Revue de presse internationale

À la Une: commémorations des 8 et 9 mai sur fond de guerre en Ukraine

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Le président français Emmanuel Macron passe en revue les troupes lors de la cérémonie des commémorations du 8-Mai, à Paris le 8 mai 2023.
Le président français Emmanuel Macron passe en revue les troupes lors de la cérémonie des commémorations du 8-Mai, à Paris le 8 mai 2023. © AP/Michel Euler
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Tandis que l'Europe de l'Ouest commémore ce 8 mai la capitulation de l'Allemagne nazie, la Russie s'apprête demain mardi à commémorer cette même capitulation, enregistrée un jour plus tard en URSS en raison du décalage horaire. « Où regarder les feux d'artifice ? » et « Où aller pour la fête de la victoire à Moscou ? », se demande sur son site Komsomolskaïa Pravda, un média proche du pouvoir. C'est l'une des plus importantes célébrations de l'année en Russie, et les photos des festivités et parades de l'an dernier s'affichent non loin d'un autre article qui propose de suivre « en direct » les derniers événements de « l'opération militaire spéciale en Ukraine », où les combats font rage, notamment autour de la ville de Bakhmout, dans l'est.

Cette guerre qui se prolonge en Ukraine « douche » les intentions de la Russie de « montrer sa force » lors de ce 9 mai, estime la version européenne de Politico. Après « la série de mystérieux incidents », parmi eux la « tentative [ratée] d'assassinat du président Poutine », selon les mots du Kremlin, à l'aide de deux drones le 3 mai dernier, ce type d'engin a été interdit, notamment à Moscou. Ces épisodes sur le sol russe ont mis au jour « la vulnérabilité du pays et ébranlé de nombreux Russes », écrit le Wall Street Journal.

Des défilés ont été annulés dans une vingtaine de villes, un « autre signe que les choses vont mal », selon un analyste cité par le média américain. Pour Politico, les défilés du 9-Mai en format réduit, mais aussi le fait d'accuser Washington d'être derrière l'attaque au drone de mercredi dernier, servent au Kremlin pour alimenter l'idée selon laquelle la Russie « combat en ce moment un ennemi aussi puissant que diabolique », estime Politico. De quoi justifier « l'absence de réussite sur le front après 14 mois de combats » en Ukraine.

Kiev veut donner un nouveau sens au 9 mai

Volodymyr Zelensky « proclame le 9 mai, journée de l'Europe », titre le journal russe Kommersant sur son site. L'Ukraine veut désormais commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale le 8 mai, comme l'Europe de l'Ouest, puis « célébrer [le lendemain] la journée de l'Europe avec toute l'Europe libre », a-t -il dit dans un message retranscrit par Kommersant. Cette date pourrait même être celle de la tant commentée contre-offensive de printemps que prépare l'Ukraine depuis des mois, avance le Wall Street Journal.

Ce week-end dans le Washington Post, le ministre ukrainien de la Défense s'inquiétait du fait que « la plupart des gens attendent quelque chose d'énorme », mais ils pourraient « être déçus ». Comment expliquer ces déclarations presque défaitistes ? « Si les Ukrainiens échouent, analyse le quotidien de Washington, certains craignent que Kiev perde l'aide militaire internationale [notamment américaine]. Ou subisse de nouvelles pressions pour s'engager avec Moscou à la table des négociations. »

« Mon cœur saigne »

Tandis que la guerre sévit en Europe, la Corée du Sud et le Japon font un pas de plus vers la réconciliation. « Mon cœur saigne », a insisté le Premier ministre japonais le 7 mai, en référence aux souffrances des Coréens pendant l'occupation nippone entre 1910 et 1945. Fumio Kishida a rencontré son homologue sud-coréen à Séoul, « la première visite bilatérale de ce type depuis plus de 12 ans », souligne le Japan Times. Un rapprochement qui booste la popularité de Fumio Kishida dans son pays : il vient de dépasser les 50% des d'opinions favorables dans les enquêtes d'opinion pour la première fois depuis huit mois, note le média japonais.

Mais il risque de ne pas en être de même en Corée du Sud car le Premier ministre japonais a exprimé sa douleur « à titre personnel » seulement, regrette le quotidien Hankyoreh. Ce n'étaient pas des excuses officielles au nom du gouvernement japonais pour le travail forcé et l'esclavage sexuel imposé à des centaines de milliers de Coréens et de Coréennes sous l'occupation. « Même pas de quoi voir le verre à moitié plein », tacle le journal dans son éditorial. 

Le Korea Times précise que « les efforts déployés par l'administration Yoon au cours de l'année écoulée » pour tenter de retrouver de meilleures relations avec le Japon « ont fait l'objet de vives critiques dans le pays. Beaucoup pensent qu'il a donné trop en échange de trop peu ».

Pour une meilleure protection des fleuves

Le magazine National Geographic nous emmène le long de la Vjosa, un cours d'eau aux reflets vert de gris, qui serpente entre les montagnes albanaises avant de se jeter dans la mer Adriatique. Un fleuve sauvage, qui n'est pas entravé par des barrages, contrairement à de très nombreuses rivières d'Europe. Des scientifiques spécialistes de la conservation de l'environnement y voient un exemple possible pour la préservation d'autres fleuves. Car la Vjosa est selon les spécialistes interrogés dans cet article le premier fleuve sauvage au monde protégé par un parc national qui lui soit directement dédié.

Grâce à la mobilisation des Albanais, depuis mars, toute activité minière et toute construction de barrage y est interdite. Les scientifiques et activistes espèrent que d'autres rivières sauvages des Balkans, qui sont des refuges de biodiversité, puissent bénéficier de la même protection. Ils militent pour que deux fleuves, l'un en Bosnie et l'autre au Monténégro, soient, eux aussi, bientôt reconnus comme des parcs nationaux.

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