À la Une: les problèmes d'équipement et de recrutement de l'armée russe
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La guerre se poursuit en Ukraine : plusieurs villes ont encore été bombardées hier et la presse internationale continue de relayer les nouvelles du front. Mais selon le New York Times, l’armée russe est confrontée à de sérieux problèmes d’équipement et de recrutement.
Plus de pertes qu'en près de dix ans de combat en Afghanistan
« Les insuffisances de la Russie créent une opportunité pour l'Ukraine », titre le quotidien américain qui cite des experts de l’Otan : « Les Russes pourraient ralentir leurs opérations après la phase la plus sanglante de la guerre ». Selon le journal, Moscou a déjà engagé près de 85 % de son armée dans le conflit, et perdu 15 000 à 20 000 hommes au combat. « C’est plus qu’en près de dix ans de combats en Afghanistan », note le quotidien qui évoque une pénurie en hommes mais aussi de sérieux problèmes d’équipement.
Selon les estimations du New York Times, la Russie a par exemple perdu un tiers de ses tanks. « Moscou a plusieurs fois annoncé des pauses stratégiques dans son offensive, tout en maintenant ses attaques d’artillerie, mais cette fois, c’est la réalité du terrain qui pourrait contraindre les militaires russes à ralentir leurs opérations », estime le journal américain.
De plus en plus d'objecteurs de conscience
En Belgique, Le Soir raconte justement comment les jeunes hommes russes tentent d’esquiver l’appel sous les drapeaux. Officiellement, les jeunes recrues ne sont pas envoyées sur le front ukrainien mais leurs noms figurent régulièrement sur la liste des morts, « c’est pourquoi les Russes échangent des combines pour échapper à l’incorporation », explique le journal qui rappelle que le droit à l’objection de conscience est garanti par la Constitution. Le Soir a interrogé un défenseur russe des droits de l’homme qui aide les jeunes à faire valoir ce droit. « Il devrait y avoir dix mille objecteurs de conscience cette année », estime-t-il avant de préciser : « Même les militaires de carrière tournent le dos à l’armée. Ils ont le droit de résilier leur contrat en raison de leurs convictions. Auparavant de tels cas étaient rares, cette année il devrait y en avoir plusieurs centaines ».
Le Soir évoque aussi quelques initiatives prises par des Russes pour « saboter la guerre de Poutine ». Certaines sont illégales et donc très risquées, comme l’action de la « résistance ferroviaire » qui appelle à rendre impraticables les voies ferrées en direction de l’Ukraine et de la Biélorussie. Leur groupe Telegram compte 14 000 membres. « Ils mènent une véritable lutte clandestine, ciblent les installations de guidage et les voies ferrées », raconte Le Soir, « et ils réussissent : entre mars et juin, 63 trains de marchandises ont déraillé en Russie, soit la moitié de plus qu’à la même période l’année dernière ». Le quotidien belge remarque que depuis le début de la guerre, l’ensemble du territoire russe est touché par des incendies d’usine et des attentats notamment contre des bureaux de recrutement. « On ne sait pas qui sont les responsables de ces incidents », reconnaît Le Soir, « mais ils montrent que s’est formé un mouvement clandestin qui s’oppose à la guerre de Poutine par la force ».
Les Biélorusses engagés aux côtés des forces ukrainiennes
Au Canada, Le Devoir s’est penché sur la résistance des Biélorusses. Ils sont nombreux selon le journal à avoir pris les armes aux côtés des Ukrainiens ou à « organiser des sabotages contre la dictature d’Alexandre Loukachenko, plus que jamais à la solde du Kremlin ». Patrice Senécal, collaborateur du Devoir, a rencontré à Varsovie un groupe de dissidents biélorusses qui s’apprêtent à partir pour l’Ukraine sous les couleurs du régiment Kastous Kalinowski, reconnu par l’armée de Kiev. « Se battre pour l’Ukraine, c’est défendre leur liberté mais aussi la nôtre, beaucoup de Biélorusses l’ont compris », explique Pavel Kuchta, le recruteur du régiment avant d’ajouter : « La victoire de l’Ukraine est vitale, et Loukachenko ne pourra pas tenir en Biélorussie s’il perd l’allié qu’il a en Poutine ».
Selon un politologue biélorusse exilé en Pologne également cité par Le Devoir, « les troupes du régiment Kastous Kalinowski vont devenir un important levier de changement en Biélorussie. Cela représente une menace claire pour Loukachenko ». Youri, un jeune soldat biélorusse qui s’apprête à rejoindre l’Ukraine, le confirme dans les colonnes du journal : « Il y a deux ans, nous n’avons pas réussi à déloger Loukachenko par la voie pacifique, dit-il. Aujourd’hui, des Biélorusses prennent les armes et cela prépare le terrain à un éventuel affrontement avec le régime. Avec l’espoir qu’après avoir aidé l’Ukraine, elle vienne aussi nous épauler le moment venu ».
Des formateurs occidentaux pour les soldats ukrainiens
En Grande-Bretagne, The Guardian s’intéresse lui à un autre soutien de l’armée ukrainienne : les formateurs militaires du groupe Mozart, un nom choisi pour moquer le groupe Wagner, l’organisation paramilitaire russe. Mais les membres du groupe Mozart, d’anciens soldats occidentaux, ne combattent pas, ils forment seulement les membres de l’armée ukrainienne. « La ligne est très claire, si l’un de nos volontaires est impliqué dans les combats, il est exclu du groupe », précise Andy Milburn, ancien colonel américain et fondateur de cette société privée. « On procède à l’envers, on entraîne des gens qui sont déjà allés au front », déclare Dathan, un ancien soldat irlandais membre du groupe, avant d'expliquer : « Le gouvernement ukrainien ne veut pas le reconnaître, mais la plupart de leurs militaires ne sont pas vraiment formés. Leur chance, c’est qu’ils affrontent des soldats russes qui ne sont pas non plus entraînés ».
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