Revue de presse internationale

À la Une: indignation mondiale après le bombardement d'un hôpital pour enfants à Marioupol

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Une femme enceinte évacuée d'une maternité de Marioupol, le 9 mars 2022.
Une femme enceinte évacuée d'une maternité de Marioupol, le 9 mars 2022. © AP/Evgeniy Maloletka
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C’est la même image, terrible, que l'on retrouve quasiment à la Une de l’ensemble de la presse internationale : celle d’une femme enceinte, le visage ensanglanté, transportée sur une civière hors des décombres de l’hôpital pour enfants de Marioupol, cette ville portuaire du sud-est de l’Ukraine « qui vit un véritable calvaire », titre Le Soir, « encerclée et pilonnée sans relâche par l’armée russe et qui aurait fait déjà plus d’un millier de victimes civiles ».

En plein cessez-le-feu, cette frappe sur l’hôpital a tué trois personnes dont une fillette, et la crainte est grande de « retrouver d’autres enfants sous les décombres », explique le Times, qui dénonce « l’horreur absolue » de cette attaque, un crime de guerre « dont Poutine devra répondre », assure le Premier ministre britannique, alors que la Maison Blanche fustige de son côté « l’utilisation barbare de la force contre des civils innocents », souligne le quotidien britannique.

« Alors que Moscou n’a pas réussi à prendre rapidement le contrôle de l’Ukraine, l’armée russe avance désormais avec un mépris croissant pour les civils », s’inquiète le Wall Street Journal à l’instar du Washington Post qui dénonce « une campagne militaire de plus en plus aveugle », et dit redouter « une nouvelle phase de guerre encore plus destructrice ». Et le pire est peut-être encore à venir, avec possiblement « l’utilisation d’armes chimiques », rapporte de son côté le Guardian. C’est la grande crainte des Britanniques et des Américains, qui rappellent que ces armes ont « déjà été utilisées par les Russes en Syrie ».

Pas d’avancées lors des pourparlers russo-ukrainiens en Turquie

La presse décryptait dès ce matin les enjeux de ce sommet, « première rencontre de haut niveau entre les chefs de la diplomatie russe et ukrainienne depuis le début de la guerre », souligne Le Temps, alors que le président Erdogan, le chef de l’État turc, espère « s’imposer en médiateur dans le conflit ukrainien », explique le quotidien suisse, avec sa double casquette « à la fois membre de l’Otan et proche de l’Ukraine, tout en étant également un partenaire économique et sécuritaire de la Russie ».

La rencontre entre le Russe Lavrov et l’Ukrainien Kuleba, qui n’a donc pas permis d’avancée, est donc intervenue en « pleine escalade meurtrière du conflit », mais alors également « que l’Ukraine se dit désormais prête à discuter de sa neutralité et renoncer à entrer dans l’Otan », souligne de son côté Le Soir. Les diplomates russes, de leur côté, affirment avoir « renoncé à renverser le gouvernement ukrainien ». « C’est un début timide de négociation », fait valoir le New York Times, mais « il y a un espoir que Poutine puisse chercher enfin une issue négociée à un conflit qui fait payer un lourd tribut à son armée et à l’économie russe », estime le quotidien américain.

Inquiétudes à Tchernobyl, occupée par les forces russes et privée d’électricité

La centrale de Tchernobyl, « théâtre de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire il y a 36 ans », rappelle le New York Times, est désormais « privée d’électricité et les télécommunications téléphoniques sont coupées » sur le site « où plus de 200 techniciens opèrent désormais sous commandement russe ». « Pas de quoi paniquer », explique Le Times, qui souligne que « les générateurs diesel de secours ont pris le relais » permettant de pomper de l’eau fraîche et « éviter toute surchauffe des déchets de combustibles nucléaires » pendant au moins deux jours.

Ensuite, assure l’AIEA, les déchets « sont suffisamment dégradés pour ne pas chauffer exagérément », « pas de nuage radioactif à craindre ». Avis partagé par le New York Times qui s’inquiète néanmoins « des dangers considérables que pose encore cette centrale », notamment « la possibilité de réactions nucléaires spontanées », que les employés de la centrale, « qui ont des armes à feu pointées sur eux, pourraient ne pas noter ». Le quotidien américain dénonce le « stress considérable », pour ces employés détenus depuis 14 jours par les soldats russes.

Londres déconseille « très fortement » aux Britanniques d’aller combattre en Ukraine

Mise en garde très ferme à la Une du Guardian : « Il est illégal de rejoindre le combat en Ukraine », déclaration d’un ministre britannique alors que de plusieurs anciens soldats du Royaume-Uni se sont ainsi engagés aux côtés des forces ukrainiennes - et notamment le fils d’une députée britannique du camp conservateur. Ben Grant, ancien commando marine, se trouverait déjà en Ukraine « parti sans même avoir prévenu sa mère », rapporte le Guardian.

Un membre du régiment chargé de protéger la reine serait également parti combattre en Ukraine, rapporte de son côté Le Sun. D’où ces sévères mises en garde du gouvernement qui menace « de poursuivre ces militaires pour désertion ». Les civils, eux, « sont fermement découragés » d’aller se battre au risque, dit le gouvernement, « d’aggraver une situation dangereuse », rapporte encore la presse britannique.

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