À la Une: la tentative de putsch au Niger déstabilise un peu plus le Sahel
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Alors que la « situation reste confuse à Niamey », écrit le New York Times, les putschistes menés par des officiers de l'armée détiennent toujours le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, « jetant dans l'incertitude l'avenir de l'un des rares partenaires fiables de l'Occident dans une région, l'Afrique de l'Ouest, marquée par les coups d'État et l'insécurité généralisée due à la violence djihadiste », souligne le quotidien américain.
Un coup de force dénoncé par l'Union africaine et tous les alliés occidentaux du Niger, de la France aux États-Unis, qui redoutent « une déstabilisation encore plus grande au Sahel » après déjà les coups d'État ces dernières années dans les pays voisins, comme « au Mali et au Burkina Faso qui ont porté au pouvoir des juntes militaires anti-occidentales et pro-russes », explique El País. « Un putsch réussi au Niger serait un revers majeur pour les efforts européens dans la région », commente également le Süddeutsche Zeitung, « alors que le Niger est devenu la principale base des opérations militaires engagées contre l'insurrection djihadiste » mais également « un allié clé de l'Union européenne dans la lutte contre l'immigration clandestine en provenance de l'Afrique subsaharienne », souligne de son côté le Guardian.
Les États-Unis menacent de suspendre leur aide au Niger
« Les États-Unis exigent la libération du président Bazoum à qui ils ont renouvelé leur soutien inconditionnel », rapporte le Guardian. Washington « conditionne la poursuite de son aide économique et sécuritaire à la poursuite de la gouvernance démocratique et du respect de l'État de droit au Niger ». Car aux côtés de la France, qui a concentré au Niger le gros de ses troupes de son opération Barkhane contre les extrémistes, les États-Unis maintiennent également « 800 militaires américains et une base de drones dans le centre du Niger », note le Washington Post.
« Niamey est le dernier grand allié de l'Occident dans cette région troublée par la violence terroriste », souligne El País, et un « partenaire crucial des États-Unis », ajoute le correspondant à Washington d'Al Jazeera, qui s'inquiète que comme au Mali et au Burkina Faso, la réussite d'un coup d'État au Niger n'entraîne le départ des troupes françaises et « l'arrivée des forces paramilitaires du groupe russe Wagner ».
L’accord céréalier au cœur du sommet Russie-Afrique
Sommet qui s'annonce également agité, alors que Vladimir Poutine entendait réunir tous ses amis africains « pour montrer à l'Occident que l'invasion de l'Ukraine et les sanctions internationales n'ont pas réussi à l'isoler », souligne le Times. La sortie de la Russie de l'accord onusien sur les céréales a quelque peu refroidi l'ambiance, et seuls « 17 chefs d'État africains ont fait le déplacement, soit la moitié comparé à la précédente réunion de 2019 ».
« Une humiliation pour Poutine », estime le Times. « Le Kremlin a beau accuser l'Occident d'être à l'origine de cette faible participation, ce forum de Saint-Pétersbourg pourrait être le point de départ ou d'arrivée pour Poutine dans sa conquête de l'Afrique », commente le Guardian. Car « vécu comme un coup de poignard dans le dos » par les dirigeants africains, le retrait de l'accord sur les céréales menace directement le continent « d'une envolée catastrophique des prix », analyse également Die Welt. « Pour sortir de l'impasse et se montrer en sauveur, Poutine pourrait à Saint-Pétersbourg accueillir ses hôtes avec une surprise en annonçant la reprise de l'accord céréalier », assure le correspondant à Moscou du quotidien belge Le Soir. « Les amis africains de Poutine attendent cette fois des actes, pas seulement une nouvelle belle photo de famille sans vrais contrats. »
« Incomparable »: Sinéad O'Connor est morte hier à l'âge 56 ans
Le visage de la chanteuse irlandaise s’affiche en Une de l'ensemble de la presse internationale, reconnaissable entre tous avec son « crâne rasé, ce regard immense », Sinéad O'Connor était « incomparable », s'émeut le Times, « tellement spéciale » avec cette voix si puissante et pleine d’émotion « comme en témoigne son plus grand succès, cette interprétation époustouflante de "Nothing compares 2 U" de Prince », salue le New York Times.
« Elle avait vendu des millions de disques avec ses ballades éthérées et ses hymnes rebelles », souligne le Washington Post, qui évoque d'ailleurs « sa fierté d'avoir été une fauteuse de troubles », d'avoir parlé « de ses problèmes de santé mentale, dénoncé le sexisme, la maltraitance des enfants et d'avoir même un jour déchiré l'image du pape en direct à la télévision pour protester contre les abus sexuels dans l'Église catholique ». Plus punk que pop star, « Sinéad O'Connor n'a jamais reculé devant la controverse, sans se soucier des conséquences sur sa carrière », note encore le New York Times.
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