Revue de presse internationale

À la Une: les manœuvres militaires chinoises inédites autour de Taïwan

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Des hélicoptères militaires chinois survolent l'île de Pingtan, l'un des points de la Chine continentale les plus proches de Taïwan, dans la province de Fujian, le 4 août 2022, à l'approche d'exercices militaires massifs au large de Taïwan.
Des hélicoptères militaires chinois survolent l'île de Pingtan, l'un des points de la Chine continentale les plus proches de Taïwan, dans la province de Fujian, le 4 août 2022, à l'approche d'exercices militaires massifs au large de Taïwan. © AFP / HECTOR RETAMAL
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Les exercices militaires menés par Pékin autour de l’île de Taïwan sont à la Une de la presse ce matin en Chine. Le Global Times souligne le caractère inédit de ces manœuvres. « C’est la première fois que l’armée chinoise utilise des munitions réelles à longue portée dans le détroit de Taïwan. C’est la première fois que des exercices maritimes et aériens sont conduits dans six zones autour de l’île en même temps et c’est la première fois que l’espace maritime et aérien des douze milles marins de Taïwan est franchi », détaille le quotidien. Un expert militaire, cité par le journal chinois, parle de « nouveau départ » pour l’armée populaire et estime que « ce type de manœuvres va maintenant devenir la norme ».

Un îlot tampon entre Taïwan et la Chine continentale

Les journaux américains et européens titrent également sur ce déploiement militaire : « Plus qu’une démonstration de force, les exercices chinois sont un entraînement à la prise de Taïwan », estime le New York Times aux États-Unis, tandis qu'en Europe, l’éditorialiste d’El País considère que malgré tout, l’escalade militaire est « peu probable » dans l’immédiat.

Le journal belge Le Soir s’intéresse lui au sort des habitants de Kinmen, une île tampon, qui dépend de Taïwan, mais se trouve à portée de main des côtés chinoises. « Ici c’est un peu la Crimée de Taïwan : nous avons de fortes relations avec la Chine, et pourtant notre système est démocratique. Et nous n’aimons rien de plus que la paix », déclare une députée locale. Bien qu’en première ligne, les habitants se sentent paradoxalement plus protégés qu’à Taïwan, écrit le journaliste du Soir. « Bien sûr, je m’inquiète qu’une guerre éclate », souligne Wang Chi, une habitante de l’île, « mais je pense que si la Chine frappait, elle ne viserait pas Kinmen ». Et elle ajoute, prudente et mesurée : « Pour moi l’unification comme l’indépendance sont des options. Cela dépend des conditions ».

Le président ukrainien veut parler au président chinois

À Hong Kong, c’est une interview exclusive du président ukrainien qui fait la Une. C’est la première fois que Volodymyr Zelensky accorde un entretien à un journal asiatique depuis l’invasion de son pays par la Russie. Et il lance un appel dans les colonnes du South China Morning Post : « Je voudrais obtenir un entretien direct avec Xi Jinping, je pense que cela serait utile », déclare-t-il avant de préciser : « Je voudrais que la Chine revoit son attitude à l’égard de la Russie. Sans le marché chinois, la Russie serait complètement isolée économiquement. La Chine pourrait limiter le commerce avec la Russie jusqu’à la fin de la guerre ».

Le président Zelensky veut convaincre, et prévient qu’un conflit prolongé pourrait avoir des conséquences négatives sur les exportations chinoises : « Si les gens doivent payer plus cher pendant longtemps pour leur énergie, ils achèteront moins de produits fabriqués en Chine, c’est une certitude », explique-t-il avant de préciser que les investisseurs chinois seront les bienvenus en Ukraine pour participer aux efforts de reconstruction une fois le conflit terminé.

Approvisionnement énergétique : les inquiétudes de l'Allemagne

Et justement en Allemagne, la presse continue de s’inquiéter de son approvisionnement en ressources énergétiques. Et dénonce les mensonges de la Russie pour justifier la baisse du volume de gaz qu’elle livre en Europe. « Le théâtre des turbines », titre Die Welt qui évoque la visite du chancelier Scholz hier dans les locaux où est entreposée la turbine destinée au gazoduc Nord Stream 1. « Elle a été commandée, elle est prête à être livrée, l’étiquette bleue d’expédition est déjà accrochée à ses côtés mais Gazprom ne veut pas l’acquérir », constate le journal, qui poursuit : « Cela fait de cette turbine à gaz l’accessoire le plus important d’une grande pièce politique ».

Le quotidien parle « d’une mission de contre-propagande » du chancelier allemand et explique : « Depuis des semaines, Gazprom trouve excuse sur excuse pour couper l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Cette visite de Scholz visait à démontrer qu’il ne s’agit que de faux prétextes, mais elle démontre aussi à quel point le gouvernement allemand est préoccupé par cette situation ».

Des centrales à charbon en manque de combustible

L’alimentation des centrales électriques allemandes devient en effet un vrai casse-tête, décrit dans le Süddeutsche Zeitung. « Parce que moins de gaz provient de Russie, plus de charbon doit à nouveau être brûlé dans les centrales électriques allemandes, constate le quotidien, mais les bateaux transportent actuellement du blé et les trains manquent partout de wagons et de personnel ».

Le journal explique qu’il faudrait quelques centaines de trains de marchandises supplémentaires pour transporter les quantités de charbon nécessaires vers les centrales. Mais le matériel et le personnel ne sont tout simplement pas disponibles. L’approvisionnement via le transport maritime n’est pas non plus possible : « Il n’y a plus de flotte de réserve, explique un expert, et il n’est pas non plus possible de charger davantage de marchandises sur les bateaux à cause du faible niveau des fleuves ».

Deuxième anniversaire de l'explosion du port de Beyrouth : Emmanuel Macron s'adresse aux Libanais

Enfin au Liban, la presse commémore ce jeudi l’explosion meurtrière du port de Beyrouth. L’Orient le Jour, sous le titre « Deux ans après, les écorchés vifs du 4 août », donne la parole à de nombreuses victimes et rescapés de la tragédie. Tous racontent combien ils restent prisonniers de ce drame. Le quotidien publie aussi une interview du président français : « L’enquête sur l’explosion est suspendue depuis plusieurs mois, la France appelle à ce qu’elle soit menée à son terme à l’écart de toute interférence politique », déclare notamment Emmanuel Macron avant d’ajouter : « Je le redis avec force : la justice doit être rendue ».

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