À la Une: le drame humanitaire sans fin de Marioupol, que Moscou assure «avoir libérée»
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Après plus d'un mois de siège et de bombardements intensifs, la ville portuaire du sud n'est plus « qu'un amas de ruines et de cendres », souligne le Times, mais « où résistent encore 2000 soldats ukrainiens » qui continuent de défendre avec acharnement l'immense complexe métallurgique d'Azovstal. Et avec eux « au moins un millier de civils dont des enfants », rapporte le New York Times, qui s'inquiète du drame humanitaire qui s'aggrave chaque jour « dans le réseau souterrain de l'usine » où ils sont terrés, littéralement « en train de pourrir », dit l'un des commandants des soldats joint par le quotidien américain et qui lance des appels à l'aide « désespérés ».
La décision de Poutine « de ne pas lancer d'assaut » mais de verrouiller le blocus du site de manière, a-t-il dit, « à ce que même une mouche ne puisse entrer » permet certes « d'éviter une bataille sanglante » à Marioupol, mais fait redouter le pire « pour les milliers de combattants et de civils ukrainiens pris au piège, et dont les réserves de nourriture, d'eau et de munitions s'épuisent ».
Poutine revendique la prise de Marioupol pour afficher enfin un succès
« Alors qu'il ne reste plus que deux semaines et demi avant le 9 mai, le fameux "Jour de la Victoire" de 1945 que Poutine entend célébrer en grande pompe cette année », souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le président russe « a ainsi mis en scène cette "victoire à Marioupol" avec son ministre de la Défense hier, dans une volonté manifeste de présenter un succès au public russe », commente de son côté le New York Times.
Même si la résistance ukrainienne poursuit le combat, « Poutine se contente de cette victoire même partielle » pour alimenter sa propagande, analyse un expert dans le Guardian, qui redoute que cela s'inscrive dans une stratégie qui, au-delà même du 9 mai, le pousserait « à crier victoire, quelle que soit la vérité », avec dit-il quelques « minuscules gains territoriaux qui permettraient à la Russie de proclamer son succès, puis de regrouper ses troupes et d'attendre une reprise des hostilités à un moment qu’elle aurait choisi ». « Car si la Russie devait mettre fin unilatéralement à la guerre », prévient encore cet expert dans le Guardian, « les partenaires occidentaux de l'Ukraine pousseront assurément Kiev à faire de même ».
« Partygate »: rien ne va plus pour Boris Johnson
« Boris, c'est fini », titre le journal Metro, qui reprend ainsi « l'appel à la démission du Premier ministre » lancé hier par un député conservateur. C'est « une véritable humiliation pour Boris Johnson », souligne de son côté le Guardian, qui rapporte « la colère généralisée » des élus de son propre camp, vent debout contre leur Premier ministre et qui ont donc soutenu le lancement de cette commission d'enquête parlementaire qui devra déterminer si Boris Johnson « a délibérément menti au Parlement en assurant avoir respecté toutes les règles du confinement anti-Covid ».
Des turbulences qui ont menacé « d'éclipser le voyage du Premier ministre en Inde », souligne encore le Guardian, un voyage qui pourrait même « ressembler à une diversion », raille de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui note qu'au moment où « Westminster débattait de son avenir politique », Boris Johnson rendait lui hommage à Gandhi dans le Gujarat, saluant « ses préceptes sur la vérité et la non-violence qui rendent le monde meilleur ». Son retour à Londres s'annonce moins paisible.
La presse apporte son soutien à Macron contre « le danger de l’extrémisme »
La presse internationale qui rapporte les divers soutiens « de l'ex-président brésilien Lula à l'opposant russe Alexeï Navalny », qui appellent à soutenir le président français sortant contre « le danger » d'une victoire de Marine Le Pen. Fait inhabituel, trois chefs de gouvernement européens – allemand, espagnol et portugais – ont même signé une tribune dans la presse qu'El País a publié, en résumant ainsi le choix français « entre un vote pour l'extrême droite ou un vote pour l'Europe ».
Les éditorialistes ne sont pas en reste. Le Guardian martèle « qu'il n'y a pas place pour la complaisance » envers l'extrême droite, La Repubblica s'inquiète également « d’une présidente française d'extrême droite qui deviendrait un phare pour toutes les forces extrémistes dans l'Union », alors que le New York Times met en garde « contre un bouleversement qui mettrait à mal les efforts de Biden pour unir l'Europe contre la Russie », le quotidien américain qui n'hésite pas à comparer « Marine Le Pen à Donald Trump ».
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