Revue de presse internationale

À la Une: les États-Unis et l'Allemagne vont finalement fournir des chars de combat à l'Ukraine

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Un char de combat Leopard (photo d'illustration).
Un char de combat Leopard (photo d'illustration). © AP/Heikki Saukkomaa
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« Après des mois de tergiversations et de réticences, c'est un virage à 180 degrés », commente El Pais qui, comme l'ensemble de la presse internationale, annonce « sans conditionnel » l'envoi de chars américains Abrams et allemands Leopard en soutien aux Ukrainiens. Les annonces ont été faites ce 25 janvier à Berlin et à Washington, souligne de son côté le New York Times qui explique que « malgré leurs doutes », les Américains ont décidé d'accéder à la demande de Berlin qui ne souhaitait pas s'engager seul. « Les responsables du département d'État et de la Maison Blanche ont fait valoir que le fait de donner à l'Allemagne la couverture politique qu'elle recherchait pour envoyer ses propres chars, l'emportait sur les réticences du ministère de la Défense », écrit le quotidien américain.

« Le Léopard est libéré », se félicite en Une Die Welt qui parle de la fourniture de « 14 chars Léopard 2 ». De son côté, le Wall Street Journal annonce la livraison probable d'environ « 30 chars américains Abrams ». Et si le virage est notable pour les Américains, cette décision marque surtout « un tournant historique pour l'Allemagne », estime de son côté le Guardian qui met en avant que « ça sera la première fois que des chars allemands seront utilisés sur le champ de bataille en Europe, depuis la Seconde Guerre mondiale ».

Une nouvelle étape dans la guerre, après onze mois de conflit

« Les alliés de l'Ukraine vont ainsi franchir une ligne rouge qu'ils avaient jusqu'à présent scrupuleusement respectée : ne pas fournir d'armes offensives », souligne Le Temps pour qui « l'Allemagne prend donc le risque de participer à un durcissement du conflit ». Une étape « nécessaire », estime de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung alors que « l'actuelle guerre d'usure favorise la Russie, [...] l'Ukraine a donc besoin des chars occidentaux pour reprendre l'offensive et repousser les envahisseurs russes ».

Alors que « le front ne bouge pas, malgré des combats meurtriers, le char Leopard est sans doute l'une des meilleures options pour lancer une contre-offensive », analyse également un spécialiste militaire dans Le Temps qui vante « l’excellente manœuvrabilité et la grande puissance de feu du char allemand » ainsi que le fait « que les pays européens en possèdent déjà plus de 2 000 », ce qui permettra « d'en livrer à l'Ukraine sans trop affaiblir l'Europe ».

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Autre argument mis en avant par Die Welt, « les chars Leopard pourraient être livrés assez vite - d'ici mars prochain - en Ukraine ». Alors que les chars américains, eux, devraient arriver beaucoup plus tard, « leur acheminement vers les lignes de front pourraient même prendre des années », estime le New York Times. « Au moins un an », précise le Wall Street Journal.

Zelensky fait « le grand ménage » contre la corruption dans son administration  

Un « nettoyage anticorruption au sommet de l'État » qui a conduit à la destitution « du numéro deux de l'État-major du président, de cinq gouverneurs et de six vice-ministres, dont celui de la Défense qui avait surfacturé l'approvisionnement des ratios alimentaires pour les soldats au front », rapporte La Repubblica. Le quotidien italien parle d'un véritable « tremblement de terre politique à Kiev », avec la volonté du « président Zelensky de consolider les rangs à la veille d'une phase décisive du conflit ».

L'objectif est bien de « rétablir la confiance de l'Occident », estime également le Wall Street Journal, « alors que les gouvernements occidentaux accordent des milliards d'aides à Kiev et qu'aux États-Unis, certains républicains se demandent ouvertement s'il faut continuer à financer l'Ukraine avec le même niveau d'aide que l'an passé ». « Selon les médias ukrainiens, la purge qui a commencé le week-end dernier pourrait ainsi se poursuivre dans les prochains jours », note le Times qui souligne que Zelensky « tente de présenter ces licenciements comme la preuve d'une rupture avec les régimes corrompus du passé ».

L'humanité n'a jamais été aussi proche de « l'apocalypse »

Le fameux « bulletin annuel des scientifiques atomiques » est formel. « L'humanité n'est plus qu'à 90 secondes de la fin du monde », s'alarme El Pais qui, comme l'ensemble de la presse mondiale, explique comment les brillants scientifiques de ce think tank américain créé par Einstein en 1947 et qui compte plusieurs Prix Nobel, rapportent sur « une horloge symbolique », le risque d'extermination auquel l'humanité est confrontée. Et « les funestes aiguilles de cette horloge ont encore avancé en 2023 », en grande partie « à cause de l'invasion de l'Ukraine par la Russie », note le Guardian.

« Un danger sans précédent », souligne le Wall Street Journal, « avec le spectre de l'utilisation de l'arme nucléaire, l'humanité s'est rapprochée comme jamais de l'apocalypse, [...] à 90 secondes avant minuit », alors qu'au plus fort de la guerre froide en 1953, « l'horloge était encore à moins de deux minutes ».

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