Revue de presse internationale

À la Une: des centaines de millions de personnes suffoquent sous la chaleur

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L'Europe subit également de plein fouet la vague de chaleur, comme ici à Skopje, en Macédoine du Nord, le 18 juillet 2023.
L'Europe subit également de plein fouet la vague de chaleur, comme ici à Skopje, en Macédoine du Nord, le 18 juillet 2023. © AFP / ROBERT ATANASOVSKI
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L'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord souffrent encore d'une chaleur extrême, en ce mercredi 19 juillet. Les thermomètres s’affolent et la presse regorge de Unes alarmantes. « Un quart des hospitalisations causées par la grande chaleur, des milliers de personnes aux urgences » titre La Repubblica en Italie. « Les incendies font rage dans le pays », s’inquiète le quotidien Ethnos en Grèce. « La Colombie-Britannique fracasse un record de terres brûlées », se désole Le Devoir au Canada.

« En Amérique du Nord, en Europe et en Asie, des centaines de millions de personnes endurent des conditions caniculaires », constate le New York Times qui relève les températures enregistrées ces derniers jours : « Plus de 52 degrés dans une ville du nord-ouest de la Chine, 53 degrés dans la vallée de la Mort en Californie ». Un graphique à la Une du Temps montre bien à quel point ces températures sont exceptionnelles. « Elles laissent présager une fois de plus un été sans précédent », estime le quotidien suisse.

Des pics de chaleur qui ne découragent pas les touristes

« Les visiteurs affluent vers la vallée de la Mort pour expérimenter des températures record », remarque le site de la chaîne américaine ABC7, qui ajoute que« le thermomètre digital du parc national est un site prisé pour les selfies et les photos de groupe ». « Les Britanniques affluent vers l’Europe malgré la chaleur accablante », remarque de son côté The Times à Londres, qui précise que « les agences de voyage signalent une vague de réservations de dernière minute vers la Grèce, l’Espagne et l’Italie ».

Des destinations qui ne sont pas sans risque rappelle le quotidien, qui raconte l’évanouissement d’une Écossaise sur les marches du Colisée à Rome du fait de la chaleur. La BBC a de son côté interrogé les médecins d’un hôpital de l’Arizona aux États-Unis. « Nous n’avons pas connu une telle affluence depuis la pandémie de Covid », dit-il. Les urgences de cet établissement ont un protocole particulier pour refroidir les patients les plus atteints : ils les placent dans des housses mortuaires remplies de glace. « C’est la méthode la plus efficace dont nous disposons », précise le médecin.

En Iran, manifestations contre les coupures d'eau

La chaleur combinée au manque d’eau suscite le mécontentement de la population en Iran. « De Téhéran aux régions rurales, les gens publient des vidéos sur les réseaux sociaux pour se plaindre des journées entières passées dans la chaleur sans eau courante, leurs robinets ne laissant échapper que des gouttes troubles », rapporte le Washington Post. Les coupures d’eau sont une plaie de longue date dans ce pays, explique le quotidien, « mais aggravées par l’accélération du changement climatique, elles constituent un facteur de mécontentement croissant à l’origine de manifestations et d’affrontements ».

Le journal a joint sur place un spécialiste de l’environnement iranien, qui déclare sous couvert de l’anonymat que « les pénuries d’eau sont dues à des décennies de mauvaise gestion, elles montrent l’étendue de l’incompétence de nos dirigeants ». L’Irak voisin affronte les mêmes difficultés : une photo parue dans le Wall Street Journal montre des policiers vêtus de noir et cagoulés face à des manifestants qui protestent contre les coupures d’eau et d’électricité. Il ne fait pas loin de 50 degrés à Bagdad.

La diplomatie du climat

La Chine, également durement frappée par la vague de chaleur, a organisé une conférence sur l’écologie et la protection de l’environnement et y a invité John Kerry, l’émissaire américain pour le climat. « Les relations entre les deux pays sont à leur plus bas et la question du climat est l’un des rares domaines où la Chine et les États-Unis peuvent avoir des discussions franches », commente le China Daily, qui déclare également que « la reprise de la diplomatie climatique à haut niveau est un début positif ».

Même son de cloche dans le Global Times, où l’éditorialiste relève que « la Chine et les États-Unis ont démontré leur engagement à s’attaquer conjointement au changement climatique. Les discussions entre les deux pays ont laissé une impression positive ». Le Guardian rapporte pour sa part les propos tenus par l’émissaire américain à Pékin : « Si nous nous rassemblons au cours des mois précédant la COP 28, qui sera la plus importante depuis les accords de Paris, nous pourrons opérer de grands changements » déclare John Kerry.

Mettre un terme à l'utilisation des énergies fossiles

Le New York Times a pour sa part interrogé Al Gore. L’ancien vice-président américain avait tiré la sonnette d’alarme sur le climat il y a déjà 17 ans. « Malgré les nouvelles apocalyptiques sur le front du climat, Gore conserve de l’espoir » résume le quotidien, « mais chaque seconde compte ». L’ex vice-président rappelle l’urgence de mettre un terme à l’utilisation d’énergies fossiles. « Plus vite nous cesserons de brûler ces combustibles et de rejeter d'autres émissions qui réchauffent la planète, plus vite les températures mondiales pourront se stabiliser », explique-t-il.

Et Al Gore se montre moins optimiste que John Kerry au sujet de la COP 28. Elle sera présidée par les Émirats arabes unis, un État pétrolier. « Le sultan al-Jaber n’est pas la bonne personne pour ce job », tacle-t-il avant de dénoncer dans la foulée l’influence des compagnies d’énergies fossiles sur l’organisation des conférences mondiales sur le climat.

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