À la Une: l'enterrement en catimini de Prigojine, sans Poutine, ni manifestation de soutien
Publié le :
Les images de la tombe de Prigojine entourée de policiers font la Une de nombreux quotidiens aujourd'hui, à l'instar du New York Times et du Temps qui rapportent « une journée surréaliste de funérailles » le 29 août à Saint-Pétersbourg où les proches du patron de Wagner « ont visiblement tenu à organiser un jeu de piste grandeur nature entre les différents cimetières de la "capitale du nord" russe », avec « un chassé-croisé de corbillards vides, [...] de fausses rumeurs qui ont fait courir les journalistes toute la journée. [...] Très remontés contre les autorités officielles qui ont tout fait pour éviter un hommage national, les proches de Prigojine ont ainsi orchestré cette désinformation comme un dernier pied de nez au pouvoir », assure la correspondante du quotidien suisse.
« Le brouillard de la désinformation était si dense qu'une blague s'est même répandue sur les réseaux sociaux qualifiant ces obsèques "d'opération funéraire spéciale" », rapporte le New York Times qui souligne que « toutes ces fausses informations ont surtout permis d'empêcher les foules d'assister à l'enterrement de Prigojine, d'écarter ainsi une manifestation publique de soutien que le Kremlin ne souhaitait surtout pas voir ». Une fois identifié par les autorités, le cimetière de Porokhovskoie où repose désormais l'ancien chef de guerre a d'ailleurs « été fermé au public et gardé par des policiers armés d'armes anti-drones », note le Wall Street Journal qui, comme l'ensemble de la presse, estime que le Kremlin est loin d'en avoir fini avec Prigojine dont la mort brutale « pourrait faire grandir sa légende ».
Le fantôme de Prigojine risque de hanter Poutine encore longtemps
Alors que l'ombre de Poutine plane dernière la mort brutale de celui qui il y a deux mois avait « tenté un coup de force » contre le Kremlin, « la controverse sur la mort de Prigojine pourrait marquer l'histoire de la Russie pendant des décennies, de la même manière que la mort de Kennedy », estime l'ancien patron de la radio Échos de Moscou Alexei Venediktov. De quoi ternir la réputation de Poutine, alors que « les observateurs s'attendent également à ce que le tombeau de Prigojine devienne très vite un lieu de pèlerinage pour ses milliers de fidèles », souligne Die Welt.
À lire aussiRussie: après les funérailles, l’amertume des partisans d’Evgueni Prigojine
Des partisans n'ont pas hésité à saluer leur « héros » disparu comme le « nouveau Nelson Mandela », rapporte le Times. Un culte au service de la légende de l'ancien et brutal chef de guerre qui pourrait encore grandir au-delà des forces Wagner « dans les rangs de l'armée et dans le camp nationaliste très remontés contre l'actuelle conduite de la guerre en Ukraine », estime le Guardian.
Afghanistan : la Chine en soutien aux talibans
Le Global Times, le quotidien nationaliste chinois, se remémore avec plaisir ce fameux « 30 août 2021, alors que des feux d'artifice illuminaient le ciel nocturne de Kaboul, les États-Unis achevaient leur retrait d'Afghanistan après 20 ans d'invasion ». Pékin promet ainsi « de continuer à soutenir Kaboul dans sa transition du chaos à la stabilité », titre le Global Times qui fustige au passage « le récit des médias occidentaux », et affirme que le pays « n'est ni au bord de l'effondrement économique, ni de la catastrophe humanitaire, même si la route est encore longue avant le retour à la prospérité ».
À lire aussiAfghanistan: interdire les lacs de Bamyan aux femmes, une décision «cruelle», fustige une ONG
Pas un mot dans la presse chinoise, sur ce que les Nations unies qualifient « de cruauté » envers les femmes, dont la condition sous le régime taliban se détériore de jour en jour. « Le désespoir s'installe, de plus en plus d'Afghanes mettent fin à leurs jours », rapporte le Guardian qui décrit la longue liste des interdictions faites aux femmes depuis deux ans « privées d'écoles secondaire, d'université, empêcher de quitter le pays et interdites dans les parcs, les piscines les gymnases. [...] Une répression systématique pour écarter les femmes de la sphère publique », condamne le quotidien britannique.
Les Américains rejettent toujours le match retour Biden-Trump en 2024
« Aucun des deux candidats n'est épargné », note La Repubblica qui commente ce sondage de l'Associated Press, qui a 15 mois de l'élection, confirme le rejet complet d'un match retour entre un Joe Biden jugé « trop vieux et confus » alors que Trump est « corrompu et malhonnête ». « Des critiques qui au-delà des habituels clivages partisans émanent également de leur propre camp », souligne le quotidien italien et qui explique que seuls « 24% des Américains souhaitent que Biden se représente contre 30% pour Trump. [...] Mais même déçus ou désolés, les électeurs américains devront accorder à l'un de ces deux hommes un nouveau mandat à la Maison-Blanche », note de son côté le New York Times qui, dans son propre sondage, montre « une égalité parfaite à 43% entre Biden et Trump ». Trump qui, malgré la tourmente des affaires judiciaires, « a toujours de bonnes chances de l'emporter », fait valoir le quotidien américain qui se demande si ce « possible retour vers l'enfer rebutera ou motivera les électeurs américains ».
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne