Revue de presse internationale

À la Une: Donald Trump, «l’abominable homme des neiges»

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L'ancien président Donald Trump quitte la scène lors d'un rassemblement pour le caucus, vendredi 5 janvier 2024, à Mason City, dans l'Iowa.
L'ancien président Donald Trump quitte la scène lors d'un rassemblement pour le caucus, vendredi 5 janvier 2024, à Mason City, dans l'Iowa. © AP/Charlie Neibergall
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Donald Trump n’a pas les faveurs des grands quotidiens américains et cela se vérifie encore ce lundi matin. « L’abominable homme des neiges » : c’est ainsi que le New York Times qualifie l’ex-président à l’occasion du coup d’envoi des primaires républicaines ce lundi dans l’Iowa, cet état du nord des États-Unis sous le coup d’un terrible blizzard avec des températures polaires. Le New York Times ne se fait aucune illusion : Trump qui caracole en tête des sondages va écraser ses adversaires. « Qu’est-il arrivé à l’Amérique ?, s’interroge le quotidien new-yorkais. Quand les gens sentent que leur place dans le monde est menacée, ils veulent revenir en arrière. Et Donald Trump a joué sur ce sentiment en passant maître dans l’art d’exploiter les peurs des électeurs. »

Le Washington Post est sur la même ligne : « La politique de mensonges de Trump va-t-elle encore l’emporter ? », s’interroge le journal. Sans aucun doute : « Le parti républicain reste sous son emprise, constate le journal. Les affaires pénales et civiles qui s’accumulent contre lui semblent avoir créé un lien encore plus fort avec sa base. Donald Trump a réussi à présenter ses ennuis judiciaires comme une campagne de mauvaise foi menée par les élites libérales qui, selon lui, en veulent à tous les Américains ordinaires. »

Pourquoi une telle avance ?

Die Welt à Berlin tente d’expliquer pourquoi Donald Trump « a toutes les chances d’être réélu » en novembre prochain. « Cela est moins dû au fait que Trump inspire la nation qu’à la faiblesse du pouvoir en place », analyse le quotidien allemand. Deux explications : « Premièrement, les électeurs démocrates sont mécontents du fait que leur parti ne propose pas d’alternative à Joe Biden, 81 ans, de plus en plus fragile. […] Et deuxièmement : bien que la situation économique et le marché du travail soient dans le vert, l’inflation a fait exploser le coût de la vie. De nombreux citoyens américains n’ont pas assez d’argent pour vivre décemment. À cela, relève encore Die Welt, s’ajoute l’impact continu de Trump sur ses partisans […]. Trump qui devance largement ses rivaux internes du parti, Ron DeSantis et Nikki Haley, dans tous les sondages. Il est donc assuré d’une victoire écrasante lors du premier vote ce lundi dans l’Iowa. »

Inquiétant

« Trump : qui pour l’arrêter ? », s’interroge en écho Libération à Paris. Là encore, estime le journal, l’ex-président a un boulevard devant lui. « Rien ne semble pouvoir empêcher Donald Trump – pourtant multi-inculpé, soupçonné d’avoir été l’instigateur de l’assaut du Capitole – d’avoir sa revanche face à Joe Biden. Et c’est évidemment inquiétant, estime Libération. Ce come-back ne pourra qu’accentuer les fractures d’une société américaine coupée en deux lors du dernier scrutin. Sur le terrain international, ce serait une très mauvaise nouvelle, et pour l’Ukraine, et pour le Proche-Orient. La première a besoin de davantage d’aide militaire et financière. Trump fera l’inverse. En Israël, Benyamin Netanyahu sera conforté dans sa folle stratégie guerrière. Le retour en force de Trump, et la perspective d’une possible réélection, serait enfin un très gros coin enfoncé contre les démocraties libérales, affirme encore Libération, et leur combat contre les vents ultraconservateurs, complotistes, poussés par l’industrie médiatique de production de fake news, qui souffle un peu partout, aux Amériques mais pas seulement. »

La fin de la démocratie ?

Interrogé par The Guardian à Londres, l’ancien candidat démocrate à la présidence, Bernie Sanders affirme redouter une deuxième présidence Trump : « Ce serait la fin de la démocratie, de la démocratie fonctionnelle, affirme-t-il. Cela n’arrivera peut-être pas dès le premier jour. Mais Trump affaiblira progressivement la démocratie, rendant plus difficile le vote des jeunes et des personnes de couleur, affaiblissant l’opposition politique et attisant la colère contre les minorités et les immigrés. Une deuxième présidence Trump serait bien plus extrême que la première, affirme Bernie Sanders. Il y a beaucoup d’amertume personnelle, c’est un homme amer après avoir subi quatre mises en examen. Humilié, il va s’en prendre à ses ennemis. Nous devons expliquer au peuple américain ce que l’effondrement de la démocratie américaine signifiera pour nous tous. »

Enfin, Bernie Sanders s’adresse directement aux démocrates et à Joe Biden : « Il doit dire que s’il est réélu, il apportera dans les deux mois les changements radicaux dont la classe ouvrière de ce pays a désespérément besoin. Si nous faisons cela, conclut-il, nous vaincrons Trump. Si nous ne le faisons pas, nous serons alors la république de Weimar du début des années 30 (préfiguration du nazisme). »

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