À la Une: Trump condamné pour agression sexuelle, nouveau coup dur dans sa campagne de réélection
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C'est à nouveau « une condamnation historique pour l'ex-président », estime Politico. À l'instar du New York Times, qui affiche en Une, la photo de la plaignante E. Jean Carroll, tout sourire, hier [mardi 9 mai, NDLR] à la sortie du tribunal de Manhattan, après qu'un jury fédéral « a conclu que Donald Trump l'avait bien abusée sexuellement il y a 30 ans dans une cabine d'essayage d'un grand magasin » et condamné également l'ex-président à lui verser « cinq millions de dollars. [...] Pendant des décennies, Trump s'est délecté à projeter l'image d'un homme irrésistible auprès des femmes, aujourd'hui un jury l'a qualifié non pas de playboy, mais d'agresseur sexuel », cingle le quotidien américain.
« L'impunité dont a longtemps bénéficié Donald Trump est en train de se lézarder », commente également le correspondant du Temps, « un mois (seulement) après une première inculpation pour avoir acheté le silence d'une ancienne star du porno, le septuagénaire est condamné pour la première fois pour une agression sexuelle ».
« C'est l'heure des comptes pour l'ex-président, déjà accusé d'agression par plus de deux douzaines de femmes » et c'est surtout « un verdict désastreux pour le favori républicain dans la course à la Maison Blanche en 2024 », estime le correspondant à Washington du Guardian.
Trump disqualifié pour 2024 ?
C'est la grande question à la Une de l'ensemble de la presse internationale. « Trump peut-il encore se présenter à l'élection présidentielle ? », s'interroge en titre le Times. Alors que le Washington Post reconnaît que ce verdict ravive en tout cas « les doutes des républicains quant à l'éligibilité de l'ex-président ».
Alors que ce dernier a immédiatement de nouveau hier crié « à la chasse aux sorcières » en dénonçant « un verdict honteux, [...] on n'a pas (non plus) entendu un chœur d'élus démocrates ou républicains l'appeler à se retirer des primaires », note le Guardian qui souligne que « même les médias américains ne s'attendent pas à ce que Trump soit fini ».
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« Car la plupart des électeurs républicains rejettent ce verdict comme une agression politique de plus contre leur champion », analyse le Wall Street Journal pour qui « ces électeurs n'aiment pas que l'opposition ou la presse leur disent qu'un homme qu'ils ont élu devrait être disqualifié ». Reste que l'accumulation d'affaires « brouille sérieusement l'horizon judiciaire de Donald Trump », estime le quotidien économique américain et que « certains électeurs hésitants pourraient se demander si cela vaut la peine de plonger le pays dans ce genre de tumulte pendant encore quatre ans ».
En attendant, « malgré deux destitutions et une inculpation pénale, Trump devance toujours Biden de sept points dans les sondages », souligne de son côté le Guardian « c'est dire à quel point l'Amérique est devenue insensible », commente encore le quotidien britannique.
9-Mai morose à Moscou
C'était sans doute « le "Jour de la victoire" le plus amer de Vladimir Poutine », estime le correspondant à Moscou d'El Pais devant, écrit-il, un « défilé militaire réduit de plusieurs milliers d'hommes », et « très peu de public » c'est le « parfait portrait de l'esprit qui flotte dans le pays depuis l'offensive lancée contre l'Ukraine il y a 14 mois ».
« Sur la Place Rouge, Poutine a appelé "à la victoire" alors que l'ombre de la défaite plane sur la Russie », commente également Le Soir. « Toujours prompt à dénoncer l’Occident, le président russe s'est bien gardé en revanche d'évoquer les difficultés des troupes russes sur le champ de bataille », note le Guardian qui souligne que « Poutine n'a pas évoqué non plus la contre-offensive ukrainienne à venir et n'a surtout pas été en mesure de présenter à sa population une victoire militaire tangible en Ukraine ». Pire encore, rapporte de son côté Die Welt « en plein discours du président », le patron du groupe paramilitaire Wagner Evgueni Prigojine a de nouveau reproché au ministère de la Défense russe son « manque de soutien dans la conquête de Bakhmout » et à nouveau également « prédit le pire en cas d'offensive ukrainienne ».
Wagner bientôt sur la liste noire des « groupes terroristes » de l’UE
« Le parlement français a demandé à l'Union européenne de qualifier officiellement le groupe de mercenaires russes de terroristes, alors que le Royaume-Uni s'apprête à faire de même », rapporte le Guardian qui explique « qu'une telle inscription permettrait aux pays de l'UE de geler les avoirs du groupe et de ses membres mais également d'interdire aux entreprises et aux citoyens de traiter avec Wagner. »
« De quoi rendre plus infréquentable le groupe de mercenaires » notamment auprès des États qui souhaiteraient l'embaucher, explique de son côté le Times qui souligne qu'au-delà de l’Ukraine, Wagner est « impliqué dans de nombreux conflits au Moyen-Orient et en Afrique, notamment au Soudan où l'on redoute qu'il ne cherche à étendre sa présence alors que le pays s'enfonce dans la guerre civile. »
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