Revue de presse internationale

À la Une: encore et toujours Trump

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Le président américain Donald Trump s'adresse à la 80e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York, aux États-Unis, le 23 septembre 2025.
Le président américain Donald Trump s'adresse à la 80e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York, aux États-Unis, le 23 septembre 2025. REUTERS - Mike Segar
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Fidèle à sa stratégie d’occupation permanente du terrain médiatique, le président américain, à la tribune des Nations unies hier mardi, s’est lancé dans une longue diatribe, faisant la leçon au monde et à l’Europe, tout en se félicitant de ses propres actions…

Le Soir à Bruxelles hésite entre rire et larmes… « Il n’y a pas de mots pour exprimer la répulsion autant que l’indignation ressenties à l’écoute du "discours" de Donald Trump devant l’Assemblée générale des Nations unies, s’exclame le quotidien belge. Si ce n’était pas le président des États-Unis, on se contenterait d’éclater de rire (…). Mais c’est bien le président des États-Unis qui croit et proclame, entre autres, que le changement climatique est la plus grande arnaque qui existe, que la "migration de masse" et la transition vers le renouvelable sont un monstre à deux têtes qui détruit les nations européennes et la plus grande partie du monde libre, et que c’est lui, Donald Trump, qui a résolu les conflits dans le monde depuis qu’il est à la Maison Blanche. Le monde n’est pas seulement dirigé par la loi du plus fort, soupire encore Le Soir, mais par la loi du plus "foutraque". Un homme qui nie la science, le droit international et les institutions démocratiques ».

Des « affirmations parfois trompeuses, inexactes et même fausses »

« À la tribune de l’ONU, Donald Trump fait durer le délire », renchérit Libération à Paris. « Dans un long discours décousu qui s’adressait davantage à ses électeurs qu’à son auditoire, le président américain a oscillé entre l’autocongratulation et l’invective, ciblant tout particulièrement l’Europe et l’ONU ».

Le New York Times a vérifié les allégations de Donald Trump sur bon nombre de sujets. Résultat : des « affirmations parfois trompeuses, inexactes et même fausses », sur les investissements aux États-Unis, sur le prix de l’essence, sur les énergies renouvelables en Chine, sur le fait que le maire de Londres veuille imposer la charia, sur l’immigration à la frontière sud des États-Unis, sur le nombre d’Américains morts d’overdose, ou encore sur son prétendu rôle dans la résolution de guerres ou de conflits…

Interrogé par La Repubblica à Rome, Jeffrey Sachs, économiste à l’Université Columbia et ancien conseiller du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ne mâche pas ses mots : « c’est une honte pour les États-Unis, affirme-t-il. Ce discours était plein de mensonges, de déformations, d’exagérations ou d’illusions. Un discours empli de mégalomanie, de vulgarité et d’humiliation envers tous les autres pays. Le monde doit cesser de se leurrer, affirme encore Jeffrey Sachs : Trump est en train de sortir les États-Unis de l’ordre international créé après la Seconde Guerre mondiale. Le reste de la communauté internationale doit s’unir de toute urgence pour maintenir cet ordre en vie, même sans l’Amérique ».

Une volte-face spectaculaire sur l’Ukraine

Qui plus est, Donald Trump n’en est plus à une contradiction près… Mais, là, c’est un point positif. Peu après son discours, relève le Wall Street Journal, le président américain « a déclaré pour la première fois que l’Ukraine pourrait reconquérir l’ensemble de son territoire et a encouragé ses alliés européens à abattre des avions russes s’ils pénétraient dans l’espace aérien de l’Otan. Une volte-face spectaculaire, s’exclame le Wall Street Journal, qui accroit la pression sur le président russe Vladimir Poutine », et qui a été saluée par les Européens.

« Le président américain a donné l’impression d’avoir revu ses pronostics sur l’issue du conflit, relève Le Figaro à Paris. Au lieu de prédire la défaite de l’Ukraine, Trump est sorti d’une réunion bilatérale avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en déclarant que l’Ukraine pouvait gagner le conflit. (…) Malgré le fait que les promesses de sanctions contre la Russie plusieurs fois annoncées par Trump n’ont jusqu’à présent jamais été prises, c’est la première fois que le président américain semble avoir surmonté son aversion pour l’Ukraine et son inclination pour Vladimir Poutine, pour adopter une position plus favorable à Kiev. Et surtout, pointe encore Le Figaro, il reconnaît que ce pays, qu’il pressait voici quelques mois encore de renoncer à une partie de son territoire, a plutôt montré depuis trois ans de guerre une extraordinaire capacité de résistance ».

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