Revue de presse internationale

À la Une: la destruction d'un barrage ukrainien, escalade dans la guerre et catastrophe écologique

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Le toit d'une maison dans le fleuve Dnipro après la destruction partielle du barrage Kakhovka dans le sud de l'Ukraine, le 6 juin 2023.
Le toit d'une maison dans le fleuve Dnipro après la destruction partielle du barrage Kakhovka dans le sud de l'Ukraine, le 6 juin 2023. © REUTERS/Stringer
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« Et maintenant un déluge, il ne manquait plus que ça dans cette guerre », se désespère le Volkstimme qui, comme de nombreux quotidiens, affiche en Une les images du barrage éventré et décrit « le raz de marée qui dévaste le sud du pays sur plus de 100 kilomètres sur les rives du fleuve Dniepr, mettant en danger des dizaines de milliers de vies humaines et menaçant à terme la centrale nucléaire de Zaporijjia qui risque de manquer d'eau de refroidissement ». La destruction partielle de ce barrage hydroélectrique, l'un des plus grands du monde, « va provoquer une catastrophe écologique pour des décennies » en bouleversant tout « l'écosystème régional », s’inquiète Le Temps ».

« Les dégâts pourraient mettre des décennies à se résorber », acquiesce le Guardian qui évoque un véritable « traumatisme écologique » et un drame humanitaire, avec la destruction des maisons. Mais également des moyens de subsistance pour des milliers d'habitants, « et dans les débris charriés par les eaux tumultueuses, souligne encore le quotidien britannique. Le danger des mines posées en grand nombre sur cette ligne de front par les Russes et les Ukrainiens », un péril mortel « qui va se répartir en aval au hasard des villes, dans les villages et les terres agricoles ».

Alors que Russes et Ukrainiens se renvoient la responsabilité du sabotage du barrage, la condamnation internationale est unanime face un « acte barbare », commente le Basdishen Nachrichten qui dénonce « une escalade irrationnelle de la destruction dans la guerre en Ukraine ».

Berlin et Londres pointent du doigt la Russie, Washington plus circonspect

Les États-Unis affirment « ne pas avoir encore déterminé qui était à l'origine de cette action », rapporte le Washington Post qui révèle d'ailleurs aujourd'hui que concernant un autre sabotage, « Washington avait connaissance d'un plan ukrainien détaillé pour attaquer les gazoducs Nord Stream, trois mois avant que des saboteurs ne le fassent exploser ». Voilà qui explique sans doute la prudence de la Maison Blanche, alors que le Premier ministre britannique Sunak et le chancelier Scholz ont été prompts à accuser Moscou de la destruction de ce barrage.

► À lire aussi : Les Criméens s’inquiètent d’un manque d’eau après la destruction du barrage de Kakhovka

« Cela n'aurait aucun sens que les Ukrainiens aient conduits une telle action », assure en tout cas Die Welt qui explique « que ce sont les Russes qui profitent le plus de ce sabotage. En brisant l'élan de la contre-offensive ukrainienne, ils gagnent du temps et peuvent ainsi se réorganiser pour renforcer la ligne de front à l’est, car il n'y a désormais plus de menace que l'Ukraine traverse le Dniepr au sud ». Analyse partagée par El Pais et La Repubblica. Alors que le New York Times et le quotidien belge Le Soir évoquent, eux, une autre possibilité, « celle d'un effondrement du barrage qui serait intervenu sans sabotage, mais en raison de sa fragilité après de précédents bombardements et à l'usure du temps également ».

L'Iran affirme avoir créé un missile hypersonique capable de frapper Israël 

« Nouvelle source d'inquiétude au Moyen-Orient », écrit La Repubblica alors que le président iranien Raisi a « fièrement présenté hier [mardi 6 juin, NDLR] son premier missile hypersonique, baptisé "Fattah" le conquérant en farsi. Un missile capable de voler à 15 fois la vitesse du son, de porter potentiellement une tête nucléaire et de percer toutes les défenses des États-Unis et le Dôme de fer d'Israël ».

« Une menace extrêmement sérieuse pour ses voisins », s'il s'avère en tout cas que les capacités de ce missile « sont bien conformes aux déclarations du président iranien », commente de son côté le Times. Le quotidien américain souligne « qu'en l'absence de test au combat ou de présentation devant un public occidental, il est difficile de vérifier les vantardises de l'Iran ».

► À lire aussi : L'Iran annonce avoir testé un nouveau missile hypersonique

« Téhéran a souvent été accusé de gonfler ses revendications en matière de technologie de missiles », note également le Guardian. Washington en a en tout cas « tiré les conclusions nécessaires en imposant dès mardi de nouvelles sanctions à plus d'une douzaine de personnes et d'entreprises iraniennes mais également chinoises en lien avec ce programme iranien de missile », rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung, alors que « Pékin accusé par les États-Unis d'approvisionner les programmes militaires de l'Iran ».

La Chine lance le forage d’un puits de 11 000 mètres sous terre

« Les scientifiques chinois ont commencé leur perforation de la croute terrestre pour étudier les grandes profondeurs de la terre », à plus de 10 000 mètres sous terre. C'est « un Everest souterrain », commente le magazine américain Business Insider. « Le forage a débuté hier dans le désert de Tarim dans le Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, précise le Guardian, avec un double objectif : l'exploration scientifique mais également la recherche de pétrole et de gaz. [...] Le puits devrait être creusé en un temps record, 14 mois seulement », note encore le quotidien britannique, « malgré toute la difficulté de l’opération, avec des températures souterraines pouvant aller jusqu'à 200 degrés ». Malgré sa profondeur impressionnante, ce trou restera encore « en deçà du puits creusé par les Russes en 1989, « le Kola Superdeep Borehole » qui atteint 12 362 mètres et qui a requis 20 ans de forage », note le Guardian

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