Revue de presse internationale

À la Une: Biden en Israël, sur «la corde raide» sur le plan diplomatique

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Le président américain Joe Biden rencontre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu à Tel Aviv, le 18 octobre 2023.
Le président américain Joe Biden rencontre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu à Tel Aviv, le 18 octobre 2023. REUTERS - EVELYN HOCKSTEIN
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« Joe Biden arrive au pire moment » estime le Daily Telegraph « alors que les images du carnage à l'hôpital de Gaza qui a fait hier des centaines de morts, ces scènes horribles, ont provoqué la fureur de la population de Gaza et du monde arabe » et des condamnations internationales.  « De quoi bouleverser les plans du président américain qui souhaitait avec cette visite désamorcer un possible embrasement régional du conflit entre Israël et le Hamas » explique le Washington Post. Alors « qu'Israël et le Jihad islamique se rejettent la responsabilité du tir meurtrier, des manifestations ont déjà éclaté la nuit dernière dans plusieurs capitales arabes », rapporte le New York Times « alimentant la colère dans une région déjà secouée par la guerre et la laissant dans un état encore plus chaotique ». « Biden est désormais sur la corde raide sur le plan diplomatique » analyse le Guardian, « avant même d'avoir démarré, son voyage a déjà échoué » estime même le Times « alors que la Jordanie a annulé un sommet avec les dirigeants égyptien et palestinien à Amman ». Joe Biden qui s'est dit « indigné et profondément attristé » par le bombardement de l'hôpital de Gaza entend « poser des questions difficiles » aux dirigeants israéliens, rapporte le Jérusalem Post, avec notamment des pressions « pour autoriser l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza », ajoute le New York Times.  Les propos de Biden seront en tout cas « étroitement surveillés pour voir si les États-Unis sont en train de recalibrer leur position sur le conflit dans un contexte d'indignation internationale croissante face à la campagne de bombardement dévastatrice d'Israël sur Gaza », souligne de son côté Al-Jazeera.

Les craintes ravivées d’un embrasement régional

Alors que le monde arabe semble entrer en ébullition, avec la nuit dernière « des manifestations à Amman, Beyrouth, Ankara, Istanbul et Tunis », rapporte le New York Times qui s'inquiète notamment de l'ouverture d'un « second front » du conflit avec le Hezbollah libanais pro-iranien. Avant même l'explosion meurtrière sur l'hôpital de Gaza, Téhéran a formulé hier « ses menaces les plus claires à ce jour », souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung « menaçant d'actions préventives dans les heures à venir » si Israël poursuivait ses frappes sur Gaza. « Ce front de résistance » explique encore le quotidien allemand comprendrait « l’Iran, le Hezbollah, le Hamas les milices pro-iraniennes en Irak, au Yémen et en Syrie », tous prêts et « capable de mener une guerre à long terme contre Israël » a prévenu Téhéran. Un risque d'une nouvelle déflagration entre Israël et le Hezbollah que les États-Unis veulent à tout prix éviter, raison pour laquelle le président Biden a diligenté « 2 porte-avions en Méditerranée, et mis 2 000 soldats en alerte », pour dissuader l'Iran de s'immiscer dans le conflit entre Israël et le Hamas, souligne El Pais. Jusqu'où ira l'Iran ? s'interroge le quotidien libanais l'Orient-Le Jour qui suggère que « Téhéran joue là une vaste partie de poker », « soit elle bluffe et le piège risque de se renfermer sur elle, soit elle fait tapis et c'est toute la région qui sera piégée ».

Une escalade à hauts risques diplomatiques et politiques pour Biden

En pleine campagne pour sa réélection l'an prochain, Joe Biden ne peut « laisser les États-Unis être entrainés dans une nouvelle guerre » commente Le Temps. Ce serait « une catastrophe pour le président américain qui avait déjà achevé dans la confusion le retrait d'Afghanistan au début de sa présidence ». « Les Américains ne réagissent pas électoralement aux évènements internationaux, sauf si des troupes américaines sont directement impliquées », note également le Guardian. Et se pose également la question des otages retenus par le Hamas, parmi lesquels, sans doute une dizaine d'Américains « pour Joe Biden qui a toujours fait du retour des compatriotes détenus à l'étranger "une priorité", s'annonce alors de cruels dilemmes » commente Le Temps « alors que pour faire monter les enchères le Hamas vient de diffuser la 1ʳᵉ vidéo d'une captive ». Biden va-t-il selon les mots de Jimmy Carter « donner plus de valeurs à la vie des otages qu'à son propre avenir politique » se demande le quotidien suisse qui rappelle « qu’après la prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran en 1979, le démocrate Carter avait perdu les élections, et que les otages avaient été libérés juste après l'entrée en fonction de Reagan l'année suivante ».

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