À la Une: la colère de Poutine s'abat sur l’Ukraine, deux jours après l'explosion du pont de Crimée
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Une pluie de bombes depuis la nuit dernière sur les villes ukrainiennes, dont la capitale Kiev. Après les « bombardements meurtriers ce week-end end à Zaporijjia », c'est « la colère de Poutine », titre The Telegraph, le président russe qui s'est violemment emporté hier contre les services spéciaux ukrainiens qu'il a accusé de « terrorisme ». Une brutalité malheureusement « prévisible », commente de son côté le quotidien australien The Age, « comme à chaque humiliation depuis le début de la guerre, Poutine réagit aux échecs militaires par une escalade toujours plus grande ». « L’attaque menée samedi contre le pont de Crimée a constitué un affront terrible qui a encore affaibli le président russe », note de son côté Die Welt, qui explique que de ce fait « le moral des soldats russes va encore baisser, et que devant l'élite du pouvoir moscovite, Poutine est embarrassé car il n'est visiblement pas en mesure de protéger les territoires annexés ».
Voilà qui explique également le remplacement le week-end dernier du commandant en chef de l'offensive en Ukraine, poste désormais confié à Sergueï Sourovikin surnommé « le général Armageddon », titre le Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Un général qui s'est rendu tristement célèbre en tirant sur les manifestants pro-démocratie dans les années 1990 à Moscou, et tapissant de bombes la Syrie », ajoute le Guardian. « Alors que les forces russes reculent partout en Ukraine », sa tâche s'annonce en tout cas « extrêmement difficile », souligne de son côté le Times. « Beaucoup doutent qu'il puisse renverser la tendance », commente également le FAZ.
L’escalade brutale ravive la crainte d’une frappe nucléaire en Ukraine
Alors que « la guerre d'agression russe se révèle chaque jour plus désastreuse », non seulement « la défaite devient envisageable, mais également le recours à l'arme nucléaire », commente le Süddeutsche Zeitung pour qui « plus il apparaît clairement que Moscou ne peut maîtriser l'adversaire, plus la tentation pourrait devenir grande ». Inquiétude partagée dans la presse internationale : « Les menaces d'un Poutine blessé doivent être prises au sérieux », prévient The Age qui souligne « que ce n'est pas pour rien que le président Biden a mis en garde contre la plus grande menace nucléaire depuis la crise des missiles de Cuba en 1962 ».
Ce possible « Armageddon nucléaire » n'est pas à écarter, insiste El País, « même si les services de renseignements occidentaux considèrent que ce risque est encore très faible ». « Poutine doit renverser la perception qu'il est en train de perdre la guerre » et pourrait ainsi « considérer une attaque nucléaire tactique comme la seule option pour contraindre le gouvernement ukrainien à s'assoir à la table des négociations », explique le quotidien espagnol.
La répression brutale du régime iranien face à une contestation qui s'amplifie
Près d'un mois après la mort de Mahsa Amini pour un voile mal porté, « les manifestations contre le régime gagnent les écoles de tout le pays », rapporte le Guardian. « Des centaines de lycéennes ont rejoint les étudiants le week-end dernier pour protester dans les rues sous le feu des gaz lacrymogènes, des matraques et dans de nombreux cas des tirs à balles réelles », souligne encore le quotidien britannique, qui fait état selon une ONG iranienne basé en Norvège « d'au moins 185 morts, dont 19 enfants ».
Et au milieu des vidéos virales montrant « des portraits de l'ayatollah Khamenei déchirés en classe », la télé d'État iranienne a même été « piratée samedi par des contestataires », rapporte Die Welt, montrant pendant quelques secondes en plein journal télévisé « Khamenei entouré de flammes, la tête au centre d'une cible » avec le slogan : « Le sang des jeunes dégouline de tes doigts ». Pour les jeunes iraniens, la colère a dépassé la peur, explique de son côté le Times, qui publie le récit d'une lycéenne iranienne « qui n'a plus rien à perdre », dit-elle. La mort ne l'effraie pas, elle se battra « jusqu’au départ des mollahs », car, dit-elle encore, « nous avons commencé quelque chose qui ne peut pas être arrêté ».
Les lycéennes iraniennes rejointes par les commerçants à Téhéran
« Chaque décès attribué à la brutalité policière ne fait qu'alimenter de nouvelles vagues de protestation », commente le Guardian.« De quoi faire vaciller le régime ? », s'interroge le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui note que de « nombreux commerçants se sont joints ce week-end aux manifestants à Téhéran », ces « mêmes commerçants conservateurs de la capitale qui en rejoignant les universitaires avaient permis la révolution de 1979 », souligne le quotidien allemand, et qui se « retournent maintenant contre la révolution islamique et ses institutions ».
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