À la Une: la menace d'une intervention russe en Ukraine et les espoirs refroidis d'un sommet avec les États-Unis
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Avant ce rendez-vous encore très incertain, The Guardian interpelle non pas Vladimir Poutine, mais les dirigeants américains et britanniques, qui s’apprêtent à fournir des armes à l’Ukraine. Le journal met en garde contre les conséquences d’une guerre par procuration avec la Russie et contre la riposte probable de Moscou par des moyens que le quotidien qualifie de « tout aussi déplaisants, asymétriques et hybrides ».
The Guardian conclut : « Si Johnson et Biden veulent vraiment faire la différence – et s’assurer que Poutine se retire – ils devraient assumer le risque eux-mêmes, en proposant au gouvernement ukrainien d’adhérer pleinement à l’Otan tant que le pays en a encore un. » De son côté, le New York Times s’interroge. Non pas vraiment sur les intentions du président russe, mais plutôt sur la méthode qu’il a choisie pour envahir l’Ukraine. « Une attaque massive à l’échelle nationale, une série de morsures qui démantèleront le pays, pièce par pièce, ou une compression de type python », se demande le journal.
Le quotidien américain affirme que les services de renseignement ne savent pas encore laquelle de ces options sera privilégiée, mais le New York Times prévient déjà qu’une « approche plus graduelle donnerait au dirigeant russe davantage d’occasions d’exploiter les fissures situées juste sous la surface de l’alliance occidentale dressée contre lui. Il pourrait, par exemple, essayer de voir si l’Allemagne ou l’Italie, les deux pays d’Europe occidentale les plus dépendants du gaz fourni par la Russie, pourraient faiblir dans leur détermination. » Peu de doute pour le New York Times, d’autant plus que depuis quelques jours, la guerre a repris dans l’est de l’Ukraine, entre les forces gouvernementales et les séparatistes soutenus par la Russie.
Des appartements désertés, des civils évacués
L’envoyé spécial de la Frankfurter Allgemeine Zeitung s’est rendu sur le front, qu’on appelle pudiquement la ligne de contact. Il raconte les fenêtres scotchées et les appartements désertés. Le bruit des tirs aussi, et cette scène après le grondement et le fracas : « Deux petits garçons sprintent vers leur bloc d’habitations. Le colonel [qui accompagne les journalistes] devient nerveux et crie : “Russkij Mir vous salue. Tout le monde dans les bus, tout de suite !” » « Russkij mir », c’était la formule utilisée par certains idéologues pour désigner leur programme d’espace linguistique et culturel russe, mais comme le dit le reporter du journal allemand, on n’entend plus beaucoup parler de ce concept. « Aujourd’hui, “Russkij Mir” parle le langage de l’artillerie. »
Depuis que les combats s’intensifient, les autorités séparatistes de Donetsk évacuent une partie des habitants. Le journal russe Kommersant est allé à leur rencontre. L’envoyé spécial du journal décrit la route qui longe la mer d’Azov, du côté russe, les parkings bondés de voitures, surveillés par des policiers en gilet pare-balles. À l’entrée du camp pour enfants Sputnik, un écriteau : « Désolé, il n’y a plus de place. »Toutes les chambres sont occupées par des enfants et leurs mères. Au moment de leur enregistrement, les réfugiés reçoivent l’équivalent d’une centaine d’euros par personne, alors sur place, on remercie Vladimir Poutine et le gouvernement russe.
Les révélations d’une enquête menée par un consortium de médias internationaux sur la banque Crédit suisse
À la Une également, cette grande enquête sur la banque Crédit suisse menée par un consortium de médias internationaux. Grâce à une fuite transmise à la Süddeutsche Zeitung, les journalistes ont pu montrer comment la banque a hébergé plus de 95 milliards d’euros de fonds d’origine douteuse, voire carrément criminelle. Le journal allemand parle d’un trésor de données, qu’il a partagé avec des dizaines d’autres médias... Mais aucun journal suisse.
Pourtant, le journal Le Temps révèle que certains ont bien été sollicités par le consortium. Tous ont décliné à cause d’une loi de 2015 : elle interdit aux journalistes d’exploiter les données bancaires issues de fuites, même si elles sont d’intérêt public. La rédactrice en chef du Guardian s’en indigne : « Il serait honteux que les lois suisses restrictives soient utilisées contre des journalistes qui font des reportages essentiels d’intérêt public. »
Mesures contre le Covid-19 : de la « guerre totale » au relâchement
Le Covid fait également la Une sur tous les continents ce lundi. La presse chinoise s’alarme de la situation à Hong Kong. L’île est en « mode guerre totale », selon le South China Morning Post. Les autorités demandent aux habitants de rester chez eux autant que possible et imposent un pass vaccinal dans les lieux publics. Le vaccin, délaissé au Brésil : le journal O Globo révèle que près de 33 millions de personnes sont en retard pour leur dose de rappel. En cause : un sentiment de sécurité, mais aussi le manque de commodités pour recevoir le vaccin et la diffusion de fausses nouvelles.
Enfin au Royaume-Uni, le relâchement est assumé. Avant la levée de la plupart des restrictions cet après-midi, le ton est donné dans le Times par le ministre du Commerce : « Nous ne voulons pas que les gens vivent sous un diktat gouvernemental plus longtemps que nécessaire. » Finies donc les mesures obligatoires, et si les entreprises veulent imposer des tests à leurs salariés, alors ce sera à elles de payer.
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