Revue de presse internationale

À la Une: séisme judiciaire et politique aux États-Unis, après l'inculpation historique de Trump

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 Donald Trump lors d'un rassemblement à Conroe, Texas, États-Unis, 29 janvier 2022.
Donald Trump lors d'un rassemblement à Conroe, Texas, États-Unis, 29 janvier 2022. REUTERS - GO NAKAMURA
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Cela fait bien sûr les gros titres de la presse américaine, barrant d'ailleurs les Unes du Washington Post et du New York Times avec ces simples mots en lettres capitales « Trump inculpé ». « Pour la première fois dans l'histoire des États-Unis un ancien président est inculpé au pénal » note le New York Times qui insiste « cela vaut la peine de le répéter : pour la première fois un président américain a été inculpé pour un crime ». « Un tabou a été brisé », commente le quotidien New-yorkais, une inculpation « historique » estime également le Washington Post qui souligne que l'ex président « devrait ainsi comparaître dès mardi prochain devant le tribunal », poursuivi donc dans une affaire scabreuse « pour avoir versé 130 000 dollars à une actrice porno afin d'acheter son silence en 2016 » quelques mois seulement avant que Trump gagne la course à la présidentielle. Alors qu'il est poursuivi « dans de multiples affaires gravissimes, entre son rôle dans l'assaut contre le Capitole à la fraude fiscale avérée au sein de son empire », c'est « un simple secret d'alcôve qui va envoyer Trump devant un juge », s’étonne de son côté El Pais. « Hollywood aurait pu le scénariser : la star du porno et le président » ironise le Times de Londres. Pas de quoi se réjouir, estime de son côté le Wall Street Journal qui parle « d'un triste jour pour l'Amérique ». La première inculpation d'un président, s'inquiète-t-il « pourrait ouvrir la boite de Pandore » avec des « conséquences politiques imprévisibles ». Préoccupations partagées par le New York Times qui se demande si le procès de Trump « ne risque pas de déchirer le pays », ou bien au contraire, envoyer un puissant signal de justice aux américains en montrant que « la personne la plus puissante de la planète n'est pas au-dessus de la loi ».

Trump dénonce « une chasse aux sorcières » dans la course à la présidentielle

Quelques minutes seulement après l'annonce de son inculpation « Trump s'est positionné (sans surprise) en victime », très vite suivi par les principaux dirigeants républicains prompts à dénoncer « un abus de pouvoir flagrant », rapporte le Washington Post qui estime que cette inculpation va assurément renforcer « sa position au sein du parti républicain ». « Ce drame replace Trump là où il veut être : au centre de l'attention du public », analyse également le Guardian qui souligne que cette affaire lui a déjà permis « d’augmenter son avance son sur rival le gouverneur de Floride Ron De Santis », et permis également de donner « un coup de fouet à sa collecte de fonds qui aurait fait un bond de 1,5 millions de dollars en 3 jours, au début du mois quand il avait faussement prédit son arrestation imminente ». « Un numéro de martyre qui pourrait bien ne pas fonctionner cette fois » estime de son côté le NewYorker à l’instar du Wall Street Journal qui explique « que si cette inculpation pourrait l'aider dans la course au primaire, elle pourrait ensuite dans son bras de fer avec Biden rebuter d'avantage les électeurs républicains, découragés par toutes les controverses incessantes qui entourent Donald Trump depuis son départ de la Maison Blanche ».

Tollé mondial après l'arrestation d'un journaliste américain en Russie

Condamnation unanime dans la presse mondiale, après l'arrestation hier d'Evan Gershkovich le correspondant en Russie du Wall Street Journal « accusé par Moscou d'espionnage ». « Des accusations ridicules » a dénoncé le quotidien économique américain qui comme la Maison Blanche condamne et s'alarme de « cette première arrestation d'un journaliste américain depuis la guerre froide ». « Après avoir mis au pas les médias russes, le pouvoir s'attaque désormais aux correspondants étrangers », s'inquiète le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui dénonce une « affaire hautement politique, avec la volonté de Poutine de se procurer un nouveau moyen de pression contre Washington ». « Il est clair que Moscou se livre ainsi « à une prise d’otages » en arrêtant un journaliste de premier plan qui pourrait être utilisé comme levier dans un éventuel échange de prisonniers », commente également le Guardian. Avec cette mesure « hautement provocatrice » et « sans précédent depuis l'effondrement de l'Union soviétique », « Moscou s'isole encore plus de l'Occident » analyse de son côté le New York Times qui voit s'ouvrir « une ère de confrontation dure et ouverte avec l’ouest », « Poutine vient de fermer toutes les lignes de communication avec l'Occident », juge le quotidien américain.

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