Revue de presse internationale

À la Une: le désespoir et la colère des survivants au Maroc alors que l'aide tarde à arriver

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Des gens campent sur le bord de la route à la suite d'un tremblement de terre meurtrier à Imgdal, au Maroc, le 11 septembre 2023.
Des gens campent sur le bord de la route à la suite d'un tremblement de terre meurtrier à Imgdal, au Maroc, le 11 septembre 2023. © REUTERS/Hannah McKay
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Trois jours après le terrible tremblement de terre qui a fait près de 3 000 morts, « le désespoir s'accroît dans les villages de montagne dévastés du Haut Atlas où l'aide n'arrive qu'au compte-gouttes », rapporte l'envoyé spécial du New York Times. Alors que les secouristes commencent enfin à arriver, après le long déblaiement des routes d'accès « l'étendue de la catastrophe apparaît » note également le reporter du Guardian qui fait état « de centaines de villages presque entièrement détruits » où les survivants « dorment depuis trois nuits dehors dans le froid privé de tout, d’électricité, de téléphone et de soins » avec le sentiment « d'avoir été -tout simplement abandonnés ». « Personne n'est venu nous aider », dénonce ainsi un survivant du village de Tarouiste, sur les contreforts de l'Atlas au sud de Marrakech, « où les habitants racontent comment ils ont dû eux-mêmes porter des cadavres en bas de la montagne, car aucune ambulance ni aucune autre aide n'étaient encore parvenu jusqu'à eux ». Dans sa voix, c'est tout le « chagrin et la frustration » de ces villageois laissés pour compte qui s'exprime, dit le Guardian. Un nouvel abandon pour ces populations pauvres du Haut Atlas, souligne Le Soir « où vivent des gens qui n'ont rien, et qui viennent de tout perdre », dans ces régions isolées que certains appellent avec mépris « le Maroc inutile ». C’est le « Maroc des oubliés », écrit l'écrivain marocain Abdellah Taïa dans El Pais « des oubliés qui souffrent et qui tombent sans cesse, et qui plus que jamais méritent notre solidarité ».

Le silence « gênant » de Mohammed VI, réticent à toute aide internationale

 « À la grande surprise des responsables étrangers, le Maroc tarde à accepter les offres d'assistance humanitaire qui émanent du monde entier », souligne le Washington Post, n'acceptant jusqu'à présent que l'aide « des émirats , du Qatar de l'Espagne et de la Grande-Bretagne », même les Nations unies sont en attente « d'une demande d'assistance de Rabat », note  le quotidien américain qui met en cause « la gouvernance fortement centralisée du Maroc, autour de son roi sans qui rien ne peut se faire ». « De quoi en tout cas créer un sentiment de malaise », estime Le Temps alors que « les secouristes actuellement déployés ne peuvent suffire à la tâche, face à l'ampleur des destructions dans le Haut-Atlas ». Et le silence du roi devient gênant, commente unanimement la presse internationale. Alors qu'on a appris en fin de matinée ce mardi qu'il pourrait se rendre dans un hôpital de Marrakech. La presse ce matin se faisait en tout cas insistante  « Le Maroc sinistré attend toujours Mohammed VI » titrait El Pais, « Mais quand va-t-il se rendre dans les zones sinistrées ? » s'interrogeait également le Frankfurter Allgemeine Zeitung alors que le Times fait quant à lui valoir « que son absence au moment du séisme » alors qu'il se trouvait à Paris « attire l'attention sur sa vie de luxe en France, entre son hôtel particulier parisien et son château près de la capitale française ». « Des séjours notamment en France fréquents et longs, parfois plusieurs mois » souligne également le Financial Times « qui suscitent des inquiétudes et surtout bloquent la prise de décisions » dans son pays.

Kim Jong-un en Russie pour une rencontre au sommet avec Poutine

« Pour son 1er voyage à l'étranger depuis 4 ans, le leader nord-coréen a choisi la Russie pour probablement s’entretenir « contrat d'armement » avec Poutine » explique le Japan Times. C'est sûr qu'il ne s'agit pas d'une simple visite de « courtoisie » grince le ministère des Affaires étrangères américain, rapporte le Washington Post pour qui « Kim se rend en Russie avec une rare monnaie d'échange : les armes que veut Poutine »,  alors que le président russe cherche par tous les moyens « à reconstituer les stocks russes épuisés par la guerre en Ukraine ». « Cela pourrait marquer le début d'une nouvelle ère de coopération entre les 2 pays parias », commente le New York Times. « Un tournant inquiétant » analyse également le Japan Times avec la conclusion d'un accord possible sur la fourniture « d'obus d'artillerie et d'armes antichars nord-coréens en échange de nourriture et de technologies militaires de pointe pour Pyongyang ». Cela serait « une grave erreur » martèle Washington qui voit dans cette coopération « une véritable menace pour la stabilité mondiale » et a averti la Corée du Nord « qu'elle paierait le prix » si elle donnait suite à un accord avec la Russie, souligne encore le quotidien japonais.

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