À la Une: «du chagrin et de la colère», après l’attentat dans une synagogue de Manchester
Publié le :

De la colère « profonde, justifiée et vive », titre le Manchester Evening News, après l'attentat devant une synagogue lors de la fête juive de Yom Kippour. Deux hommes ont été tués par un Britannique, d'origine syrienne qui a été abattu par la police. La rédaction du journal local fait part de son soutien à la communauté juive, et appelle à ne pas laisser « la colère se transformer en haine ». « C'est, avant tout, une attaque odieuse contre les Juifs, affirme The Independant. C'est aussi une nouvelle épreuve pour la démocratie britannique, traditionnellement tolérante et multiculturelle. De nombreux Juifs en Grande-Bretagne pensaient qu’un jour comme celui-ci finirait par arriver, poursuit le tabloïd. Malheureusement, leurs craintes se sont confirmées, et ils ont raison de s'interroger douloureusement sur la protection que les autorités leur ont accordée ces dernières années ».
Certains « ont fait l'éloge du multiculturalisme britannique » mais « difficile de prendre ces personnes au sérieux », attaque le Wall Street Journal, qui insiste : « Un seul groupe religieux en Grande-Bretagne pratique désormais systématiquement ses offices sous la protection d'agents de sécurité ». Dans le New York Times, on retrouve ce nombre cité dans plusieurs articles : 1 521 actes antisémites recensés en Grande-Bretagne au cours des six premiers mois de l’année. Le record date de l'an dernier – les autorités constatent que le phénomène a pris de l'ampleur depuis l'attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. Cet attentat à Manchester est donc « susceptible d'intensifier, selon le New York Times, le débat en Grande-Bretagne sur la guerre à Gaza ». C'est « la première manifestation, observe d’ailleurs The Times, du conflit à Gaza dans les rues britanniques sous la forme d'assassinats terroristes. Et certains craignent que ce ne soit pas la dernière ».
La guerre à Gaza et ses conséquences, aussi, en Italie
« Des dizaines de milliers d'Italiens sont sortis de chez eux à Rome, Bologne, Turin, Naples », raconte la correspondante en Italie du journal français La Croix. « On aurait dit le Black Friday », décrit le Corriere della Sera : dans plusieurs villes, « la circulation était paralysée par des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ». Des rassemblements qui se sont formés au moment où les forces israéliennes ont intercepté une flottille internationale au large de la bande de Gaza. En Italie, « des millions d'utilisateurs ont suivi cette intervention depuis leurs smartphones et leurs PC, remarque La Repubblica. Sept millions de commentaires ont été publiés tout au long de la journée. Pour tous, c'était l'occasion de briser le voile derrière lequel les choses se passent à Gaza ». « L’ampleur du mouvement interroge alors que les Italiens sont d’ordinaire peu enclins à manifester », s'étonne la correspondante de La Croix, citant le témoignage d'une informaticienne qui se mobilisait pour la première fois. Cela a « redonné un souffle au militantisme italien, en crise depuis une vingtaine d’années », explique un juriste milanais cité dans le journal français.
Taylor Swift trop heureuse ?
« Après le désordre, le nettoyage » : c'est de cette façon que le Los Angeles Times résume, non pas toutes les conséquences de la guerre à Gaza, mais le nouvel album de Taylor Swift, qui vient de sortir. The Life of a Showgirl et sa douzaine de « chansons pop découpées avec précision », moins de deux ans après son précédent album bien plus « émotionnellement instable », que le Los Angleles Times semble regretter. « Taylor Swift lâche quelques répliques amusantes sur les chihuahuas et la cocaïne, mais renonce totalement au sens de l'empathie qui a fait d'elle une telle icône. Peut-être est-ce, s'aventure le Los Angeles Times, parce qu'elle a fini par vivre une relation amoureuse épanouissante avec (le footballeur américain) Travis Kelce ».
Tout en rappelant toutes les raisons et les records qui font de la chanteuse « une figure emblématique », le Süddeutsche Zeitung, en Allemagne, en arrive peut-être à la même conclusion : « le conte de fées de Cendrillon semble devenu réalité ». « Tous ceux qui se sont reconnus en elle y voient-ils désormais la confirmation de leurs rêves ? Ou est-ce la fin de leur identification, car la star est, malheureusement, heureuse ? »
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne