Revue de presse internationale

À la Une: Erdogan contraint à un second tour inédit dans la course à la présidentielle turque

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Le président turc Tayyip Erdogan s'exprime au siège du parti AK à Ankara, en Turquie, le 15 mai 2023.
Le président turc Tayyip Erdogan s'exprime au siège du parti AK à Ankara, en Turquie, le 15 mai 2023. REUTERS - UMIT BEKTAS
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Après une nuit de décompte « haletante » explique le quotidien turc Hurriyet « la possibilité d'un second tour semble s'imposer » alors qu'Erdogan « avait (pourtant) une chance de l'emporter dès le premier tour », avec « plus de 49% des voix il devance son rival Kiliçdaroglou de près cinq points », souligne encore Hurriyet qui voit dans ce score « une défaite de l'opposition qui malgré une alliance de six partis n'a pas réussi à devancer l'AKP d'Erdogan, ni à changer la majorité au Parlement ». Au final, ce n’est pas une victoire pour Erdogan, mais « pas une défaite non plus », explique également le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui juge qu’avec « sa majorité parlementaire, peut-être absolue », le président sortant pourrait même partir avec une « longueur d'avance » vers le second tour prévu le 28 mai prochain. Analyse plus nuancée du Times pour qui « l'élection d'hier a constitué une rare défaite pour Erdogan » qui se voit contraint pour la première fois en 20 ans « à un second tour inédit ». « Son incapacité à remporter la victoire dès le premier tour a confirmé le déclin de sa position parmi les électeurs mécontents de sa gestion de l'économie et de son autoritarisme », commente également le New York Times. « En difficulté, Erdogan a maintenant deux semaines pour persuader les électeurs turcs qu'il doit rester président », souligne le quotidien américain, c'est « le défi politique le plus important que le président turc a eu à affronter en deux décennies de pouvoir ».

Un entre-deux-tours qui s’annonce tendu avant le scrutin du 28 mai

« Ce sont deux semaines tumultueuses qui s'annoncent » estime El Pais dans un pays très polarisé qui va devoir trancher le 28 mai « entre le maintien de l'homme fort au pouvoir pour cinq ans de plus, ou son débarquement au profit du chef de l'opposition Kiliçdaroglou qui lui, promet plus de démocratie ». La bataille s'annonce à nouveau serrée, même si dans ce duel au sommet, « Erdogan peut garder le sourire », explique la correspondante du Temps qui souligne qu'il va notamment pouvoir exploiter « sa majorité conservée au Parlement » pour plaider en faveur de la stabilité du pays « en agitant le risque d'une crise en cas de cohabitation entre un Parlement et un président de bords politiques opposés ». Autre facteur plaidant en faveur du président sortant, le score du 3ᵉ homme, « l'ultranationaliste Sinan Ogan qui a obtenu 5,2% », rapporte El Pais, des voix qui pourraient bien « se reporter sur Erdogan, en raison des amitiés pro-kurdes de son rival ». « Sa décision de soutenir l'un ou l'autre des candidats pourrait en tout cas faire basculer le résultat », souligne encore le quotidien espagnol.

Mini-tournée UE : Zelensky obtient des armes, mais pas d’avions de combat

De Rome à Londres en passant par Berlin et Paris hier, le président ukrainien a été accueilli « comme un européen en voyage en Europe » titre le Frankfurter Allgemeine Zeitung, pour mieux bien sûr saluer la chaleur et le soutien des dirigeants alliés qui ont de nouveau « promis plus d'aide militaire et des armes avant la contre-offensive ukrainienne ». L'Allemagne a notamment cassé sa tirelire, avec « un nouveau plan d'aide militaire de 2,7 milliards d'euros », souligne Die Welt qui note néanmoins « que le président ukrainien n'a pas pour l'heure obtenu les avions de combat qu'il réclame depuis longtemps ». Le président Zelensky qui a dû d'ailleurs démentir les informations du Washington Post qui ce week-end assurait « que des documents confidentiels du Pentagone indiquaient que Kiev souhaitait intensifier les attaques sur le sol russe, voire s'emparer de certaines localités à la frontière pour les négocier dans le cadre d'un futur plan de paix ». Zelensky a donc hier démenti « mais tant que les alliés n'auront pas la certitude que les avions de combat occidentaux resteront au-dessus du territoire ukrainien, ils ne s'engageront pas dans des livraisons », commente le Kölner Stadt-Anzeiger.

La Serbie tente de désarmer sa population après deux fusillades meurtrières

Après deux tueries de masse qui ont fait 17 morts au début du mois, le gouvernement serbe offre depuis la semaine passée « une amnistie d'un mois pour que les citoyens rendent leurs armes non enregistrées », une vaste campagne qui commence à porter ses fruits avec « déjà plus de 13 500 armes collectées », rapporte l'Irish Times qui détaille « des grenades à main, des armes automatiques et même des lance-roquettes antichars ». On est encore loin du compte, souligne de son côté le New York Times dans une Serbie où circulent -depuis la guerre des Balkans dans les années 1990 « près de 2,7 millions d’armes, ce qui fait du pays le troisième en termes de possession d'armes derrière les États-Unis et le Yémen ». À défaut de rendre leurs armes avant la fin de l’amnistie, « les civils encourent jusqu’à 15 ans de prison », rapporte de son côté le South China Morning Post.

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