Revue de presse internationale

À la Une: la crainte d'une escalade «incontrôlée» après l'attaque au drone contre le Kremlin

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Le drapeau russe flotte sur le dôme du bâtiment du Sénat du Kremlin derrière la tour Spasskaïa, dans le centre de Moscou, le 4 mai 2023.
Le drapeau russe flotte sur le dôme du bâtiment du Sénat du Kremlin derrière la tour Spasskaïa, dans le centre de Moscou, le 4 mai 2023. REUTERS - STRINGER
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« Qui est derrière cette humiliation pour le Kremlin », s'interroge Die Welt, qui publie en Une comme quasiment l'ensemble de la presse internationale, les images des explosions au-dessus du dôme du Sénat au Kremlin, qui posent plus de questions qu'elles n'apportent de certitudes. « Que s'est-il passé exactement » dans la nuit du 3 mai au-dessus du Kremlin ? se demande également Le Soir qui souligne que « comme toujours avec ce qu'il se passe en Russie, la prudence s'impose faute d'informations indépendantes et fiables ». Selon la version russe, note le Times, « il ne s’agit ni plus ni moins que d'une tentative d'assassinat de Poutine quelques jours avant les cérémonies du 9 mai pour la célébration de la victoire russe sur l'Allemagne nazie », alors que pour Kiev, « c'est juste un conte de fées imaginé par le Kremlin pour justifier une nouvelle attaque terroriste contre l'Ukraine à la veille de la contre-offensive annoncée des troupes ukrainiennes ». Deux drones, deux versions contradictoires de l'histoire, même si globalement la presse européenne et américaine penchent pour « une mise en scène » de Moscou, orchestrée, explique le Washington Post, « dans le but d'attirer l'attention de l'opinion publique russe », sans doute pour « rendre possible une nouvelle vague de mobilisation de la population » avant la contre-offensive ukrainienne, souligne de son côté El Pais. C'est « extrêmement improbable que 2 drones aient pu éviter d'être détectés et atteindre le Kremlin », estime également le New York Times qui voit dans cette attaque « un prétexte » pour « cibler le président Zelensky ». Quelle que soit l'origine des explosions, explique encore le quotidien américain, « le fait que le Kremlin ait décidé de rendre cet incident public » laisse redouter de désastreuses « représailles ».

Des représailles russes au risque d'une escalade dangereuse

Le risque est grand « d'une escalade incontrôlée » estime le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui s'inquiète que cet incident au Kremlin « donne à Poutine une raison d'utiliser l'arme nucléaire » comme il a souvent menacé de le faire « si le territoire russe était attaqué ». Préoccupation partagée par La Repubblica « qui redoute que Moscou libère son potentiel dévastateur » et ouvre « un nouveau chapitre du carnage qui ensanglante l'Ukraine depuis 14 mois ». Déjà le vice-président Medvedev appelle à « éliminer Zelensky » note de son côté le Guardian comme de nombreux hauts responsables russes qui martèlent « qu’un attentat terroriste contre le président, est une attaque terroriste contre la Russie » et exhortent Moscou à « détruire le régime ukrainien ». « Jamais les tensions n'ont été aussi hautes », commente le Times.

Spectaculaire coup filet européen contre la mafia calabraise, la 'Ndrangheta

C'est sans doute « l'une des plus grandes opérations internationales jamais menées contre la mafia calabraise » salue le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui décrit comment, de manière parfaitement simultanée et coordonnée, « des milliers de policiers de 10 pays européens ont conduit des raids en Allemagne, en Italie, en France, en Belgique en Espagne et en Roumanie » pour frapper un « grand coup au cœur de la 'Ndrangheta, la plus puissante mafia européenne ». Au bilan de cette opération baptisée « Eureka » « 132 arrestations dont plus d'une centaine en Italie, 25 millions d'euros de biens saisis », note Le Soir. « La pieuvre calabraise bourrée de cocaïne chancelle », se félicite Le Temps. L'enquête a permis de découvrir « comment la ‘Ndrangheta utilisait les ports de l'Équateur, du Brésil et du Panama pour expédier de la drogue colombienne et des armes vers les ports du nord de l'Europe », souligne le Guardian qui précise « que la ‘Ndrangheta de Calabre contrôle l'essentiel du flux de cocaïne vers l'Europe, et constitue l'une des mafias les plus riches du monde, opérant dans plus de 40 pays ».

L'Europe veut intensifier la lutte contre la corruption

« L'Union européenne veut punir les corrompus où qu'ils se trouvent », rapporte El Pais qui explique que « Bruxelles entend ainsi créer une liste noire des étrangers impliqués dans des affaires corruption qui seraient soumis à des sanctions européennes, comme l'interdiction d'entrée dans l'Union européenne et gel de leurs avoirs ». Et L'Europe entend également « balayer devant sa porte », précise de son côté Le Soir, après le scandale du « Qatargate », Bruxelles souhaite, pour commencer, « que les 27 harmonisent leurs législations face à la corruption ». « Au moins deux États membres n'ont pas de crime spécifique de trafic d’influence », souligne El Pais, « et 17 autres n'ont rien dans leur système juridique pour sanctionner l'enrichissement illicite », note encore le quotidien espagnol. 

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