer – un peu mieux – avec le retrait des troupes russes », nous dit le Guardian, « les Occidentaux restent eux fortement sur leur garde », commente Le Soir. À l'instar de l'ensemble de la presse internationale, le quotidien belge estime que « les concessions russes sont toujours tactiques » et que « l'invasion de l'Ukraine n'est toujours pas écartée ».
« Est-ce que c'est reparti comme en 14 ? », se sont d'ailleurs demandés les généraux de l'Otan hier, rapporte Le Soir : « comme en 2014, quand la Russie avait alors dégainé son premier plan pour régler le conflit dans l'est de l'Ukraine ». Huit ans plus tard, « il faut toujours se méfier », font valoir les mêmes responsables de l'Otan, pour qui « la non-invasion de l'Ukraine pourrait passer pour un signe de désescalade, mais il n'en est rien », préviennent-ils. Le retrait des troupes russes « n'est toujours pas avéré », alors que le Kremlin a déployé plus de 130 000 hommes à la frontière. « La menace perdure », estime également le Washington Post.
La Russie poursuit son jeu de poker, en jouant sur plusieurs tableaux
« La Russie envoie des signaux contradictoires sur l'Ukraine », souligne le Wall Street Journal, qui note « qu'en parallèle au retrait militaire annoncé, les députés de la Douma ont appelé à reconnaître l'indépendance des territoires ukrainiens pro-russes ». De quoi permettre au Kremlin « de jouer sur les deux tableaux dans sa partie d'échecs avec l'Occident », commente Le Soir, qui explique « qu'en cas d'échec des négociations, les Russes gardent (ainsi) en réserve la carte de la reconnaissance de Donetsk et de Lougansk ».
Une manière « de faire monter les enchères dans la crise régionale sans attaquer l'Ukraine », analyse également le Guardian, pour qui « la manœuvre de la Douma révèle toute l'impatience du Kremlin dans l'impasse ukrainienne ». Voilà qui explique « la nécessaire prudence » des Occidentaux, souligne de son côté le Süddeutsche Zeitung, alors que « Poutine poursuit son jeu de guerre et paix ». Si les négociations « permettent pour le moment de préserver la paix », prévient le quotidien allemand, « elles ne sont pas une garantie que la guerre n'aura pas lieu ».
« Alors que le monde regarde ailleurs », Navalny risque 10 ans de prison de plus
Cela fait la Une également de l'ensemble de la presse internationale. Alexeï Navalny, l'opposant numéro un au Kremlin, la bête noire de Poutine, qui purge déjà « une peine de 3 ans et demi de prison, est à nouveau jugé pour des accusations de détournement de fonds qui pourraient le maintenir enfermé jusqu'en 2032 », explique le Times, qui rapporte que ses soutiens accusent directement le Kremlin « d'avoir forgé ces nouvelles accusations de toutes pièces pour étouffer toute opposition dans le pays », et d'avoir également « à dessein programmé ce nouveau procès durant la semaine la plus tendue de la crise ukrainienne ». Ce nouveau procès se tient par ailleurs « dans un lieu assez inhabituel à 4 heures de route à l'est de Moscou », note de son côté le Guardian, « ce qui limite fortement la possibilité de ses soutiens et des observateurs d'assister aux audiences ».
Le prince Andrew passe un accord financier avec son accusatrice
Un « accord à l'amiable », passé avec celle qui l'accuse de viol quand elle avait 17 ans. « Virginia Giuffre, victime également du pédophile Epstein », rapporte le New York Times, qui estime que cet accord financier pourrait permettre « à la famille royale de tourner la page d'un des plus humiliants scandales auxquels elle est confrontée ».
Pas si sûr, à en en juger par la violence de la presse britannique aujourd'hui, qui y consacre toutes ses Unes et n'a pas de mots assez durs pour fustiger l'attitude du prince « qui avait pourtant juré de se battre pour défendre son innocence », raille le Daily Mail, et qui « rajoute à l'humiliation en passant un accord financier ». « C'est sa dernière disgrâce », cingle également le Sun. « Il n'y aura pas de retour possible » pour Andrew, tranche de son côté le Daily Express qui rapporte également que la reine « aurait payé une partie des 12 millions de livres » qu'aurait possiblement coûté cet accord à l'amiable. « La stupidité et l'arrogance auront tout enlevé au Prince Andrew », raille également le Guardian. « Déjà privé de tous ses titres, il reste duc certes, souligne le quotidien, mais il n'est plus une dignité royale, sa réputation est ternie, sans doute à tout jamais ». À 61 ans, Andrew est un « paria dans son propre royaume ».
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