Revue de presse internationale

À la Une: réactions, commentaires et opinions en cascade après la reconnaissance de la Palestine par la France

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Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'un sommet des Nations unies sur les Palestiniens au siège de l'ONU pendant l'Assemblée générale des Nations unies, à New York, le 22 septembre 2025.
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'un sommet des Nations unies sur les Palestiniens au siège de l'ONU pendant l'Assemblée générale des Nations unies, à New York, le 22 septembre 2025. AFP - ANGELA WEISS
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Après la reconnaissance officielle de la Palestine par la France ce 22 septembre 2025 lors de l’Assemblée Générale de l’ONU à New York, suivie par le Luxembourg, Malte, Monaco et Andorre, l’évènement fait couler beaucoup d’encre dans la presse française et internationale. L'objectif de Paris, derrière cette reconnaissance, est d' « empêcher la stratégie de Netanyahu qui est de rendre impossible la solution à deux États » souligne un billet politique du journal Libération, qui précise qu’un tel scénario est dangereux et ne peut mener qu’ « à une guerre sans fin ».

En Europe, cette reconnaissance fait aussi réagir et commenter la presse. L'Espagne a reconnu la Palestine en mai 2024, aux côtés de l'Irlande et de la Norvège, et depuis Madrid s'impose comme le fer de lance du soutien à la Palestine en Europe. Ce matin dans les colonnes du journal espagnol El Pais, on qualifie ainsi « d'évènement majeur » la reconnaissance de l'État palestinien par la France : « Cet acte décisif aurait été plus difficile à réaliser si l'Espagne – et son peuple – n'avaient pas fait le premier pas l'an dernier. (…) La décision française n'a certes pas été facile à prendre. Elle aurait été évidente à l'époque des présidents Charles de Gaulle et François Mitterrand, mais elle ne l'est plus aujourd'hui » affirme un politologue espagnol.

À Rome, la presse réagit à cette reconnaissance de la Palestine avec un peu moins d’enthousiasme. Selon La Reppublica, quotidien de centre gauche : « L'Italie maintient son soutien à la solution à deux États, mais ne suit pas la même démarche que les autres, car, comme l'a déclaré Trump, "ce serait un cadeau au Hamas" ».

Reconnaître la Palestine alors qu’elle disparaît de la carte, est pourtant un « acte indispensable » estime de son côté en Suisse, la rédactrice en chef du journal Le Temps dans un article d'opinion. La question centrale étant la suivante : « Comment peut-on promouvoir une solution à deux États, si l’un d’entre eux disparaît sous les bombardements, l’occupation et la colonisation ? ».

La reconnaissance de l’État de Palestine est aujourd’hui l'engagement minimum pour le Conseil fédéral, explique la journaliste suisse, et notamment  « (...) Pour obliger le maintien d’un espace diplomatique... que le Premier ministre israélien a réduit à sa plus misérable expression ».

Derrière ces déclarations et reconnaissances officielles, des actions concrètes limitées

« L'Europe parle beaucoup de Gaza, mais peine à agir » souligne, de l'autre côté de l'Atlantique, le New York Times« Alors que de hauts responsables condamnent largement les actions d'Israël à Gaza, et même si certains ont commencé à qualifier cette guerre de "génocide", les grandes paroles n’ont pas encore débouché sur de grandes actions ».

Toujours dans la presse américaine, Time, résume en un titre la situation cette semaine aux Nations unies : « Trump et Netanyahu s’opposent au reste du monde sur la question palestinienne »Le magazine rappelle les déclarations et le spectre des menaces formulées dimanche par le ministre israélien des Finances et d'extrême droite, Bezalel Smotrich : « la seule réponse à cette initiative anti-israélienne, c' est la souveraineté sur la patrie du peuple juif en Judée-Samarie », c'est-à-dire la Cisjordanie.

La guerre à Gaza se poursuit

Selon une partie de la presse internationale, les reconnaissances officielles de la Palestine occultent également la réalité de la guerre dans la Bande de Gaza. Le journal israélien Haaretz, critique du gouvernement et favorable à l'existence d'un État palestinien, rapporte notamment les propos d'un économiste gazaoui déplacé : « Le monde continue de nous vendre des rêves et des illusions, alors que des enfants sont tués et des maisons détruites ».

Le journal explique dans son analyse que « la reconnaissance d'un État palestinien n'est rien d'autre qu'une victoire symbolique et le restera si elle n'est pas suivie de mesures concrètes. (...) Le fossé entre l'enthousiasme officiel et le pessimisme populaire ne pourra être comblé que si l'Occident est prêt à recourir, à la force et à changer de politique ».

En résumé, écrit L'Orient le Jour, cette reconnaissance « Ne doit pas être un sparadrap que l’on pose sur la plaie palestinienne. Ni un objet que l’on instrumentalise pour des questions de politique intérieure... Mais plutôt le début d’un processus qui doit aller crescendo... Et les sanctions doivent suivre. (...) ».

Au-delà du symbole : « L’histoire retiendra peut-être qu’une première pierre a été posée ce 22 septembre. Ou qu’au contraire, l’espoir palestinien a été une nouvelle fois déçu, sinon trahi ».

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