Revue de presse internationale

À la Une : «Quelque chose de spécial» au Moyen-Orient

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Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi 7 avril.
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi 7 avril. © Alex Wong / Getty Images via AFP
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« Tout le monde est prêt pour quelque chose de spécial, une première » au Moyen-Orient. « Nous allons y arriver » : déclaration hier de Donald Trump, avant sa rencontre ce lundi avec Benjamin Netanyahu.

Alors qu’y-a-t-il derrière ce « quelque chose de spécial » ? Très certainement le nouveau plan de paix pour Gaza que le président américain a présenté la semaine dernière aux dirigeants arabes et musulmans en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Ce projet en 21 points est censé répondre aux préoccupations israéliennes et à celles des pays du Moyen-Orient, a indiqué Washington.

Selon le site américain Axios, cité par Libération à Paris, « les propositions des Etats-Unis seraient des variantes d’idées discutées au cours des six derniers mois, des mises à jour de plans antérieurs présentés par Jared Kushner, le gendre de Donald Trump et ancien envoyé spécial pour le Moyen-Orient, et l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Révélés samedi par la chaîne saoudienne Al-Hadath et le média israélien Ynet, poursuit Libération, les principaux points de ce plan prévoient la fin immédiate des hostilités à Gaza, ainsi que la libération des otages israéliens en contrepartie de celle de milliers de prisonniers palestiniens. »

Échange de prisonniers, retrait progressif de Tsahal, aide humanitaire…

Le Washington Postqui a pu consulter le document, donne plus de précisions, et cite un extrait du texte : « une fois tous les otages libérés Israël libérera 250 prisonniers condamnés à perpétuité ainsi que 1.700 Gazaouis détenus après le 7 Octobre. […] Pour chaque otage israélien dont la dépouille sera restituée, Israël restituera les dépouilles de 15 Gazaouis décédés. » 

« Ce plan, pointe encore Libération à Paris, évoque également un retrait progressif des forces armées de l’État hébreu ; et un afflux d’aide humanitaire sous l’égide de l’ONU “ainsi que d’autres institutions internationales non liées d’une quelconque manière à l’une ou l’autre des parties“, cite le Washington Post, sans qu’il soit précisé si cela inclut l’opaque Gaza Humanitarian Foundation, dont les distributions sont régulièrement émaillées de tirs mortels pour la population. »

L’inconnue Netanyahu…

Alors, Donald Trump rencontre donc Benjamin Netanyahu ce lundi à la Maison-Blanche. Et il va tenter de le convaincre… Commentaire du Washington Post : « Trump détient les leviers pour faire avancer Gaza vers la paix. S’il veut vraiment créer un jour nouveau à Gaza, il devra utiliser toute l’influence dont il dispose auprès du Premier ministre israélien. »

Benjamin Netanyahu sera sous la pression de son allié américain, poursuit le Washington Post : car « ce plan crée une alternative au Hamas, ce qui, d’une certaine manière, devrait plaire à Netanyahu. » Toutefois, « le Premier ministre israélien a explicitement déclaré qu’il n’y aurait jamais d’État palestinien, et ce plan ouvre clairement cette possibilité. »

Acculé ?

L’Orient-Le Jour à Beyrouth insiste sur le fait que « plusieurs experts estiment que Benjamin Netanyahu est acculé à mettre fin au conflit, sous la pression grandissante internationale et d’une partie de l’opinion israélienne. “Il n’a pas d’autre choix que d’accepter le plan“, affirme (ainsi) Eytan Gilboa, spécialiste des relations israélo-américaines à l’université Bar-Ilan. “Tout simplement, poursuit-il, parce que les États-Unis, et Trump en particulier, restent presque ses seuls alliés“. »

Temporiser ?

Pour Haaretz à Tel Aviv, « la logique voudrait que le président Trump pousse Netanyahu à accepter un accord qui mettrait fin à la guerre à Gaza, qui ramènerait tous les otages chez eux et qui mettrait en œuvre un plan visant à sécuriser, stabiliser et finalement reconstruire la bande de Gaza. » Toutefois, soupire le quotidien israélien de gauche, « il y a peu de raisons de croire que la logique ou le courage l’emporteront chez ces deux dirigeants. Ils pourraient très bien se quitter ce lundi sans grand changement (…). »

Enfin, La Repubblica à Rome cite l’éditorialiste israélien Ben Caspit : « Netanyahu peut accepter l’accord, dit-il, crier victoire et convoquer des élections, ou alors continuer à temporiser au péril de la vie des otages et à mettre à l’épreuve la patience de plus en plus fragile de Trump pour faire gagner quelques semaines ou quelques mois supplémentaires à sa coalition destructrice. En bref, Netanyahu doit choisir entre son gouvernement et le pays. »

Ce qui est sûr dans tout cela, c’est que Donald Trump et Benjamin Netanyahu donneront une conférence de presse commune à l’issue de leur entretien ce lundi. Ce sera vers 19h15 heure française. On verra bien si les deux hommes annonceront… « quelque chose de spécial. »

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