À la Une : la mort de Prigojine, prélude à une nouvelle ère d'instabilité et de violence en Russie?
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La presse internationale pointe toujours du doigt le président Poutine dans la mort violente du chef de Wagner dont « l'avion a explosé en plein vol mercredi soir, sans doute piégé par une bombe », estiment les chefs militaires américains du Pentagone, rapporte leWall Street Journal.
C'est « la vengeance mafieuse de Poutine » titre leFrankfurter Allgemeine Zeitung alors que Daily Mail britannique fustige « les condoléances écœurantes de Poutine » qui n'a pas hésité à pointer « les graves erreurs de Prigojine », son ancien ami devenu son pire ennemi après sa tentative de coup force avec ses mercenaires il y a tout juste 2 mois.
« Et cela laisse présager le pire pour l'avenir proche de la Russie » analyse le Frankfurter Allgemeine Zeitung, alors que « dans l'empire de Poutine, les meneurs d'une rébellion avortée ne sont pas traduits devant la justice mais se font éliminer de la même manière que dans la mafia ». Si pour l'heure Poutine semble avoir réaffirmé toute son autorité en envoyant un message clair « de terreur » à tout potentiel opposant, « il prend également un véritable risque » estime le Suddeutsche Zeitung qui explique que « quiconque s'oppose à Poutine sait désormais qu'il faudra aller jusqu'au bout et surtout ne pas négocier, comme l'avait fait Prigojine ».
La grogne
La grogne monte dans les rangs de l'armée russe. « Les échecs de la guerre menée par Poutine en Ukraine suscitent le mécontentement et aggravent les divisions, alors que les purges dans l'état-major russe se multiplient », souligne le Wall Street Journal. « Un mécontentement que le patron de Wagner avait d'ailleurs tenté de canaliser ». « Prigojine parti, les causes de cette instabilité, elles, persistent et placent Poutine devant un nouveau terrain potentiellement dangereux », estime le quotidien américain.
« À quelque mois de la présidentielle de mars prochain », ces purges pourraient raviver une guerre des clans », commente une politologue dans le Soir qui note « l'ascension ces derniers mois d'une nouvelle opposition anti-Kremlin, des ultra-nationalistes qui s'impatientent face à l'enlisement militaire sur le front et les errements du pouvoir politique ».
« La Russie pourrait devenir plus instable que jamais », juge le Guardian, « Poutine vient peut-être d'entrer dans la période la plus dangereuse de son règne » estime également le Suddeutsche Zeitung.
« La photo de l'année »
Trump pour la première fois en prison, une humiliante photo d'identité judiciaire. « Un moment sans précédent » et sans doute « la photo de l'année », estime le Washington Post qui, comme l'ensemble de la presse américaine, publie en Une ce fameux « mugshot », cette photo d'identité judiciaire où Donald Trump apparaît tête baissée « l'air complètement renfrogné, les sourcils froncés », décrit le New York Times.
Le quotidien américain qui parle également « d’une scène extraordinaire » où un ancien président des États-Unis « s'est vu imposer une incarcération d'une vingtaine de minutes dans l'une des pires prisons d’Atlanta, avec prise d'empreintes digitales et donc photo d'identité » comme n'importe quel justiciable.
Une première dans l'histoire des États-Unis, et une « première pour Trump qui avait échappé jusqu'à présent à la case prison dans les trois autres affaires dans lesquelles il est poursuivi » depuis le début de cette année. Le voilà en tout cas formellement « inculpé une 4e fois pour avoir d'avoir tenté d'inverser sa défaite électorale de 2020 en Géorgie ».
« Chasse aux sorcières »
L’ex-président déterminé à exploiter ses démêlés judiciaires pour sa campagne. À peine sorti de sa courte visite en prison et versé « une caution de 200 000 dollars », le grand favori du camp républicain dans la course à la Maison Blanche a ainsi de nouveau entonné son air favori de victimisation, dénonçant une « chasse aux sorcières » et une « parodie de justice ». Il a immédiatement publié cette photo d'identité judiciaire sur Twitter, désormais appelé X, rapporte le Washington Post pour en appeler « au soutien et aux dons de ses supporters », signant ainsi « son grand retour sur la plateforme d'Elon Musk qu'il avait délaissé il y a deux ans ».
« Ne vous rendez jamais » a également exhorté Trump en légende de cette photo, ce mugshot historique qui fait « un véritable buzz sur Twitter », souligne encore le Post. Déjà vu plus de 100 millions de fois, possiblement « le tweet le plus regardé de l'histoire de ce réseau social ».
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