À la Une: les derniers adieux du monde à Elizabeth II
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Un même titre revient souvent dans la presse internationale pour saluer « les funérailles du siècle » comme le titre Die Welt ; « les leaders mondiaux se pressent à Londres pour le plus grand des adieux », fait valoir le Guardian. C'est un « événement historique » qui sera suivi par « plus de 4 milliards de personnes dans le monde », dit également le Wall Street Journal. Il constitue « l'un des plus grands événements diplomatiques de l'histoire britannique ».
Avec plus de 500 dignitaires étrangers, chefs d'État et têtes couronnées réunis à Londres pour rendre un dernier hommage à la Reine, « ces obsèques créent leur propre assemblée des Nations unies », estime même le Washington Post. « Une assemblée de VIP qui crée néanmoins toutes sortes de maux de têtes aux chefs du protocole britannique », explique encore le quotidien américain à l'instar du Times de Londres, qui lui détaille « les efforts du Palais et du Foreign office pour éviter les affrontements entre des chefs d'État à l'ego démesuré ». Car si les familles royales « ont un ordre de préséance très clair », explique le quotidien britannique, ce n'est pas le cas des chefs d'État : « le président Biden par exemple n'est pas porté sur l'ego mais il sera placé au 1er rang, alors que son homologue français Macron lui pourrait faire une scène s'il ne recevait pas une place d'honneur », raille ainsi un diplomate britannique pour qui, « certains dirigeants étrangers devraient s'habituer à être traités avec moins de chichis ».
Des « funérailles du siècle » très politiques
C'est ce que le Guardian appelle « la diplomatie des funérailles ». Au cœur de cette diplomatie, la volonté des dirigeants mondiaux « d'être associés à cette icône mondiale qu'est devenue Elizabeth II ». Être des « grands de ce monde » conviés aux obsèques est un véritable atout géopolitique, explique le quotidien qui n'a d'ailleurs pas de mots assez durs pour condamner le président brésilien Bolsonaro. En pleine campagne dans son pays, il a, dès son arrivée à Londres, tenté « d'utiliser ces funérailles comme une tribune électorale », en délivrant un discours devant ses partisans « sur les dangers des gauchistes et de l'avortement ».
Mais au-delà des invités polémiques, il y a surtout la question très politique des « absents de marque », souligne encore le Guardian. Ceux qui ont été écartés comme le président russe Vladimir Poutine fauteur de guerre en Ukraine, alors que la femme du président ukrainien a elle « été reçue avec tous les honneurs à Londres ». Colère du Kremlin, et satisfaction en revanche des Chinois. « Même si Xi Jinping invité a préféré laisser sa place à son vice-président », « cette invitation aux funérailles est un signal positif pour les relations entre la Chine et le Royaume-Uni », salue en Une le quotidien nationaliste chinois Global Times.
La Russie accusée de crimes de guerre après la découverte du charnier d’Izioum
« D'un côté l'enterrement digne d'une reine, de l'autre une fosse commune avec des cadavres entassés ». Comparaison brutale d'une défenseuse des droits de l'homme aux États-Unis dans le New York Times pour mieux dénoncer la violence des crimes commis en Ukraine : « Cette traînée de mort anonyme qui offense la conscience humaine ». « Lorsque la Russie de Poutine bat en retraite, les preuves de possibles atrocités font surface », souligne le quotidien américain qui comme le journal espagnol El Pais rapporte que « l’exhumation des quelque 440 corps du charnier d'Izioum révèle les exécutions de masse, les mauvais traitements et les tortures infligés par les envahisseurs russes ». « Les images de cette tragédie ont fait le tour du monde », note également Die Welt qui explique qu'au-delà de l’horreur, cela repousse encore toutes possibilités de pourparlers entre Moscou et Kiev. Pour les Ukrainiens, aucune négociation ne sera possible tant que « la Russie ne se sera pas retirée et n'aura pas rendu des comptes pour les crimes commis », rapporte Die Welt.
La contestation anti Poutine gagne le show-biz russe
La célèbre diva russe Alla Pugatcheva mène la fronde. La chanteuse et « ses 3 millions d'abonnés sur Instagram qui est une véritable idole depuis un demi-siècle dans son pays », et « qui a été tout à la fois honorée par Gorbatchev et Poutine », rapporte le Suddeutsche Zeitung, tire désormais à boulets rouges « sur la guerre russe contre l'Ukraine et demande à être qualifiée "d’agent étranger", de paria en solidarité avec son mari l'animateur de télé Maxim Galkin » qui subit lui aussi les foudres du Kremlin. Une contestation rare qui indique « le niveau d'inquiétude de l'élite russe au sujet de la guerre », commente Die Welt. Les opposants russes « y voient déjà un signe de la fin imminente du régime de Poutine », souligne le quotidien allemand.
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