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À la Une: Barkhane, c’est fini, la France annonce le retrait de ses troupes au Mali

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Après un dîner de travail à l'Élysée auquel ont pris part une trentaine de dirigeants africains et européens, la France, ses partenaires européens et le Canada ont annoncé, jeudi 17 février, le retrait des forces militaires du Mali après neuf ans d'intervention militaire contre les jihadistes.
Après un dîner de travail à l'Élysée auquel ont pris part une trentaine de dirigeants africains et européens, la France, ses partenaires européens et le Canada ont annoncé, jeudi 17 février, le retrait des forces militaires du Mali après neuf ans d'intervention militaire contre les jihadistes. © AFP/Dominique Faget
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« Fin de l’opération Barkhane », titre Le Soir. La France et ses alliés européens se retirent militairement, « poussés dehors par la junte au pouvoir à Bamako », après neuf ans de lutte contre les menaces extrémistes, c’est « un échec cuisant », estime le quotidien belge : « Malgré plusieurs victoires ponctuelles, les militaires n’ont pas réussi à éradiquer le terrorisme jihadiste au Mali. » Et ce départ « va bouleverser la lutte contre les groupes islamistes en Afrique de l’Ouest », commente de son côté le Washington Post, qui parle de l’une « des pires insurrections au monde ». La question est maintenant de savoir, interroge le quotidien américain, « qui comblera le vide sécuritaire laissé par la France, le plus grand allié du Mali en matière de défense ».

« La France abandonne le Mali aux jihadistes et aux mercenaires de Poutine », raille de son côté le Times, qui dénonce « une retraite humiliante ». Le quotidien de Londres s’inquiète notamment pour les quelque 300 soldats britanniques déployés dans ce qui est déjà « la mission de la paix la plus dangereuse du monde », et qui seront donc désormais encore plus « exposés aux attaques jihadistes ». Le Times cite un haut fonctionnaire du département américain pour qui « le retrait français augmente la perspective que l’ONU décide que sa propre présence n’est également plus viable ».

Sans Barkhane, la donne risque en effet de « devenir plus compliquée pour la Minusma, la force des Nations Unies qui compte 14 000 casques bleus », note de côté Le Temps, qui s’inquiète également « d’une possible partition violente du pays ». Un Mali déjà sous sanctions économiques depuis le coup d’État de la junte et « qui pourrait bien se retrouver rapidement devant une crise sociale majeure », alors même, insiste le quotidien suisse « que la famine menace déjà, le Sahel connaît sa pire crise alimentaire depuis plus d’une décennie ».

Regain de tensions dans la crise ukrainienne

Après quelques heures d’un optimisme prudent, les tensions russo-occidentales remontent d’un cran hier, alors que « l’Occident accuse la Russie de mentir sur le retrait (annoncé) de ses troupes », titre le New York Times. « Loin de réduire son déploiement aux frontières de l’Ukraine, Moscou aurait ajouté plus de 7 000 combattants, explique le Post, renforçant ainsi les craintes d’une invasion. » Et la Russie est également accusée par « l’Ukraine d’avoir lancé une cyberattaque contre deux banques et son ministère de la Défense », rapporte de son côté le Guardian qui explique que de telles attaques « visent avant tout à saper le moral des ukrainiens ».

« Une stratégie de tension », explique le New York Times : « Poutine continue d’utiliser la menace d’une guerre pour atteindre ses objectifs, notamment le recul de la présence de l’Otan. » « Un défi à l’Occident qui pourrait durer des mois », avertit de son côté la chef de la diplomatie britannique dans le Daily Telegraph, Liz Truss qui dénonce « un stratagème éhonté de Moscou ».

Le Kremlin maintient de son côté que le « retrait de ses troupes est bien engagé, et qu’il souhaite poursuivre les négociations », rapporte la presse russe, à l’instar du quotidien Kommersant qui publie d’ailleurs, en photo du jour « une photo d’Andrei Gromyko, le Mister No de la diplomatie soviétique qui, il y a 65 ans faisant valoir qu’il valait mieux dix ans de négociations, qu’un seul jour de guerre. »

La Pologne et la Hongrie mises à l’amende par la Cour européenne de justice

Une « déclaration historique de la Cour », salue le Süddeutsche Zeitung. la Cour européenne de justice a « donné son feu vert au gel des subventions européennes en cas de défaillance de l’État de droit dans ses pays membres ». Dans le viseur, la Pologne et la Hongrie « qui ont ignoré les valeurs communes européennes », dénonce le quotidien allemand, « en tentant de discipliner les juges ou bien encore en harcelant la presse et les minorités ».

« Des violations individuelles qui doivent être sanctionnées », estime également Le Soir, qui appelle la Commission européenne à « agir vite » pour enclencher le gel des fonds. Sans doute « dans les prochaines semaines », soutient le Times, qui estime que La Hongrie et la Pologne pourraient ainsi perdre plus « 100 milliards d’euros ».

Les manifestants « anti-vax » poursuivent leur blocus d’Ottawa

Malgré la décision du Premier ministre Trudeau de dégainer « la loi sur les urgences », « des centaines de manifestants et de poids lourds continuent à bloquer le centre-ville de la capitale canadienne » et n’entendent toujours pas bouger après plus de vingt jours de protestation, explique le Globe and Mail. Le quotidien canadien rapporte que la police a distribué ce mercredi 16 février des « avertissements écrits aux manifestants pour leur ordonner de partir ».

Sans succès « ce qui laisse maintenant craindre une confrontation violente », s’alarme le Wall Street Journal. Comme le Globe and Mail, le journal américain rapporte que le gros problème de la police est « la résistance des conducteurs de dépanneuses » : les remorqueurs auraient reçu « de sérieuses menaces s’ils aidaient la police » à lever le blocage.

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