Revue de presse internationale

À la Une: Liz Truss face au défi de relever un Royaume-Uni au bord de l'effondrement économique

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Liz Truss après avoir été élue à la tête du Parti conservateur à Londres, le 5 septembre 2022.
Liz Truss après avoir été élue à la tête du Parti conservateur à Londres, le 5 septembre 2022. © REUTERS/Phil Noble
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Si elle s'affiche encore souriante sur toutes les Unes de la presse internationale, après son élection le 5 septembre à la tête du Parti conservateur, la nouvelle Première ministre britannique Liz Truss « n'aura désormais aucun état de grâce » dit le Times. Elle va rentrer « directement dans le dur » prévient également le Guardian à l'instar du Wall Street Journal qui souligne que Liz Truss « hérite d'une économie britannique à genoux : sur le point de rentrer en récession, avec une inflation à plus de 10 % et des ménages britanniques au bord de la crise de nerf alors qu'ils doivent faire face à des factures d'énergie écrasantes ».

« Un leader impopulaire dans un pays en grande difficulté », analyse également le correspondant à Londres du Washington Post qui rapporte « qu'une majorité de Britanniques pensent déjà qu'elle fera une mauvaise, voire une très mauvaise Première ministre ».  Face à la « crise imminente », Liz Truss va en tout cas devoir agir vite, « mettre le pied sur l'accélérateur », titre le Sun à l'instar du Times qui redoute « des faillites en chaîne d'entreprises ». Elle pourrait d'ailleurs annoncer « dès cette semaine une intervention massive - à hauteur de 100 milliards de livres sur 2 ans », affirme le Financial Times. « Les factures d'énergie pourraient également être gelées jusqu'en 2024 », rapporte de son côté le Daily Telegraph.

Une nouvelle « Dame de fer » plus pragmatique que prévu ?

Face à cette « mission qui semble quasi impossible » de relever un pays au bord de l’effondrement, explique Le Temps, Liz Truss a prouvé dans son parcours politique « qu'elle pouvait faire preuve d'une adaptabilité sans pareil ». « La nouvelle Première ministre tient d'ailleurs plus du caméléon que de son idole Margaret Thatcher », estime le quotidien suisse, qui, comme l'ensemble de la presse internationale, met en avant « qu'elle est passée de la gauche à la droite conservatrice, d'anti à pro-Brexit et que pas plus tard que dimanche dernier, elle a tourné casaque quant à sa stratégie face au prix de l'énergie assurant qu'elle ferait passer un paquet d'aides dès sa prise de fonction ». « Une capacité à s'adapter précieuse face aux défis » estime également El Pais. « Une certaine forme d'opportunisme politique » analyse de son côté le Washington Post qui peut être « la poussera à adopter une approche plus pragmatique lorsqu'elle aura élu domicile au 10 Downing Street », espère le quotidien américain.

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Sur la scène internationale, Liz Truss suscite encore beaucoup de méfiance 

À commencer bien sûr par l'Union européenne, dont la patronne Ursula Von der Leyen a dès le 5 septembre, « exhorté Liz Truss à respecter l'accord du Brexit et à avoir une vision plus large de la relation entre la Grande-Bretagne et l'Europe », rapporte le Guardian qui note qu'en coulisses « les fonctionnaires européens ne s'attendent guère à une amélioration des relations avec Truss, qui a été l'architecte du projet de loi visant à annuler des aspects clefs du protocole nord-irlandais, au risque d'entraîner une guerre commerciale ». Côté américain, « Washington est convaincue qu'elle sera une alliée fiable », souligne encore le quotidien britannique. Même si elle a soigneusement entretenu ses relations avec le camp républicain, Liz Truss partage la même volonté que Biden « d'affronter et de contenir la Chine et la Russie ».

Le Kremlin et Pékin qui sont vent debout contre la nouvelle Première ministre britannique. « Truss pourrait nommer des politiciens extrêmement anti-chinois pour gérer les affaires étrangères », s'alarme ainsi le quotidien de Hong Kong le South China Morning Post. « La Russie ne se fait aucune illusion sur l'ancienne ministre des Affaires étrangères britannique », raille de son côté le quotidien russe Kommersant qui redoute « des relations plus désastreuses encore qu'avec son prédécesseur Boris Johnson ». Dans ce concert de méfiance, l'Ukraine, elle a « offert un accueil exubérant à Liz Truss », rapporte encore le Guardian, « aussi populaire que Boris Johnson grâce à son soutien sans faille aux ukrainiens ». Les médias ukrainiens ont rapporté « que le premier appel de Truss sera destiné au président Zelensky », note le quotidien britannique.

Les rendez-vous internationaux vont s'enchaîner pour Liz Truss

Dès la fin du mois à l'Assemblée générale des Nations unies à New York, puis en novembre au G20 de Bali, « où de la guerre en Ukraine, à la crise énergétique mondiale en passant par la crise climatique, le monde attend un véritable leadership des grandes économies, dont la Grande-Bretagne », dit le Guardian. Et avant cela, précise Le Soir, « même si l'Union européenne n'est pas sa priorité, Liz Truss va devoir agir », alors même que « le 15 septembre, le Royaume-Uni devra répondre à l'action en justice lancée par l'UE concernant les modifications du protocole nord-irlandais ». 

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